Compagnie créole
La Compagnie créole sort un nouvel album dédié aux carnavals du monde
Julien le Guadeloupéen, José le Guyanais, Guy et Clémence les Martiniquais sont de nouveau réunis sur un album, celui des 30 ans du groupe, avec leurs mêmes musiciens : Régis Thérèse à la basse, Lindsay Thomas de Maurice et Alain Antonelli aux claviers, Michel Turcaut à la batterie, Emmanuel Loubière à la guitare (avec José) et Bago aux percus. Leur coproducteur s'appelle François Pinard, producteur historique de Kassav. Entretien avec Clémence, manager et porte-parole de la Compagnie créole et josé le guitariste, avant une tournée qui les mènera d'ici la fin de l'année en Europe, au Canada, dans le Pacifique, à la Réunion, Maurice et Madagascar.
"Le gospel et le negro spiritual nous ont révélé"
Comment est née l'idée de cet album ?
José : Il y a deux ans, on a fait un spectacle à l'Olympia et le thème était le bal masqué. Ca a eu du succès et le gens sont venus masqués.
Clémence : On sait que les gens aiment bien danser et comme c'était notre anniversaire, on a fait cet album Fiesta. On a pris les rythmes des carnavals du Brésil, Québec, Trinidad... On a fait un clin d'oeil à notre idole Mighty Sparrow. Calypso !
José : On a testé la première fois au Canada. On a chanté "Québec carnaval"
Clémence : Nous avons fait le vidé par moins 35 ° et nous avons tout de même chauffé la rue !
Y a-t-il des nouvelles compositions ?
José : Il y a des créations et des adaptations...
Clémence : "Yole arrivé", c'est une reprise en hommage à Jeff Joseph. "La Fiesta" qui est une composition cosignée par Jean-Claude Naimro et moi-même a été numéro 1 en Espagne et disque d'or en France. "Antilélé" est aussi une composition, une chanson créole traditionnelle sur le bâton lélé. Le Mardi-gras est aussi une de nos compositions. Viva la fiesta est une adaptation où l'on reprend nos titres les plus connus, comme dans Medley carnaval qui reprend les meilleurs airs de carnaval.
Le public répond toujours présent après toutes ces années ?
Clémence : Il est là et c'est un immense plaisir. C'est gratifiant de constater la fidélité du public. Et c'est un public qui se renouvelle ! Au Japon, les enfants apprennent le français à l'école avec une de nos chansons, "Noël de chez nous, Noël de partout". Dans les écoles, on leur fait reprendre "Le bal masqué" ou "Bon baiser de Fort-de-France"... C'est très gratifiant !
Si vous ne deviez gardé qu'une seule chanson de votre répertoire, laquelle serait-ce ?
José : C'est difficile ! Automatiquement, il y a les incontournables : "Le moral", "Le bal masqué", "Douanier-Rousseau" et "Ca fait rire les oiseaux".
Clémence : Je dirai aussi "Bon baiser de Fort-de-France"...
José : Moi aussi...
Clémence : Parce que ça rappelle des moments merveilleux de partage aux Antilles quand à Noël, toutes les portes sont ouvertes et que tous chantent ensemble les cantiques...
Comment s'est faire la rencontre avec François Pinard ?
Clémence : Nous sommes des amis de longue date. On s'est rencontrés souvent sur les plateaux télé, puis on a eu l'idée de faire ce concept de carnaval et ça lui a plu. On est partis dans l'aventure ! Pour moi qui manage aussi le groupe, ça me permet de souffler un peu et de me consacrer plus à l'artistique.
Comment gérez-vous affaires désormais ?
Clémence : Nous avons cessé de travailler avec Daniel Vangarde il y a dix-sept ans et jusqu'à présent, on a toujours produit nos propres albums, ou coproduit avec Gérard Tempesty. Avec François Pinard qui est un grand professionnel et un ami, l'aventure ne peut être que belle.
Qu'est-ce qui vous fait envie aujourd'hui, après 35 ans de carrière ?
Clémence : Nous avons monté un autre spectacle dans un autre registre, celui du negro spiritual et du gospel. Nous l'avons créé pour une bonne cause, celle de l'association pour la prévention et l'information sur la drépanocytose de Jenny Hippocrate. Et c'est vrai qu'après le premier spectacle, nous avons chacun été transcendé, transporté... C'était sublime, une grâce...
José : On s'est un peu découverts en quelque sorte.
Clémence : Le gospel et le negro spiritual nous ont révélé.
Propos recueillis par FXG, à Paris