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Publié par fxg

Top résa en mode cyclonique

Communication de crise à Top Résa

Le salon international et professionnel du tourisme, Top Résa, s'est ouvert hier à Paris alors que Saint-Martin panse encore ses plaies. Pour autant toutes mes destinations caraïbes sont là, car ne pas y être, c'est disparaître de la carte touristique mondiale.

Le message à Top Résa est le même pour tous : la saison continue, les programmes ne sont pas modifiés. "On va même accélérer nos programmes de rénovation, explique l'hôtelier guadeloupéen, Yves Brossard, et améliorer notre communication sur ce sujet. Il n'y a aucune raison de modifier notre trajectoire qui est globalement une trajectoire en progrès." Signe fort; les campagnes publicitaires du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe sont maintenues.

"On voudrait sentir le marché ici, à top Résa, explique Serge Tzygalnitsky d'Air Antilles.... Qu'est-ce que le marché va penser de ce qui nous est arrivé ? Comment va-t-il réagir ? Quelles sont les destinations qui vont avoir leur image impactée ?"

Et quel est le message à faire aux professionnels du tourisme ? Voilà la difficile équation à résoudre. "L'ensemble des îles de la Caraïbe n'est pas logée à la même enseigne, pousuit le dirigeant d'Air Antilles, la Guadeloupe et la Martinique mettent en avant que chacune d'elle n'a pas eu de dégâts. Même Saint-Barth sera opérationnelle dès cet hiver. Restent Saint-Martin, la Dominique et San Juan... Ca c'est des questions qu'on se pose tous évidemment."

"Dans la clientèle, indique Marc Rochet d'Air Caraïbes, on observe aujourd'hui un certain gel des décisions parce que les gens sont sous la pression des médias et des réseaux sociaux, mais je suis convaincu que toutes les destinations qui ont beaucoup moins souffert, voire très peu souffert, vont repartir parce que les atouts naturels sont là. L'hiver est actuellement à l'arrêt — on ne va pas tourner autour de cette vérité — mais je suis convaincu que d'ici quinze jours, trois semaines, le commerce va reprendre. Il faudra que nous l'accompagnions. Il y aura forcément de la stimulation par le prix, par la communication... Mais il n'y a pas de raison que ça ne marche pas comme les hivers précédents, aux Antilles françaises comme à Cuba ou Saint-Domingue qui ont eu des dégâts, mais rien de fondamental. Saint-Martin est un cas particulier."

Air Caraïbes n'a pas modifié ses programmes long courrier et n'entend pas le faire, sauf à la marge sur quelques vols. "On a gelé la destination de Saint-Martin parce qu'on ne peut pas se poser aujourd'hui à Juliana. Je ne parle pas de Saint-Martin Grand-Case sur lequel nous allons quatre fois par jours."

100 escales de plus en Martinique

Le malheur des uns peut faire malheureusement le bonheur des autres et il est probable qu'il y aura une forme de regain et d'engouement pour les destinations de la Guadeloupe et de la Martinique qui n'ont pas été frappées.

Karine Mousseau, présidente du comité martiniquais du tourisme, a le mot solidarité à l'esprit quand elle évoque l'exercice de communication à conduire à Top Résa. "Saint-Martin et Saint-Bart sont des îles voisines, soeurs, mais également des îles concurrentes. Nous devons être solidaires parce que le tourisme ne doit pas se détourner de la Caraïbe. Nous avons eu la chance et c'est une chance que nous faisons valoir aux professionnels du tourisme." La Martinique a récupéré une centaine d'escales de croisiéristes en plus au détriment de celles qui étaient prévues dans les îles sinistrées.

Pour autant, la confusion règne et peut nuire à l'ensemble des îles... "Un journaliste, explique Yann Monplaisir de la collectivité territoriale de Martinique,  me demandait quand la saison touristique pourrait redémarrer alors qu'il n'y a pas eu de dégâts ni à la Martinique, ni'à la Guadeloupe... Mais ça impacte toute la Caraïbe et ça crée un climat un peu anxiogène... Nous devons avoir une communication globale qui rassure les visiteurs potentiels, qu'ils aient envie de revenir car le premier souci des voyageurs, c'est la sécurité." "On a été épargné à deux reprises, raconte Yves Brossard, mais il faut préciser, parce que tous les métropolitains ne sont pas très au courant, que la période cyclonique est une période très courte et que nous ne sommes pas des zones de danger."

Pour Didier Coffre de l'Express des îles, la Dominique, dévastée par Maria, est un pilier de son activité de transporteur maritime. Il a d'ailleurs maintenu l'annonce à Top Résa du lancement du Navig'Air, un pass qui va permettre de rallier la Dominique depuis l'Europe sans avoir à passer une nuit en Guadeloupe. "L'Express des îles va décaler ses horaires pour les adapter à ceux des vols d'Air Caraïbes." Pourquoi n'a-t-il pas annulé sa communication ? "Ce n'est pas si grave pour le touriste ce qui s'est passé en Dominique parce que ce que les touristes ne sont pas à la recherche d'infrastructures en béton, de piscines... ils sont là pour voir la nature et la nature est encore là !"

FXG, à Paris

Saint-Martin prépare la saison 2018-2019

L'exercice de communication est plus délicat pour Olivier Louis, responsable à l'office du tourisme de Saint-Martin. "Nous sommes en train de travailler sur la saison touristique 2018-2019. C'est vrai que la saison qui démarre cet hiver est compromise, même si quelques hôtels ont mieux résisté... Notre message aux professionnels, c'est qu'ils continuent à nous soutenir, qu'ils ne nous oublient pas pour la prochaine saison... La préparation d'un voyage et d'un séjour ne se fait pas du jour au lendemain. Ca nous laisse le temps de travailler sur les cinq ou six prochains mois et dans un an, à Top Résa, nous ferons un nouveau point."

Quant à la reconstruction durable, concept hautement à la mode à Paris, ces jours-ci, les professionnels saint-martinois sont d'accord mais ils n'oublient pas que le touriste tient à sa vue sur mer et à ses pieds dans l'eau. "Il y aura des structures qu'il faudra renforcer, reconnait Olivier Louis, peut-être des baies vitrées et des balcons qu'il faudra revoir, mais il ne faudra pas enlever ce petit bonheur aux touristes sous peine de faire disparaître le paradis des îles."

 

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