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Publié par fxg

En attendant le rapport de l'inspection générale de l'administration sur la reconstruction de Saint-Barth et Saint-Martin

Le rapport d'inspection de Saint-Martin encore confidentiel

C'est hier que le rapport de mission de l'inspection générale était rendu au préfet Gustin, délégué interministériel à la reconstruction de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Et comme ce rapport doit nourrir le dossier que la France doit envoyer à Bruxelles avant le 29 novembre, le préfet Gustin n'a rien encore voulu révéler de son contenu. Ordre de Matignon ! Le 10 novembre, après le déplacement du Premier ministre à Saint-Martin, Philippe Gustin, qui l'aura accompagné, lui rendra son propre rapport ainsi qu'au président de la République. Le rapport Gustin sera assis en partie sur celui de l'inspection générale de l'administration. Et c'est ce rapport de l'IGA qui permette de mettre une somme en bas de la facture Irma, mais aussi de faire des propositions tendant à chiffrer les améliorations à faire dans le domaine de la résilience des services de l'Etat.

"Ca va faire beaucoup d'argent de l'Etat et de l'Union européenne, assure Philippe Gustin, et nous prendrons la plus grande attention à ce qu'il soit utilisé dans la plus grande transparence et en évitant tout effet d'aubaine."

Le seul chiffre auquel nous avons accès est celui de la solidarité : la Fondation de France a déjà rassemblé quelque 10 millions d'euros et la Croix rouge, 5. Là aussi, le préfet Gustin se montre intransigeant sur la manière dont ces fonds sont distribués. Il a d'ores et déjà mis en garde les collecteurs contre des frais de gestion qui seraient trop gras comme sur la façon dont ils décident de répartir les dons.

La collectivité de Saint-Martin a déjà chiffré à 3,5 milliards les effets d'IRMA, mais il faut compter dans cette somme le coût du rattrapage. Philippe Gustin le reconnaît sans problème : "Pendant quarante ans, concernant l'adduction d'eau et les réseaux, rien n'a été fait..." Ajouté à cela une démographie qui a vu l'île passer de 8 à 35 000 habitants... "Irma a été le révélateur, poursuit le délégué, d'une situation qui lui préexistait et qui aurait pu tout aussi bien être révélée par un séisme."

L'enfouissement des réseaux devrait coûter de 13 à 14 millions à Saint-Martin et un peu moins de 10 millions à Saint-Barth. Un effort est particulièrement fait pour que tous les utilisateurs de réseaux (EDF, télécoms) partagent une autoroute commune afin de réduire les frais. Il est à noter que la fragilité des pylônes d'EDF a été renforcée du fait que de nombreux opérateurs de télécommunication les ont utilisés et ainsi surchargés... "L'investissement sera largement remboursé par l'absence de dégât à venir", insiste M. Gustin qui rappelle qu'il ne s'agit à Saint-Martin que de 50 km2 à couvrir !

Pour l'eau et l'assainissement, l'Agence française de la biodiversité a pris une résolution le 29 septembre dernier pour une première enveloppe de 4 millions, mais pour l'ensemble des les Antilles. Un expert du Conseil général du développement durable accompagnera l'établissement public de l'eau de Saint-Martin pour programmer un plan à moyen et long terme. L'AFB prend en charge 60 % des frais d'assainissement et d'adduction des eaux, et 80 % pour l'épuration. Enfin, le gouvernement de Sint-Maarten et la collectivité territoriale de Saint-Martin devraient cette fois s'entendre et parvenir à prendre en commun la gestion des eaux usées.

La problématique de l'eau est sensible aussi à Saint-Barthélemy car la station d'épuration y a été détruite. L'AFB devrait rallonger son enveloppe.

Du côté des aides déployées par la Banque publique d'investissement, BPI France, le nombre d'entreprises aidées atteint les 582 à Saint-Martin avec 3047 salariés en chômage partiel et 438 à Saint-Barthélemy avec 2288 salariés en chômage partiel. Les experts comptables de Saint-Martin semblent découvrir avec de grands yeux qu'il y avait tant de salariés ! "Il est clair, conclut le préfet Gustin, que le cyclone nous permet de compter enfin les entreprises et les salariés."

FXG, à Paris

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