3e Campus Outremer
Faible affluence au 3e campus Outremer
La tension s'est installée entre le ministère des Outre-mer et l'organisateur du campus outremer.
150 participants au 3e campus outremer, samedi à Paris, selon le président de l'Association des jeunes de Guadeloupe (AJEG), Edwing Laupen, l'organisateur. Ce dernier faisait d'ailleurs la grimace samedi dans les jardins du ministère des Outre-mer et se plaignait des embûches que lui aurait mis le cabinet de la ministre dans l'organisation de l'événement : une ouverture retardée de 11 à 14 heures, une subvention en baisse, un accès interdit au food truck...
Le ministère s'est expliqué : les horaires d'ouvertures ont du tenir compte de la mobilisation d'une équipe de sécurité prise en charge par le ministère pour 6000 euros ; l'impossibilité d'autoriser le food truck en raison de l'interdiction d'une activité commerciale dans le ministère. Quant aux subventions, le ministère estime que les 33 000 euros versés à l'AJEG devaient suffire pour organiser le salon quand les précédents ministres ajoutaient à peu de chose près le même montant pour le seul campus, quand, de surcroit, le précédent cabinet aurait épuisé les fonds 2017... "Nous n'avons reçu aucun compte rendu financier depuis que le campus existe", explique encore le ministère.
Un prochain campus "avec quels acteurs ?"
Résultat, peu d'affluence et absence regrettée de grosses entreprises habituellement partenaires comme France Télévisions par exemple. A noter encore que si les principales associations étudiantes de Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Saint-Martin et pour la première fois la Guyane étaient présentes, tout comme l'association des Jeunes d'Outre-mer ou encore Sciences Ô, l'AERP de la Réunion n'était pas du tout représentée.
Bref, l'ambiance n'était pas très fleur bleue quand, vers 15 heures malgré un grand soleil, Annick Girardin, pourtant tout sourire, a fait le tour du campus, escortée par le délégué interministériel Jean-Marc Mormeck, le directeur général de Ladom Florus Nestar, et le président de l'AJEG Edwing Laupen.
C'est à l'occasion de son discours à la jeunesse que la ministre a fait part de son sentiment. Elle a donné rendez-vous "l'an prochain, plus tôt en septembre, et aux couleurs des assises de l'Outre-mer". Sans pour autant lâcher l'expression "appel d'offres", Annick Girardin a déclaré : "On organise comment ? Avec quels acteurs ?..."
Edwing Laupen assure ne pas être inquiet ni amer, avoir suffisamment de sponsors privés pour se passer du partenariat de l'Etat et être libre d'organiser où et quand il le voudra le prochain campus outremer.
Selon l'Agence de mobilité (LADOM), l'ensemble des étudiants ultramarins en mobilité représente 12 000 personnes. En termes de billets d'avion, elle en dispense 19 500 en ce début d'année.
FXG, à Paris
Guyane Avenir
Ce n'était pas la première participation de la Guyane au Campus Outremer, mais c'était la première fois pour Guyane Avenir, l'association des étudiants guyanais, tout juste créée pendant les grandes vacances ! La Collectivité territoriale de Guyane a pris un stand pour accueillir les étudiants guyanais en mobilité dans l'Hexagone. "L'idée, explique Claudy Villesaint, chargée de mission à l'enseignement supérieur à la CTG, c'est de leur présenter tous les dispositifs proposés par la CTG en termes d'accompagnement, de bourses, d'aides au logement, au transport, et encore aux fournitures scolaires." On estime à un demi-millier le nombre d'étudiants guyanais dans l'Hexagone du bac + 1 à Bac + 8. Caroline Coly est la secrétaire générale de Guyane Avenir. "Pour un étudiant qui arrive pour leur première année d'étude en métropole, c'est assez difficile parce que ce sont de nouvelles méthodes de travail, une adaptation au climat, à une autre mentalité... Il y a aussi des problèmes financiers parce que l'installation en métropole a un certain coût !" Alors avec Alex-Richard Lymat, Jessica Meffre, Mickaël Zéro, Grégory ou encore Mersientje, ils ont créé l'association pour créer des événements, faciliter les rencontres, mais également partager des méthodes de travail et partager leur expérience. "On espère créer un réseau, explique Caroline Coly. On a créé une page Facebook, Guyane A'venir, sur laquelle on a recensé tous les sites d'aide pour le logement et on le fera progresser en l'étendant aux offres de stages et d'emplois..." L'association n'en est qu'à ses début et elle recherche des compatriotes intéressés pour les aider à grandir. "On a besoin de gens forts en communication", insiste Caroline. Ils se sont rapprochés de l'Association Jeunesse Outre-mer qui est d'abord un réseau professionnel qui fait du coaching ressources humaines et de Sciences Ô qui dispose également d'un bon réseau professionnel.
Quatrième année d'existence pour Martinique ambition jeunesse
Les Martiniquais de la MAJ sont venus au campus pour rencontrer les nouveaux arrivants, mais également ceux qui ont fini leur cursus et souhaitent rentrer au pays avec un projet. Kevin Padelo, président de la MAJ, revendique un peu plus d'une centaine d'adhérents répartis entre la Martinique, Paris, Bordeaux, Toulouse et Montpellier. "Nous avons déjà fait une campagne de communication autour de notre "kit à s'envoler", explique Kévin, et il y a beaucoup de demandes autour du logement et un peu autour de l'accompagnement parce que les jeunes ne savent pas trop ce qu'ils vont découvrir en arrivant dans l'Hexagone... Il faut les rassurer, mais aussi leurs parents !" Pour le reste, la MAJ fait un peu office de guichet unique autour des aides régionales, des bourses, des prêts à taux zéro, de l'emploi, de l'apprentissage, des stages... A ce titre, la MAJ est en lien avec l'association Jeunesse Outre-mer, forte de quelque 200 adhérents. Son président, Loïc Iscayes revendique la complémentarité : "Nous sommes un réseau professionnel qui mêle toute la jeunesse ultramarine. Nous faisons du coaching ressources humaines, transmettons des CV à des DRH... Les autres sujets sont bien gérés par les associations étudiantes comme la MAJ..."
La MAJ s'occupe aussi de conseiller, accompagner les étudiants qui veulent rentrer au pays et monter leur projet. C'est ce qu'ils ont appelé le "kit à se lancer".
"L'AJEG continue sa mission"
Chaque année, environ 2 000 étudiants passent entre les mains des volontaires de l'AJEG. L'association fait un peu office de guichet unique par rapport à tous les dispositifs existants qu'offrent la Région et le Département.
"L'AJEG continue sa mission, explique Grâce Christin, membre du conseil d'administration de l'AJEG en charge des relations avec les associations, qui est d'accompagner et d'accueillir les jeunes qui arrivent ici dans tout l'Hexagone. Nous avons des référents dans toutes les académies, nous organisons des bourses au logement..." L'AJEG diffuse ainsi les informations pratique et administratives et devient l'interlocuteur privilégié des jeunes en mobilité dans l'Hexagone.