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Publié par fxg

C'est la première fois qu'Erika Bareigts sera au banc des ministres pour défendre une loi

C'est la première fois qu'Erika Bareigts sera au banc des ministres pour défendre une loi

Erick Bareigts défend la loi égalité et citoyenneté contre les discriminations et pour la diversité

La secrétaire d'Etat à l'égalité réelle, Ericka Bareigts, défend sa part de texte (le titre 2) du projet de loi égalité et citoyenneté à l'Assemblée national aujourd'hui.

Elle s'est fixée trois objectifs pour parvenir à lutter contre toutes les formes de discriminations : l'accès à la fonction publique pour les jeunes sans diplôme de moins de 28 ans, la maîtrise de la langue française et des médias résolument ouverts à la diversité sans stéréotypes.

"Lutter contre les discrimination, indique Ericka Bareigts, c'est lutter contre les préjugés et défaire notre façon de regarder la différence." La ministre admet que tout un chacun peut être "un peu discriminant", mais elle affine : "Certains en sont conscients et essaient de se corriger, d'autres en sont conscients mais ne font rien pour se corriger — ce sont les racistes — et enfin, il y a les inconscients qui discriminent sans le savoir..." Mais quelle qu'elle soit, cette discrimination provoque un sentiment de rejet, d'exclusion, de repli, de colère et peut générer une violence qui impacte nécessairement la question du lien social et du vivre ensemble. C'est contre cela que la ministre défend deux amendements gouvernementaux pour que les médias nationaux et publics (essentiellement la télévision) affichent davantage de "diversité non stéréotypée". Cela veut dire que les programmes doivent faire une place à des personnalités issues de la diversité parmi les médecins, avocats, chefs d'entreprise invités des médias et non se limiter (comme à la dernière cérémonie des Molière) à leur donner un rôle de videur ou de "clown chocolat" !

20 critères de discrimination dans le code pénal

Ce travail parlementaire devrait donner au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) la capacité de demander aux chaînes les éléments quantitatifs et qualitatifs pour vérifier que l'ambition fixée entre elles et le CSA soit bien au rendez-vous. Si ce n'est pas le cas, la nouvelle loi permettra au CSA de mettre en place des sanctions encore inapplicables aujourd'hui. "Un rappel à l'ordre, explique Mme Bareigts, sera possible grâce à des mesures qui changent fondamentalement l'approche de la diversité." Elle rappelle que la diversité à la télé n'était que de 14 % en 2015 et que ce ratio n'a pas bougé en 2016. Par ailleurs, seuls 9 % des non blancs à l'antenne sont des héros quand 21 % sont cantonnés à des rôles secondaires. Si les discriminés sont aussi bien les femmes, les handicapés, France Stratégie indique que ce sont les personnes ayant au moins un ascendant africain et les Domiens qui sont les plus discriminées. Pour autant, la ministre ne défend pas les quotas. "Ce serait un échec", souligne-t-elle qui préfère retenir les vingt critères de discrimination contenus dans le code pénal.

FXG, à Paris

Une agence nationale de la langue française

Un autre aspect de l'égalité réelle que défend la secrétaire d'Etat à l'égalité réelle est la maîtrise de la langue française. S'il y a 3 millions d'illettrés en France, elle table dur 500 000 en outre-mer. La ministre est chargée de mettre en place une agence nationale de la langue française qui sera chargée de coordonner l'accès à un parcours de langue française dans la formation professionnelle. Cette agence devrait voir le jour en 2017 avec un focus particulier sur le phénomène dans les outre-mer.

Enfin, le projet de loi doit permettre aux jeunes sans diplôme de moins de 28 ans d'avoir un accès facilité à la fonction publique après un parcours accompagné en un ou deux ans.

A noter que tous les amendements gouvernementaux relatifs à la diversité ont été combattus par les deux élus Front national de l'Assemblée, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.

La loi Taubira et le délit d'apologie de l'esclavage

Victorin Lurel (PS, Guadeloupe) a fait adopté en commission ses amendements qui visent à donner un caractère normatif à la loi Taubira et pénaliser toute apologie ou négation de l'esclavage et de la traite à l'égal de ce qui se pratique pour la Shoah. Pour autant, le gouvernement va revenir avec un nouvel amendement car il estime que le texte adopté présente un risque et pourrait tel qu'il est faire courir un risque d'inconstitutionnalité de la loi Gayssot qui réprime pénalement la négation de la Shoah. Elle devrait donc présenter un amendement gouvernemental de remplacement "pour sécuriser le texte".

Quant aux aux autres amendements (qui visent à abroger les lois d'indemnisation des anciens propriétaires d'esclaves et la rançon payée par Haïti contre la reconnaissance de son indépendance), la ministre assure qu'ils sont importants : "Le symbolique n'est pas neutre et répare dans l'inconscient collectif ; il attire l'attention sur des sujets pour revenir sur notre histoire coloniale."

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