GPL en Guadeloupe du 22 au 25 octobre
ITW George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, avant son arrivée en Guadeloupe
"Les échouages massifs (de sargasses) sont liés aux changements climatiques"
Vous venez inaugurer l'usine d'eau de Lamentin avec la présidente du conseil départemental, Jostte Borel-Lincertin. Le ministère est-il prêt à abonder la deuxième tranche de travaux de réfection des réseaux qu'elle vous a présentée vendredi dernier à Paris ?
Je suis très heureuse de venir inaugurer l’usine de traitement d’eau du Lamentin. Cette usine va permettre de renforcer la capacité de production d’eau potable sur la commune du Lamentin, et va améliorer le service rendu aux consommateurs. Il s’agit d’une priorité impérieuse en Guadeloupe.
L’Etat a accompagné les élus et les acteurs locaux pour réformer en profondeur l’organisation de la gestion de l’eau, moderniser les infrastructures et améliorer durablement la situation.
D’un point de vue financier, l’Etat participe d’ores et déjà au financement de six opérations d’amélioration des infrastructures, et ceci, à hauteur de 5,5 millions d’euros soit près de 40% du montant total de ces opérations.
Au–delà de ce financement de court terme, l’Etat et ses opérateurs financiers, en particulier l’Agence Française de Développement et la Caisse des Dépôts et Consignations, sont prêts à s’engager auprès des collectivités. Mais ces interventions ne se feront que dans le cadre d’une gouvernance exemplaire, basée sur des objectifs de résultats clairs et partagés par les acteurs.
La distribution d’eau potable est un service public essentiel. Il nous appartient à tous de fournir le service public que les Guadeloupéens sont en droit d’attendre. L’Etat est au rendez-vous et ne fera pas défaut.
Arrivez-vous enfin avec des solutions, des réponses aux questions sur les sargasses ?
Il ne vous aura pas échappé que le gouvernement a lancé le 31 juillet dernier un plan de lutte contre les sargasses. Ce sujet a naturellement été abordé lors du colloque de la semaine passée qui était consacré aux Outre-mer et aux changements climatiques.
Certains indices laissent, en effet, penser que les échouages massifs, inédits, sont liés aux changements climatiques. Mais les données restent encore incomplètes. Le gouvernement a mis en place un plan d’actions qui prévoit notamment d’encourager la recherche dans ce domaine, car c’est grâce à de meilleures connaissances que l’on arrivera à mieux anticiper les trajectoires des bancs de sargasses et à agir en conséquence.
Nous déployons d’importants moyens pour accélérer le ramassage des sargasses et pour mieux comprendre ce phénomène. Un fonds de 2 M€ a permis de renforcer le soutien aux collectivités. Nous avons lancé une mission d'expertise interministérielle pour aider à organiser la gestion sur le long terme des sargasses, et nous travaillons à la préparation d’une conférence internationale avec notamment les autres pays de la Caraïbe concernés par ce phénomène.
Nous sommes mobilisés et apportons des réponses très concrètes pour aider les collectivités à ramasser rapidement les algues, et à réduire les nuisances pour les riverains.
Les départements veulent que l'Etat reprenne à sa charge le RSA. Quel est votre point de vue ?
L'Association des départements de France a porté le débat ces derniers jours au plan national. Le débat n'est pas nouveau, le Conseil constitutionnel a, ces dernières années, été également saisi et a tranché cette question. Il s'agit d'un sujet de compétences des collectivités et pas simplement de finances publiques. Le débat ne peut être réduit à une simple affirmation "rendre une compétence dévolue aux départements par la Constitution et la loi à l'Etat au motif d'une difficulté fonctionnelle qui repose sur des choix budgétaires de chacune des collectivités concernées", alors même qu'il s'agit d'appréhender l'ensemble de la compétence sociale de proximité de ce niveau de collectivité. Le débat est ouvert et le Gouvernement reste attentif aux difficultés exprimées. Les départements ou les collectivités uniques bientôt des outre-mer ne sont pas différentiés dans ce cadre.
Nous ne sommes pas encore en campagne électorale mais c'est tout comme. Cette visite ne peut-elle aussi être interprétée comme on ti koudmen à vos amis Lurel et Borel ?
La réserve électorale du gouvernement ne débute que le 15 novembre, la vie économique et sociale des territoires se poursuit et j'entends pleinement m'y investir comme je le fais quotidiennement depuis ma prise de fonction rue Oudinot.
Propos recueillis par FXG, à Paris