Première séance pour les 4 députés de la Guadeloupe
Olivier Serva et la conseillère régionale Marie-Eugène Drobo-Thomaseau à l'entrée de la salle des 4 colonnes
La rentrée solennelle des quatre députés de la Guadeloupe
Les quatre nouveaux députés de la Guadeloupe ont participé mardi au premier vote de la législature qui a porté au perchoir un ancien écologiste, ancien hollandais et désormais République en marche, François de Rugy. Reportage.
Hélène Vainqueur-Christophe a été l'une des premières à voter mardi. Les députés n'étaient pas encore installés par groupe, mais par ordre alphabétique et ce sont les députés dont l'initiale est un V qui ont été appelés les premiers. Inscrite au groupe socialiste dénommé "la nouvelle gauche", Mme Vainqueur-Christophe a soutenu la candidature proposée par son groupe, celle de la députée PS du Calvados, Laurence Dumont. France-Antilles n'a pu la croiser lors de la suspension dans la salle des 4 colonnes, mais si elle fait comme ses collègues martiniquais, Serge Létchimy et Josette Manin, eux au groupe la nouvelle gauche, elle devrait hésiter entre voter la confiance ou s'abstenir mardi prochain après le discours de politique générale du Premier ministre.
Après Mme Vainqueur-Christophe, est venu le tour de voter de Justine Bénin. Celle-ci a choisi de siéger, comme son collègue de la troisième circonscription, Max Mathiasin, au groupe Modem. "Mon engagement de campagne était de me positionner dans le camp de la majorité présidentielle." Elle s'est donc apparentée au Modem. "C'est un petit groupe à taille humaine, nous sommes 45 députés et je sais de tout ce que j'ai vu qu'il est difficile parfois de faire entendre la voix des ultramarins. Un grand groupe, c'est trop énorme, on peut être isolé et je n'ai pas envie d'être isolée parce que j'ai un engagement de campagne, une ferveur populaire, une dynamique autour de moi et je souhaite vraiment faire entendre la voix de la Guadeloupe. C'est pourquoi j'ai choisi un groupe à taille humaine." Elle a logiquement soutenu la candidature de François de Rugy présenté par le groupe En marche.
La députée moulienne ne s'est pas laissée impressionnée par le protocole : "J'ai l'impression normale de pouvoir bien défendre les intérêts de la Guadeloupe, de la République et de la population qui m'a élue." Justine Bénin a indiqué que, toujours fidèlement à ses engagements de campagne, elle siègerait à la commission des affaires sociales. Après un week-end au pays, Justine Bénin sera de retour à l'Assemblée le 4 juillet pour voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe. "Lorsqu'on fait partie de la majorité, ajoute-t-elle, on est constructif, on est critique et on s'inscrit dans le cadre d'une discussion élargie pour défendre les intérêts de la République et de la Guadeloupe. Je suis dans une logique de développement des territoires et du territoire de la Guadeloupe."
Max Mathiasin a compris que "cette rentrée solennelle était traditionnelle, parce que pour l'instant, il n'y a que les prémisses, l'élection du président..." Il a trouvé ça un peu long... "Faire voter 577 députés, ce n'est pas facile, mais c'était bien organisé."
Deux apparentés Modem
Le député de la 3e circonscription n'a pas voulu révéler quel candidat au perchoir il avait soutenu en raison du caractère secret du vote. Mais il ajoute : "Il me suffit de vous dire que j'ai intégré un groupe où il me semble qu'on aura la parole. Je suis dans un groupe qui va soutenir la majorité présidentielle, mais je ne suis pas la République en marche car il me semble qu'il y a certaines dispositions qui sont intéressantes dans le programme d'Emmanuel Macron, mais qu'il y a aussi une faiblesse dans la prise en compte des intérêts des ultramarins et singulièrement des intérêts de la Guadeloupe. Tout reste à faire pour nous !" Il est donc lui aussi apparenté Modem. C'est un moyen pour lui de ne pas se positionner directement dans l'opposition, mais d'être dans une majorité constructive. "Je ne suis pas au Modem... J'ai essayé d'intégrer un autre groupe, le groupe outre-mer, mais ça n'a pas fonctionné. Nous étions plus que 15, mais ça a achoppé et la tentative de notre groupe avec le PRG a échoué. Donc il fallait se retrouver dans une majorité, pas question de rester non inscrit, parce que la question du temps de parole compte énormément. C'est ainsi qu'on peut se faire entendre dans l'hémicycle et en commissions et défendre les dossiers qui nous intéressent."
Max Mathiasin soutient le projet de Macron sur l'augmentation du SMIC, la suppression du RSI, de la taxe d'habitation, mais ce qui l'intéresse d'abord, c'est la question de l'égalité, de la remise à niveau "parce qu'il n'est pas convenable que nous ayons près de 30 % de différentiel sur le PIB par habitant". Il évoque la question de l'adduction d'eau en Guadeloupe... "Ce dossier, ce financement dépasse largement les possibilités budgétaires des collectivités territoriales, des communes et des communautés d'agglomérations."
Max Mathiasin votera la confiance au gouvernement mardi prochain : "C'est une ère nouvelle, c'est quelque chose de différent..." Séduit par le nombre de jeunes députés, il croit à l'espoir suscité par Emmanuel Macron et la République en marche. "Ca ressemble à un nouveau départ. Si tout ceci est contrôlé, si la politique politicienne ne prend pas le pas sur les vrais enjeux du pays, ça peut marcher et je l'accompagnerai."
FXG, à Paris
Le Guadeloupéen en marche
Olivier Serva se sentait bien mardi après l'élection du président de l'Assemblée nationale : "On a vu un endroit chargé d'histoire et d'émotion aussi." Il appartient au groupe En marche qui a désigné François de Rugy. "C'est un homme qui remplit toutes les qualités, à la fois d'expérience, de sagesse. C'est un écologiste qui a rejoint le mouvement en marche..." Olivier Serva a invité sa collègue du conseil régional, Marie-Eugène Trobo-Thomaseau, pour cette rentrée solennelle.
Olivier Serva avait bataillé dur pour former un groupe outre-mer. "Il faut remettre l'ouvrage sur le métier ! Nous avons fait de notre mieux et j'ai été très satisfait de voir que les quatre parlementaires de la Guadeloupe plus le président Lurel et le président Chalus étaient favorables à ce projet. Ca ne s'est pas fait là, mais nous ne désespérons pas de pouvoir de toute façon défendre les intérêts de l'outre-mer." Olivier Serva sait qu'il pourra défendre ses idées à la délégation de l'outre-mer de l'Assemblée nationale. "Cette délégation mérite d'être renforcée et, par ce biais là, nous allons travailler pour démontrer que l'Outre-mer est un atout pour la France, Rappeler aussi que l'Outre-mer est un contributeur net de la France ! Souvent, on a tendance à l'oublier. Nous avons des potentiels à développer et des handicaps à combler.
Mardi prichain, Olivier Serva sera de retour au palais Bourbon pour voter la confiance au chef du gouvernement. Il a demandé à siéger dans une commission très demandée, celle des finances.