Maud Petit, députée martiniquaise du Val de Marne
Maud Petit, "la 5e députée martiniquaise"
Maud Petit est la petite fille du député de la Martinique, Camille Petit, élu sans discontinuer de 1967 à 1986. Elle est aussi l'arrière-petite-fille de l'ancien maire de Fort-de-France, Victor Sévère (1867-1957). Cette jeune femme est employée aux ressources humaines d'un grand groupe agro-alimentaire suisse. Elle est née à Paris, puis à l'âge de 5 ans, elle est partie vivre en Martinique, à Fort-de-France, à Schoelcher, au Saint-Esprit, à Ducos... Elle a passé son bac au lycée Schoelcher puis elle est retournée en 1990 étudier en Normandie. Elue le 18 juin dernier dans le Val de Marne avec l'étiquette Modem, elle a fait mardi sa rentrée à l'Assemblée nationale pour participer à l'élection du président, François de Rugy. Elle était accompagnée de son père Jean-Camille Petit, un architecte discret qui préfère éviter les photographes. Rencontre.
"Il y a de belles couleurs dans l'Assemblée"
Vous avez de qui tenir...
C'est ça, Victor Sévère, Camille Petit... Mon grand-père avait beaucoup de prestance et je sais qu'il était très proche de la population. Il y a des anecdotes qui me reviennent encore aujourd'hui, comme des gens qui me racontent qu'ils avaient pris l'avion avec lui et que ça les avait marqué... Mon grand-père acceptait aussi d'être le parrain d'enfants qui naissaient dans sa commune de Sainte-Marie... Je sais qu'il était très aimé.
Et la politique ?
Je suis plongée dans la politique depuis que je suis petite ! J'ai commencé d'abord à m'impliquer dans la vie associative avec le Secours populaire, quelques temps... Et puis, peu à peu, j'ai fait mes premiers pas en politique pour la campagne des municipales de 2014 à Villiers-sur-Marne où l'on m'a proposé de rejoindre une liste d'union. je suis entrée en politique comme ça en mars 2014 et on m'a confiée une petite délégation fort d-sympathique, celle de la petite enfance. J'ai commencé mes armes en politique comme ça ! Et en trois ans, j'ai déjà un petit bilan !
Vous avez bénéficié aussi de ce désir de renouvellement ?
Mais ça fait aussi partie de mes convictions du moment. J'estimais qu'il fallait renouveler la politique, la façon d'en faire, renouveler l'hémicycle aussi ! Nous sommes 47 % de femmes et ça, c'est extraordinaire. La diversité aussi ! Il y a de belles couleurs dans l'Assemblée et j'étais très fière d'observer tout ça. C'est très bien, ça témoigne d'une évolution des mentalités, la France se retrouve !
Dans quelle commission cela vous intéresse-t-il de siéger ?
C'et plus particulièrement l'éducation et la culture. Je m'intéresse particulièrement à l'éducation sans violence aux enfants. J'espère qu'on pourra faire avancer les choses à ce niveau là. Ca me tient beaucoup à coeur. J'ai été très bien éduquée avec des parents aimants. J'ai observé des choses chez les autres et ça m'a beaucoup touché alors que j'étais très jeune. C'est un sujet qui me parle beaucoup.
Que retenez-vous de votre antillanité ?
Il me reste beaucoup de choses ! Dans l'Assemblée, j'aurai toujours un regard très bienveillant et constructeur si nécessaire envers les Ultramarins, que ce soit la Martinique, forcément parce que je suis martiniquaise, mais aussi la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion... Les DOM TOM... Je serai très attentive à ce qui pourra faire évoluer la situation là bas, je le souhaite... Mais je suis aussi une élue de métropole, donc il y a des préoccupations importantes aussi dans ma circonscription. Les rendez-vous vont commencer et on va s'atteler à faire avancer les choses, en écoutant d'abord, puis en essayant de trouver des solutions rapidement, les meilleures possibles.
Avec Josette Manin, vous êtes les deux premières femmes martiniquaises élues à l'Assemblée nationale. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Il y a quelque chose de très amusant qui circule aujourd'hui, on dit que je suis la cinquième députée de la Martinique ! C'est amusant, c'est un petit clin d'oeil, mais oui, ce sont de belles avancées ! Je suis très fière de porter tout ça, non seulement en métropole, mais aussi pour les Ultramarins, j'espère que c'est un message d'espoir, d'ouverture ! Je voudrais dire que tout est possible dans la vie, il suffit d'y croire et de s'appliquer à faire les choses correctement.
Propos recueillis par FXG, à Paris