Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Jean-Philippe Nilor a voté par la candidate de la France insoumise, Mme Fiat

Jean-Philippe Nilor a voté par la candidate de la France insoumise, Mme Fiat

Premier vote à l'Assemblée nationale

Parmi les 577 députés élus ou réélus les 11 et 18 juin derniers, les quatre députés de la Martinique étaient bien présents hier au palais Bourbon pour l'élection du président de cette Assemblée, l'ancien écologiste devenu socialiste puis En marche, François de Rugy, le 4e personnage de l'Etat selon le protocole républicain.

Les députés n'étaient pas encore disposés selon leur appartenance politique, mais selon l'ordre alphabétique. C'est ainsi que l'on a vu voter Marine Le Pen au moment où l'on appelait Serge Létchimy !

Serge Létchimy et sa collègue Josette Manin ont décidé de siéger comme apparentés au groupe socialiste, écologiste et républicain. "Je n'ai pas trouvé ailleurs ce que je cherchais, explique Josette Manin. Les propositions ne sont pas venues non plus ! Je n'ai pas été appelée donc j'ai fait le choix parce que je suis une femme de gauche." Elle anticipe le reproche : "Pourquoi encore des socialistes ? Je ne suis pas socialiste, je suis apparentée à ce groupe qui n'est plus le groupe socialiste, écologiste et républicain, mais qui devient la nouvelle gauche." Elle est prête à faire le travail nécessaire !" Même son de cloche avec Serge Létchimy qui se dit "ouvert" : "Nous allons certainement voter des textes, ceux qui présentent un intérêt majeur, mais nous allons aussi nous opposer ! Mais je ne suis pas dans une opposition fermée, plutôt dans une opposition constructive et ouverte."

Serge Létchimy aurait pu être tenté par les radicaux, mais il préfère être fidèle à lui-même : "On n'invente pas une philosophie du jour au lendemain, mais j'ai été assez vigilant pour faire comprendre que je serai dans une position extrêmement ouverte vis-à-vis de la République en marche et sa majorité parlementaire tout en étant vigilant sur les lignes rouges qu'on ne peut pas dépasser."

De retour dans cette Assemblée, Serge Létchimy a eu un sentiment de domination très forte de la République en marche, mais il se dit que c'est le résultat des élections et qu'il faut l'accepter. En même temps, il a été séduit par la jeunesse de l'hémicycle et par le nombre de personnalités et d'élus issus de la diversité. "Ca ne peut qu'encourager et donner de l'espoir à un pays qui est multiculturel sans le savoir !"

Nilor et Azérot au GDR

Jean-Philippe Nilor qui débute lui aussi son deuxième mandat n'est pas impressionné par le protocole mais apprécie le "moment solennel qui marque la confiance que les électeurs martiniquais lui ont donnée pour le travail accompli". Il retourne au groupe GDR, un groupe qui lui laisse du temps de parole et sa liberté de vote. "Nous n'y sommes pas à l'étroit ! Ce groupe respecte notre identité et nos personnalités." M. Nilor aurait aimé que tous les élus d'outre-mer puissent se retrouver dans un groupe dédié : "Ca aurait eu une charge politique et symbolique très puissante. Ca n'a pas été possible ; j'ai pris acte et je rejoins le groupe GDR avec qui j'ai toujours pu travailler dans d'excellentes conditions."

Bruno-Nestor Azérot qui revendique son soutien au président Macron, a choisi de siéger, comme son collègue du Mouvement indépendantiste martiniquais, Jean-Philippe Nilor au groupe GDR, gauche démocratique et républicaine.

Bruno-Nestor Azérot aurait du en toute logique siéger avec la République en marche et pourtant, il a choisi le groupe qui réunit les communistes et quelques ultramarins... "Je suis au groupe GDR, mais je soutiendrai le président de la République à titre personnel. Maintenant, il y a des sujets qui ne vont pas porter sur ma population, je m'abstiendrai ou je revendiquerai. Mais pour ce qui concerne la politique générale, je soutiendrai le président. Je l'ai dit et je le ferai."

Pour l'heure, le député de Sainte-Marie a choisi de siéger à la commission des affaires étrangères. Josette Manin est intéressée par celle des affaires sociales, "compte tenu de la compétence que j'ai eue au conseil général, compte tenu des besoins du territoire en matière de santé et de solidarité"...

Serge Létchimy entend apporter son expérience dans cette assemblée rajeunie et notamment à la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire : "Je m'intéresse aux mutations énergétiques, à la révolution industrielle numérique, à tout ce qui tourne autour de la biodiversité, la coopération et la diplomatie territoriale et encore la question de la laïcité dans le monde et la sécurité..."

Jean-Philippe Nilor a demandé à siéger à la commission des affaires sociales et devrait même peut-être décrocher un poste de vice-président.

FXG, à Paris

Azérot, un macronien chez les communistes

Bruno-Nestor Azérot, le seul, s'est félicité de l'élection de Francois de Rugy : "Il a été élu avec une large majorité, j'ai presque envie de dire que les choses commencent maintenant ! Je lui souhaite déjà une grande et belle réussite pour la France qui en grand besoin. Et je crois que c'est un député qui connaît déjà l'institution, qui a déjà une expérience, c'est important pour la suite. En même temps, je considère que c'est un homme très ouvert qui veut travailler avec l'ensemble de la représentation nationale en ayant une pensée particulière pour les Outre-mer. Je suis satisfait, mais au-delà des mots, il faut de l'action."

Josette Manin n'a pas soutenu le même candidat au perchoir. "C'était attendu, même si on avait annoncé depuis quelques jours l'élection d'une femme... Le groupe En marche, à l'unanimité a élu le nouveau président, donc nous sommes dans la logique de la majorité." Josette Manin ne s'est pas réellement dite déçue que ça ne soit pas une femme qui soit élue au perchoir... "Oui et non, a-t-elle lâché. Compte tenu des engagements du président de la République, on attendait une femme, mais comme j'ai l'habitude de dire, un homme, une femme, à partir du moment il ou elle travaille et que l'on permet à la démocratie de s'exprimer dans cette Assemblée, ça ne me pose pas de problème." Comme Josette Manin, Serge Létchimy a soutenu la candidature au perchoir de Laurence Dumont, députée PS du Calvados.

Mme Manin ne sait pas encore si elle votera la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe. "Faut que je discute avec mon groupe, on a commencé un travail de consultation sur l'élection du président et nous nous reverrons justement pour le vote de confiance. Mais a priori, je ne suis pas dans un blocage ou un vote négatif..." Son choix devrait se faire entre abstention et confiance, tout comme celui de Serge Létchimy qui assure lui aussi avoir exclu de voter contre la confiance. Reste voter pour ou s'abstenir.

Jean-Philippe Nilor a soutenu la candidature au perchoir de la candidate de la France insoumise. "C'est elle qui se rapproche davantage des idéaux que je défends. C'est un vote de cohérence, tout simplement." Avec la même logique, il ne devrait pas voter la confiance au gouvernement mardi prochain.

La plateforme Létchimy

Serge Létchimy a entrepris de fédérer les parlementaires outre-mer sur une plateforme : "Je pense qu'il faut un plan d'investissement de relance pour les pays d'outre-mer." Il songe aussi aux changements climatiques, aux mutations énergétiques. "Il y a une attente très très forte dans l'outre-mer." Il entend aussi agir pour la réduction des inégalités, appliquer la loi égalité réelle outre-mer et lutter contre le chômage des jeunes.

Nilor sans Marie-Jeanne

Quand on lui demande si la proximité sur les bancs de l'Assemblée de son ancien mentor Alfred Marie-Jeanne ne lui manque pas, Jean-Philippe répond par la négative : "Non, vous savez, il y a des étapes dans la vie. Je mesure bien la responsabilité qui pèse sur mes épaules aujourd'hui. J'étais attaché parlementaire d'Alfred Marie-Jeanne pendant quinze ans. J'ai travaillé à ses côtés en tant que collègue pendant cinq ans, aujourd'hui, la situation est différente. Je suis le seul représentant de mon parti et des patriotes d'une manière générale à l'Assemblée, mais j'ai été formé et je pense avoir les épaules assez larges pour assumer mes positions."

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article