Loi Bareigts et consultation nationale
Ericka Bareigts : "Une vision et un projet politique que je porte depuis trente ans"
La restitution de la consultation numérique sur le projet de loi égalité réelle (lancée en août dernier par l'ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin) a été l'occasion, lundi matin, pour son successeur, Ericka Bareigts, de se livrer à un exercice de communication alors que le dit projet venait en débat plénier mardi après-midi à l'Assemblée nationale.
La ministre a d'abord salué la "réussite" de la participation des citoyens des outre-mer et de l'Hexagone. 7 660 visiteurs uniques, 840 inscrits, 1829 contributions et 3112 personnes ayant pris part au vote sur les contributions... Rappelons que le nombre d'inscrits au 1er mars 2015, dans les seuls départements et régions d'outre-mer est de 1,287 millions (sur 44,6 millions au total). "Ces chiffres témoignent de l'intérêt autour de ce projet de loi", souligne Mme Bareigts qui se se dit "étonnée agréablement de la compréhension de la démarche et du sujet". Car la ministre n'a pas oublié comment étaient moqueurs les commentaires lors de sa nomination aux fonctions de secrétaire d'Etat à l'Egalité réelle en février dernier (passées entretemps par pertes et profits). Mais désormais, tout a bien changé : "Quand ils m'ont dit que l'égalité des chances n'était pas l'égalité réelle, professe-t-elle, les gens ont tout compris..." Les citoyens se sont donc appropriés le concept d'égalité réelle et c'est le fruit du travail de Mme Bareigts, pas seulement depuis février dernier. "Parce que c'est un combat que je mène depuis 2006, assène-t-elle, parce que c'est une vision et un projet politique que je porte depuis trente ans."
Deux mesures citoyennes
La consultation a été clôturée le 9 septembre quand les travaux parlementaires avaient déjà débuté du côté du rapporteur général et dix jours seulement avant l'audition de la ministre par les députés. Des propositions citoyennes auront-elles eu le temps d'être reprise dans le texte ? "Mon combat indique la ministre, a été l'approche régionale du développement des Outre-mer et la co-construction." Ainsi, c'est à elle que l'on doit les mesures sociales et économiques, "soutenues par le président de la République" : l'introduction du complément familial outre-mer, la revalorisation de l'allocation vieillesse des parents au foyer, le versement de l'allocation familiale aux artisans qui ne sont pas à jour de leurs cotisations, l'aide au fret pour abaisser le coût des intrants, la possibilité pour le ministère des Outre-mer (et non plus seulement de Bercy) de saisir l'Autorité de la concurrence, un fonds spécial pour financer les échanges scolaires et universitaires dans les bassins géographiques des territoires. La ministre attribue aux citoyens les mesures sur l'aide au fret et sur la continuité territoriale en cas de deuil et l'accompagnement au retour des jeunes diplômés. "En six mois, on est allé très vite", conclut-elle sa présentation en forme de répétition générale au débat qui débutait le lendemain.
FXG, à Paris
Les propositions des citoyens internautes
L'encadrement des prix, la coopération régionale, la continuité territoriale, un tarif aérien spécial résidents, l'eau potable garantie, la libre concurrence, l'attractivité du prix des véhicules électriques, des transports en commun de qualité, des tarifs en baisse pour le téléphone et internet, des énergies renouvelables, la baisse de la pression fiscale indirecte, la place des seniors...