Le dernier 10 mai de Hollande
Deux présidents attendus au Luxembourg
La journée nationale de commémoration de l'abolition de la traite et de l'esclavage au jardin du Luxembourg sera la dernière sortie officielle du président sortant, la seconde de l'entrant après le 8 mai. Si l'Elysée ne confirmait pas encore hier la venue d'Emmanuel Macron, elle semble d'ores et déjà l'avoir prévue dans le déroulé de la cérémonie. Le public sera accueilli dès 9 heures au son de musiques traditionnelles antillaises. Puis ce sera le moment d'entendre le témoignage d'une esclave avant la lecture d'un texte de Césaire sur les réparations morales au préjudice de l'esclavage. Puis ce sera la déclamation du texte de la première abolition de l'esclavage de 1794. Le président de la République est attendu vers 11 heures. Il se recueillera devant la stèle inaugurée en 2011, puis sera guidé pour une visite de l'exposition, Esclavage et citoyenneté organisée par le Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage. Arrivé au kiosque à musique, le président remettra les prix du concours des "Flammes de l'égalité" à trois classes de primaire, collège et lycée avant de prononcer son discours. Le président annoncera le lancement du Groupement d'intérêt public Fondation esclavage que présidera Jean-Marc Ayrault. Si Emmanuel Macron est là, ce sera pour lui l'occasion de son premier discours de président en matière de politique mémorielle.
FXG, à Paris
Le GIP signé le 3 mai dernier
C'est notamment en présence de Christiane Taubira et de neuf ministres que le GIP Fondation esclavage a été signé le 3 mai, sous la présidence de François Hollande. Un budget pour salarier 5 personnes, des locaux provisoires au ministère des Outre-mer en attendant la fin des travaux en 2019 à l'hôtel de la Marine. Un président à stature international avec Jean-Marc Ayrault et un an pour faire reconnaître l'utilité publique et lancer la fondation. François Hollande voulait donner corps aux recommandationx d'Edouard Glissant à Jacques Chirac en 2006 en créant un lieu de mémoire de l'esclavage. Puisqu'il y aura, promet-on un lieu muséal et un monument.
Le bilan d'une politique mémorielle
Au début de son quinquennat, Hollande a été confronté aux quenelles de Dieudonné et de ses amis, et aux bananes de la droite raciste brandies devant sa ministre de la Justice, Christiane Taubira. En 2012, cette cérémonie était celle avec laquelle il inaugurait son mandat. Cette fois, il l'achève un cycle mémoriel avec la création d'une institution qui ancre la place de la mémoire de l'esclavage dans la politique mémorielle nationale. En l'ouvrant aux Etats étrangers de l'Afrique et de la Caraïbe, il la hisse à une dimension internationale tandis que jusqu'alors le CNMHE était avant tout ultramarin. D'ailleurs, ce comité est appelé à se transformer en comité scientifique de la future fondation. Dans son discours d'une vingtaine de minutes, ce matin, François hollande devrait faire passer son message à son successeur pour une "paix des mémoires".
L'assemblée générale du GIP
Le premier ministre et neuf ministres, le président de l'IEDOM, le directeur général de la CDC, le président du CReFOM, Jean-Michel Martial, le président de la fondation Esclavage et Réconciliation, Serge Romana, la directrice de l'Institut du Tout-Monde, Sylvie Glissant, et la présidente de la Route des abolitions, Marie-Claire Faivre. Huit personnalités qualifiées, Doudou Diène, Olivier Laouchez, Leïla Sy, Françoise Vergès, Lionel Zinsou, Pierre-Yves Bocquet (plume de François Hollande) et Jean-Marc Ayrault.