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Publié par fxg

Rodolphe Alexandre, président de la Collectivité territoriale de Guyane

Rodolphe Alexandre devait présider le 4e Forum des Régions Ultra-Périphériques qui débute ce jeudi, son homologue Réunionnais le remplace. Avec la crise et l'arrivée, la veille, des ministres de l'Intérieur et des Outre-mer, le président de la CTG est a son poste. Il est toutefois intervenu par audioconférence au siège de Régions France lors de la présentation de leurs propositions aux candidats à la présidentielles. L'occasion d'un entretien.

"Nous sommes accueillis comme des mendiants"

Comment s'inscrit la Guyane dans ces six propositions aux candidats à la présidentielle ?

La dotation globale de fonctionnement est mal été calculée depuis 1981 et nous obère. Nous apprenons aujourd'hui que la base spatiale perd 500 000 euros par jour ; nous, nous sommes sur un budget de 600 millions. Ca signifie que le retour de la base spatiale dont les produits sont exonérés d'octroi de mer, obère notre budget. Quant à la taxe carbone, nous avons le plus grand puits de carbone de France ! Nous sommes encore pénalisés. Se pose clairement la question de l'autonomie de la fiscalité de notre territoire, mais Bercy ne veut pas que nous mettions une taxe sur les services. Résultat, il nous manque un gain de 50 millions. La loi EROM nous prive de 9 millions dès 2017 et, en 2020, de 27 millions. C'est la catastrophe qui explique la situation conjoncturelle actuelle, au delà des dysfonctionnements, des lenteurs dans le système semi-colonial que l'on connaît en Guyane.

Qu'est-ce que c'est le "système semi-colonial" ?

Colonial, je persiste à le dire. Mitterrand disait qu'en Guyane on tire des fusées sur un fond de bidonville... On nous dit que nous sommes la richesse de la République dans l'Amérique du Sud voire le bassin caribéen et dans les ministères, nous sommes accueillis comme des mendiants, des quémandeurs. Avec une croissance démographique de 4,5 % et les ratios de l'INSEE, comment expliquez-vous que les contrats de plan ne nous apportent que 19 millions pour construire cinq lycées et six collèges avant 2020. En 2030, ce sera 13 lycées et 14 collèges... Le problème, c'est la surdité des gouvernements. Ce n'est que parce que la base spatiale est bloquée depuis une semaine que le gouvernement nous dépêche ses ministres.

Qu'attendez-vous ?

Nous demandons une véritable renégociation avec la collectivité majeure pour que la fiscalité, la cohésion sociale, le rattrapage de l'économie soit faits. En ce qui concerne le plan statutaire, je n'ai jamais écarté l'article 74, 72, 71, voire même sui generis, mais je rappelle que trois fois le gouvernement nous a refusé les habilitations que l'on demandait. Nous pouvons choisir tous les statuts que nous voulons pour nos territoires, c'est une question de prise de responsabilité.

Propos recueillis FXG

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