Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Le jury des collégiens a récompensé Riad Satouf

Le jury des collégiens a récompensé Riad Satouf

12e édition du prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé

L'équipe du CIFORDOM, présidée par José Pentoscrope, a révélé jeudi matin au café de Flore à Paris, les lauréats de la 12e édition du prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé (son intitulé autrefois "Fetkann ! Mémoire des pays du Sud, mémoire de l'humanité" a été modifié le 27 avril dernier). Dans la catégorie poésie, c'est le Martiniquais Jean-Marc Rosier qui est récompensé avec son recueil "Urbanîle" publié chez Dumerchez (Creil 2015).

Dans la catégorie jeunesse, le jury, composé de jeunes des collèges Gustave-Courbet de Romainville, François-Villon de Paris 14 et Courbaril de Pointe-Noire en Guadeloupe, a choisi la chronique de Rias Satouf, "L’Arabe du futur, Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)", publié chez Allary Editions (Paris 2014).

Dans la catégorie recherche, qui récompense un travail universitaire, le prix a été décerné à Céline Flory pour l'ouvrage tiré de sa thèse, "De l’esclavage à la liberté forcée. Histoire des travailleurs africains engagés dans la Caraïbe française au XIXème siècle" (Karthala Paris 2015).

Enfin, le prix mémoire, qui récompense un essai ou une fiction, a été attribué à Patrick Weil et Nicolas Truong, "Le sens de la République", publié chez Grasset (Paris 2015).

Seule Céline Flory était présente pour recevoir son prix. La ministre des Outre-mer qui devait remettre un prix, a du se décommander, retenue par le sommet France Océanie à l'Elysée.

FXG, à Paris

Photos : RDG

Gros plan sur le prix recherche

"De l’esclavage à la liberté forcée. Histoire des travailleurs africains engagés dans la Caraïbe française au XIXème siècle"

De 1854 à 1862, plus de 18 500 hommes, femmes et enfants originaires du continent africain, furent amenés en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Pour remplacer les esclaves libérés depuis 1848, le gouvernement français a mis en place l’immigration de travailleurs sous contrat d’engagement de travail en provenance de Madère, d’Inde, de Chine mais aussi d’Afrique. L’engagisme succédait alors à l’esclavagisme.

Dans ces migrations de travail, l’engagisme des Africains occupe une place singulière puisque 93% d’entre eux furent recrutés selon le procédé dit du « rachat préalable ». Captifs, ils étaient achetés par les recruteurs français qui leur imposaient un contrat d’engagement de travail, sur lequel ces « engagés » figuraient en tant que « noirs libres ». Cette étrange liberté leur imposait une traversée de l’Atlantique pour un voyage qui s’avérerait sans retour, sinon pour une infime partie des 7% d’entre eux partis librement.

Céline Flory a exploré de nombreuses archives, souvent inédites, afin de retracer cet épisode mal connu de l’histoire des premiers temps du colonialisme postesclavagiste. Elle l’insère dans celle plus large des politiques impériales destinées à relever le défi de besoins persistants en main-d’oeuvre, alors que les « nouveaux libres » des colonies entendaient jouir de leur nouveau statut. L’auteur s’attache d’abord aux acteurs qui modèlent la nouvelle politique et analyse leurs ruses et leurs discours. Pas à pas, elle accompagne ensuite ces milliers de migrantes et migrants africains dans leur voyage jusqu’à leur arrivée en Amérique, puis dans leur quête d’une vie à bâtir.

Au croisement de l’histoire impériale et de l’histoire sociale, ce livre montre comment un système de domination s’est perpétué selon de nouvelles modalités une fois l’esclavage aboli ; tout en mettant en évidence la force des êtres humains à déjouer le nouveau système et à exploiter ses failles pour construire des espaces d’indépendance, voire de liberté.

L'auteur

Céline Flory est historienne, chargée de recherche au CNRS au sein du laboratoire Mondes Américains-CERMA (UMR 8168) et membre du Centre International de Recherches sur les Esclavages (CIRESC). Ce livre est issu de sa thèse de doctorat qui a reçu le prix de thèse de la Société des Africanistes 2011 et celui du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage 2012.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article