Un député bushinengué
ITW Lénaïk Adam, député LREM
"N'importe quel Guyanais doit pouvoir travailler pour son pays sans procès"
Que ressentez-vous en étant le premier député bushinengué ?
C'est impressionnant et c'est aussi un honneur d'accéder à tout ça... C'est bien sûr historique, chacun en allant voté, a participé à l'édification de notre histoire en Guyane, donc forcément, c'est une joie. Mais il s'agit de l'élection d'un député guyanais à part entière et non totalement à part. Ca permet à toute la Guyane de se retrouver et de dire que tout un chacun, quels que soient son territoire, ses origines ou sa couleur de peau, peut être aussi élu député. Normalement, on ne devrait même pas évoquer ces questions si tout se passait correctement. N'importe quel Guyanais doit pouvoir travailler pour son pays sans procès.
Aurez-vous un regard particulier sur les Amérindiens comme votre prédécesseur Chantal Berthelot ?
Je ne suis pas là pour défendre ni un clan, ni un parti, ni un groupe, je suis là défendre tous les Guyanais, notamment ceux de la première circonscription et parmi eux, s'il y a des Amérindiens sur le territoire, c'est normal que je défende les préoccupations des Guyanais quand ils ont des problématiques, mais ça ne sera pas ciblé sur un groupe guyanais en particulier.
Quelle est votre feuille de route ?
Ma feuille de route sera de défendre ces accords de Guyane car c'est primordial. Nous nous sommes sacrifiés et on a souffert de ces moments-là, mais c'était indispensable et nécessaire. Donc, maintenant il faut se tourner vers l'application parce que ces accords méritent d'être appliqués et nous allons y travailler. Le candidat Macron s'est engagé à appliquer ces accords, nous sommes en droit de demander à ce que ça soit fait correctement.
N'avez-vous pas peur d'être un peu noyé dans la masse du grand groupe LREM ?
Non ! Au-delà de rester au sein du groupe et de faire des interventions dans l'hémicycle, il y a un travail de couloir à faire, un travail au niveau des ministères, un travail de réseau et j'ose croire que j'aurai beaucoup de facilités à ce niveau. J'ai déjà rencontré des ministres dans ce cadre, donc ça ne me préoccupe pas. Je vais être vigilant, être dans l'observation et agir en conséquence pour ne pas nuire aux éventuelles avancées des dossier guyanais.
Quelles garanties vous a donné LREM ?
Nous sommes toujours dans des discussions, des négociations mais je pense que je saurai m'imposer parce que la Guyane doit être considérée comme tous les territoires ultramarins et aujourd'hui, il faut clairement nous donner des garanties à ce niveau.
Propos recueillis par FXG, à Paris