L'UPR s'intéresse aux Antilles
François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine, s'est rendu en Martinique le 4 mars, puis en Guadeloupe le 11 pour donner une série de conférences. Son mouvement, l'UPR prône une autre politique. Entretien d'avant départ.
"Le seul parti qui propose de sortir de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN"
Pourquoi ce déplacement aux Antilles ?
Nous venons présenter notre mouvement politique qui n'est pas totalement inconnu puisque nous avons présent aux élections européennes et c'est d'ailleurs dans la circonscription outre-mer que nous avons fait nos meilleurs scores, notamment en Guadeloupe et particulièrement à la Désirade où nous avons fait 37 % ! Sur l'ensemble de la circonscription, nous avions rassemblé 1 % des suffrages.
Comment expliquez-vous cela ?
Nous sommes un jeune mouvement créé en 2007 nous avons fait ce score sur les enjeux européens sur lesquels nous sommes particulièrement actifs puisque nous sommes le seul parti politique français qui propose de sortir de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN...
Le FN aussi...
Non ! D'abord le FN est un mouvement d'extrême droite et raciste. Sortir de l'UE n'a rien de raciste ! C'est même le contraire car nous disons que l'UE est un apartheid planétaire qui consiste à dire que la France doit fusionner avec les pays baltes, scandinaves etc alors que nous n'avons pas de liens particuliers avec eux, alors qu'on devrait tenir à distance tous les pays que la France a colonisés dans son histoire... Il en reste la francophonie et on devrait s'en tenir à l'écart ? Quant à notre idéologie, elle est loin du FN puisque notre programme est inspiré de celui du Conseil national de la Résistance de 1944...
Vous êtes gaullliste ?
Nous voulons procéder à des renationalisations, nous voulons la survie des grands services publics à la française. Nous dénonçons les guerres illégales commises par l'impérialisme américain... Nous voulons défendre la démocratie avec les référendums d'initiative populaire, la reconnaissance du vote blanc de plein exercice, la réforme du Conseil constitutionnel, du CSA, la liberté de la presse...
En revenant aux fondamentaux du CNR de 1944, n'avez-vous pas 70 ans de retard ?
Ceux qui nous parlent des Etats-Unis d'Europe en ont 180, puisque c'est le programme de Victor Hugo en 1849 ! Nous disons que le peuple français n'est pas le peuple américain, nous sommes fondamentalement égalitaristes et avons soif de justice sociale. Nous voulons un Etat puissant pour essayer de corriger les inégalités. Nous ne connaissons pas de Français favorables à la privatisation de la Poste ou d'EDF... On veut nous imposer une société de type américain, ultra libéral avec des inégalités sociales, des gens très riches en tout petit nombre et une augmentation de la pauvreté. Nous voulons revenir à ce besoin d'égalité ; ça passe par le rétablissement des services publics, les contrôles des mouvements de capitaux, la taxation des très grandes entreprises multinationales qui font de l'évasion fiscale de façon scandaleuse quand en France, ce sont les artisans, les paysans qui payent les impôts et les salariés qui payent leur impôt sur le revenu.
Etes-vous représentés aux Antilles ?
Nous avons deux représentants en Martinique et en Guadeloupe, mais nous avons encore un nombre faible de militants et d'adhérents. Les grands médias ne nous donnent pas la parole, donc nous devons nous adresser directement aux électeurs.
Propos recueillis par FXG, à Paris