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Publié par fxg

YouTuber d'Olivier Kissita

A 28 ans, Olivier Kissita, réalisateur et comédien, d'origine guadeloupéenne par sa mère et congolaise par son père, vient de réaliser un long métrage documentaire intitulé YouTuber. Le jeune créateur a accordé une interview à France-Antilles à l'issue de l'avant-première parisienne chez Google fin novembre.

"YouTuber devait être réalisé par quelqu’un de l’intérieur"

Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire YouTuber?


J’ai voulu réaliser ce film parce que j'avais envie de passer à des formats plus ciné.
Après avoir réalisé des web-séries, programmes courts, court-métrages, je voulais m’attaquer à un format long et, avant de m’aventurer sur une fiction, je voulais essayer le documentaire…
J'ai aussi voulu répondre aux interrogations des fans qui soulèvent des problématiques assez récurrentes. Mais répondre à tous de manière efficace, personnalisée et étayée étant impossible, il me fallait trouver un autre moyen pour le faire de manière judicieuse. 
J'ai encore voulu répondre à mes propres interrogations, certaines techniques et pratiques, d'autres plus abstraites et existentielles... Faire une introspection et aller à la rencontre des gens, discuter, voyager et réaliser ce documentaire m'y a aidé. La dimension thérapeutique a d’ailleurs été extrêmement importante pour l’accomplissement du projet. J'ai rencontré et je rencontre pleins d’autres artistes qui se questionnent tout comme moi. Le documentaire peut répondre à leurs interrogations. Enfin, faire ce film était un défi :
 pour moi qui suis à la base acteur, le long métrage est une réelle ambition.
Mais après la standing ovation d’une salle de 300 personnes, lors de la première projection privée chez Google, je me dis que cette ambition était devenue réalité.

Est-ce le premier film du genre ?

C'est le premier film documentaire international sur les créateurs par un créateur. Il n'existait pas de documentaire sur les créateurs d’un point de vue global. Le film documentaire a pour but d’informer, montrer la réalité et là, en l’occurrence, ce qui caractérise les créateurs du monde. Et quand bien même, il existait un documentaire sur nous, je pense que, par souci d’authenticité, celui-ci devait être réalisé par quelqu’un de l’intérieur, directement par un créateur…
         

Comment avez-vous fait votre choix quant au format et au style artistique choisis ?

Le caractère hybride de ce film est inédit dans l’environnement cinématographique français. Ce mélange de styles, représentant la richesse des formats audiovisuels que l’on peut retrouver sur internet, est original sur un format long.
            


De la même manière que le film documentaire "Demain" explorait des alternatives économiques citoyennes, votre film, "YouTuber" explore des moyens de diffusion alternatifs aux médias meanstream. Pensez-vous que ces nouveaux moyens déclasseront les médias classiques ?

C’est déjà le cas pour une grande partie de la population. J’aborde notamment ce point dans le documentaire : pour la majorité des générations Y et Z, la télé n’a plus ce rôle central de détenteur d’informations et de divertissement. Le poste télévisuel dans le salon n’existe même plus pour certains. Ces jeunes regardent même des contenus destinés à être diffusés à la TV en streaming, à la demande, sur internet via leur ordinateur, tablette ou portable. Du côté des annonceurs, le budget publicitaire d’un point de vue mondial tend à être plus important sur internet qu’à la TV. Pour simplifier: le vieux partage : "la radio annonce, la TV montre, la presse explique" est en passe d’être remplacé par : "la notification annonce, le réseau social montre et la vidéo en ligne explique"... Donc déclassement aux yeux de certains, oui. Mais la TV, par exemple, change. Elle adopte des programmes et des professionnels qui sont issus du net. Elle fait dans le « trans-média ». Les frontières deviennent de plus en plus floues.

Y a t-il une alternative à Google et Youtube ?

Oui, il existe des sites comme Tipeee, une plateforme de financement participatif basée sur le principe du pourboire, qui permettent au créateur d'être rémunéré en postant des vidéos. Facebook commence à rémunérer ses créateurs, monétisation qui va a priori bientôt arriver en France. Après, il existe d’autres plateformes comme Dailymotion, mais elles rayonnent moins que YouTube...

Certains créateurs ont choisi YouTube parce qu'ils n'avaient pas accès aux médias traditionnels. Maintenant, ils ne semblent plus autant intéressés. Comment expliquez-vous cela ?

Certains voyaient et voient toujours YouTube comme un moyen pour arriver à la TV par exemple ou au cinéma. D’autres ont vu YouTube devenir une fin, c’est-à-dire qu’ils y ont trouvé un moyen de faire ce qu’ils aiment, être rémunérés significativement et être relativement libres. Mais ceux-ci restent une minorité. La plupart sont toujours ouverts et veulent travailler sur les autres plateformes, y compris les médias traditionnels.

Votre long métrage sera-t-il diffusé en salle, à la télé, sur Youtube ?

Oui, il est ouvert à toute exploitation.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Le film

YouTuber, le 1er film documentaire international sur les créateurs, par un créateur. Avec Rémi Gaillard, Cyprien, Natoo, D-trix, Curtis Lepore, Cody Johns, Pho Dac Biet, Ngoc Thao, Nguyen Ngoc Tung, Craftingeek et bien d'autres...

Synopsis: A travers les voyages et le témoignage d’Olivier, ainsi que celui des « YouTubers » du monde entier, se dessine le complexe mais authentique portrait de cette toute nouvelle génération d’artistes qui déchaîne les passions et fait le buzz sur la toile !

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