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Publié par fxg

Veronique Valenzuela et Patrice Pierre

Veronique Valenzuela et Patrice Pierre

Le Maroni Lab et la ville française d'Amazonie

L'opération d'intérêt national (OIN) lancée en décembre 2016 confie à l'Etat la gestion de l'urgence en matière de logements. L'Etat, après avoir organisé le pilotage de la gouvernance de l'OIN (Etat, CTG, EPCI et communes), a confié à l'établissement public foncier et d'aménagement de la Guyane (EPFAG) le soin de la mettre en oeuvre.

Hier à Paris, les dirigeants de l'EFPAG ont fait un premier point d'étape de la première OIN en outre-mer.

L'OIN, c'est 5803 hectares (49 % privé, 51 % public dont des terrains non aménageables — monts ou inondables) sur 24 périmètres répartis dans trois secteurs (Saint-Laurent et Mana, Kourou et le centre littoral) où mettre en place les projets urbains en s'adaptant aux spécificités guyanaises.

Pour démarrer, l'EPFAG a été doté de 2 millions d'euros en 2016 et 4 autres, cette année, Ce des crédits d'études, mais également des crédits pour constituer des réserves fonncières (pré-zones d'aménagement différé). A l'exception de celles lancées avant le démarrage de l'OIN, toutes les opérations ne sont qu'en phase d'étude pour l'heure.

A Kourou, le "dialogue compétitif" avec trois groupements (Ter, Technée et BRN) pour établir un projet de territoire est lancé depuis quinze jours.

A Saint-Laurent, le maire a demandé à l'EFPAG, en s'appuyant sur le nouveau plan de rénovation urbaine d'imaginer la ville d'ici 2060.

Patrice Pierre, directeur général (pi) de l'EPFAG, Aurélien Boujot (photo), directeur de l'aménagement urbain de l'EPFAG, et Véronique Valenzuela, directrice de projet des ateliers de maîtrise d'oeuvre urbaine de Cergy-Pontoise, se sont livrés, vendredi matin à Paris, à un exercice complexe de restitution du travail conduit durant 18 mois pour imaginer  « une ville française en Amazonie ». Car Saint-Laurent qui avait 3000 habitants en 1950, 45 000  en 2013, pourrait en avoir de 115 à 150 000 en 2030, devenant la première ville de Guyane. Avec cette particularité que l'habitat spontané y représente d'ores et déjà 50 % du tissu urbain. Le travail aux ateliers de Cergy a mis en avant la nécessité d'une démarche fédératrice plutôt qu'une planification figée autour d'un concept nouveau, le "Maroni lab", un outil de gouvernance pour une stratégie d'adaptation et un laboratoire d'expérimentation urbaine. C'est ce "lab" qui proposera aux décideurs l'aménagement urbain selon qu'il y ait ou pas un port en eau profonde, une mine d'or, un pont sur le Maroni, un barrage ou une turbine flottante, etc... C'est encore lui qui proposera d'encadrer le logement spontané plutôt que de le remplacer par des barres d'immeubles aux normes européennes. "Le Maroni Lab, expliquait hier, lors de sa présentation à Paris, Patrice Pierre,  est un laboratoire d'expérimentation urbaine qui devra éclairer les décideurs." Le "Maroni lab" a été distingué et admis en juin dernier dans le club des "démonstrateurs ville durable", un réseau dans lequel l'EFPAG entend bien puiser les idées autant qu'en apporter.

FXG, à Paris

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