Tropique Atrium dans la cité des papes
Tropique Atrium joue la carte de la qualité professionnelle à Avignon
La scène nationale de Martinique, Tropique Atrium, a fait un bon coup pour cette édition 2016 du festival d'Avignon en parvenant à présenter dans trois théâtres différents quatre de ses créations de la saison 2015-2016. "L'idée d'être dans plusieurs lieux différents, explique le directeur adjoint de Tropique Atrium, Bernard Lagier, des lieux accessibles à d'autres publics nous paraissait extrêmement importante."
Les quatre productions reflètent la diversité créatrice qui s'agite à Fort-de-France. Avec "Suzanne Césaire, fontaine solaire", c'est le théâtre documentaire autour des écrits de dissidence de cette grande dame. Avec "4 heures du mat", c'est un théâtre d'adaptation du roman de E.J. Gaines. Avec "Le bel indifférent", de Jean Cocteau, c'est du théâtre classique. Et enfin, avec "L'orchidée violée", de Bernard Lagier, c'est un théâtre d'écriture contemporaine.
L'affiche martiniquaise à Avignon est ainsi riche et elle s'offre même le luxe d'éviter l'écueil de la "ghettoïsation" pour reprendre le terme de Bernard Lagier. "On n'a pas envie que les gens se disent que les Martiniquais, on les retrouve au même endroit... La véritable motivation, c'est d'être dans le Off du festival et d'apparaître parmi ces 1400 autres propositions." La règle du jeu, tous la connaissent : la qualité. "Nous devons pouvoir interpeller le public comme les professionnels parce que notre volonté est de démontrer qu'aujourd'hui Tropique Atrium est une structure qui ne s'occupe pas simplement de recevoir, de diffuser, mais aussi être capable de proposer au reste de la France et du monde ses propres créations. "La présence de Tropique Atrium n'est pas une présence touristique, poursuit Bernard Lagier, c'est une présence professionnelle et qui joue pleinement son rôle parmi les professionnels qui sont à Avignon." la chorégraphe Christiane Emmanuel, vice-présidente en charge de la culture à la CTM, mais également, présidente du conseil d'administration de la Scène nationale martiniquaise, ne s'y est pas trompée. Elle est venue bien sûr soutenir ses compatriotes en allant voir ou revoir leurs spectacles, mais également découvrir d'autres créations ou promouvoir d'autres artistes martiniquais. Elle pourrait aussi revenir l'an prochain avec de jeunes chorégraphes martiniquais à la chapelle du Verbe incarnée, si elle donne suite à la proposition que la direction du Théâtre des Outre-mer en Avignon (TOMA de Greg Germain) lui a faite mardi.
FXG, à Avignon