Thierry Robert chez Ericka Bareigts
Thierry Robert, observateur et fier
La ministre des Outre-mer ayant rencontré les parlementaires de la majorité gouvernementale lundi, elle a reçu jeudi le député maire de Saint-Leu. Comment se positionne Thierry Robert vis-à-vis de sa compatriote socialiste ? "Il y a des sujets sur lesquels il ne s'agit pas de majorité ou d'opposition, c'est l'intérêt général qui doit primer." Pour le moment, il ne veut pas critiquer la ministre des Outre-mer. "Ca fait une semaine qu'elle est là ! Ca voudrait dire que je fais de l'opposition systématique." Thierry Robert fait de "la politique autrement", ni à droite, ni à gauche. Vis-à-vis de Mme Bareigts, il se dit "observateur", mais aussi "fier qu'il y ait une Réunionnaise à la tête de ce ministère, dans l'attente de voir ce qui va se passer dans les prochaines semaines".
Au menu de cet entretien bilatéral, le projet de loi égalité réelle outre-mer qui arrive à l'Assemblée nationale la troisième semaine de septembre. L'élu qui siège au groupe Modem y a déjà contribué lorsque Victorin Lurel a fait son rapport. Soutiendra-t-il le projet de loi Bareigts ? "Je soutiendrai... Mais il y a mes amendements..." l'indexation des minimum vieillesse ou le rattrapage en matière de logements sociaux. "Cela pourrait créer de la dynamique économique sur les territoires... mêle si je sais qu'on ne peut pas tout faire d'un coup et qu'il y aura des échéances..." Il ne lui a pas échappé pour autant que "pour Mayotte, des éléments précis sont énoncés en matière de rattrapage", il espère donc que pour les autres territoires d'outre-mer, il puisse y avoir aussi des "éléments concrets, réels et non pas des propositions qui restent abstraites".
Si la ministre et le député ont rapidement évoqué le budget ("très peu, a confié Thierry Robert, parce que je pense avoir encore l'occasion de voir la ministre pour l'aborder), ils ont parlé du Règlement général européen d'exemption par catégories (RGEC), qui est en renégociation actuellement. Dans le cadre de la préparation des plans de convergence, Thierry Robert estime qu'il est temps de "faire une étude vaste et large des lois nationales et règlements européens, qu'il y ait des adaptations en fonction du contexte local".
Le député a longuement entrepris la ministre sur le financement des repreneurs d'entreprises qui ne disposent actuellement que d'une aide régionale de 40 000 euros. "Or, regrette Thierry Robert, il existe un accord qui pourrait faire passer cette aide à 400 000 euros grâce à un financement complémentaire de la Banque publique d'investissement, sauf qu'aujourd'hui l'Etat et la Région n'ont toujours pas signé cette convention." Et mettant la ministre devant le fait non accompli, il a argué d'égalité réelle : "Ca, ça existe et c'est réel ! On ne demande pas d'inventer la poudre." La ministre a raccompagné le député et ils se sont fait la bise en séparant.
FXG, à Paris
Réserve marine et carrière de Bois-Blanc
Dans le contexte de l'attaque récente d'un requin, Thierry Robert est revenu sur la réserve marine. "On l'a mise là où l'on pratique les sports nautiques, c'est une incohérence. La présence humaine fait fuir le requin." Le député plaide pour que, "dans une discussion avec l'Etat, la Région et les communes, on revoit son périmètre. Je n'ai pas dit son retrait..." La ministre a réservé sa réponse.
Evidemment, Thierry Robert a parlé de la carrière de Bois-Blanc dont il ne veut pas et a obtenu que la ministre vérifie avec le préfet le "fondement de (ses) propos" et annule l'enquête publique : "Ce ne sont pas les finances qui gouvernent, lui a t-il fait savoir, et nous avons besoin de préserver notre environnement."