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Publié par fxg

6e JOMD

Les aides économiques revues avant 2019

La 6e Journée Outre-mer développement qui s'est tenue samedi au palais de la Bourse à Paris a été l'occasion pour la ministre des Outre-mer d'annoncer aux acteurs économiques deux mesures nouvelles. La première est l'extension ddu dispositif des emplois francs. Ce dispositif, annoncé par le président de la République pour le 1er janvier prochain, doit permettre aux  entreprises qui embauchent des habitants issus des quartiers dits « politique de la ville »  de recevoir une prime pour lutter contre l’assignation à résidence et l’exclusion sociale. "Cette assignation à résidence, a déclaré Annick Girardin,  concerne aussi les Français d’outre-mer. C’est pourquoi je vais travailler à une extension de ce dispositif dans les outremer." La ministre entend s'inspirer de la charte pour

l’emploi à La Réunion ou le dispositif Pacte pour l’emploi des Jeunes en Guadeloupe. "Ces dispositifs ont fait leurs preuves. Et puis, ils ont été pensés par les territoires, par les acteurs économiques eux même !"

La deuxième annonce de la ministre concerne une réforme profonde des aides économiques.  Annick Girardin a en effet déclaré vouloir "conduire une revue en profondeur des dispositifs d’aide (...) avec un périmètre budgétaire qui ne se réduira pas." Les revues de dépenses sont un dispositif d’évaluation des dépenses publiques, instauré par la loi de programmation des finances publiques 2014-2019. Elles ont pour objectif explicite de documenter des mesures et des réformes structurelles de redressement des comptes publics. De quoi faire frissonner les entrepreneurs d'outre-mer !

TVANPR et CICE

Ainsi, la TVA Non Perçue et Récupérable (NPR), une aide directe à l’investissement qui représente près de 100M€ par an, devrait être réformée. "Est elle encore adaptée, demande Mme Girardin ? Doit-on toujours s’appuyer sur un outil créé au siècle dernier ?" La ministre a encore parlé de la suppression du crédit d'impôt pour l'emploi et la compétitivité (CICE) au 1er janvier 2019. "Comment le recycle-t-on? Que propose-t-on ? J’ai vu que sur ce sujet les territoires ne partagent pas tous la même vision, prenons donc le temps d’adapter le dispositif par territoire !"

Annick Girardin plaide donc pour "des outils modernes, adaptés, ciblés, efficaces, et territoriaux" et qui soient inscrits au budget de 2019. Ce sera donc l'une des principales attentes  des assises des Outre-mer. La ministre entend encore faire partager un concept Tout en se défendant d'un quelconque "coup fourré" ou de "duplicité", Annick Girardin a lancé le "concept de frugalité (...) parfaitement adapté à nos territoires" : "faire plus avec moins ou équivalent, ou faire mieux !" Jean-Pierre Philibert, président de la FEDOM, a aussitôt fait savoir son aversion pour le terme de "frugalité". Il a, pour le coup, indiqué qu'il serait candidat à sa succession en mai prochain et que d'ici là, il était prêt à aiguiser ses crocs face au projet de la ministre ! Cyril Conte, fondateur de la JOMD, a regretté que l'on doive remplacer quelque chose de "très intelligent", le CICE : "C'est un outil qui a permis aux entreprises de réels gains de productivité et qui n'était pas capé." La ministre a en tête une méthode, la co-construction des nouveaux outils d'accompagnement des entreprises.

FXG, à Paris

Interview Annick Girardin, ministre des Outre-mer

"A périmètre constant, a minima"

Pourrez-vous réformer les aides économiques sans réduire l'enveloppe ?

Plus d'efficacité, c'est toujours possible. On a des outils qui ont été pensés au siècle dernier pour accompagner les entreprises dans les territoires d'outre-mer et qui peut-être prennent insuffisamment en compte les innovations, les nouveautés. Nous voulons aujourd'hui que les entreprises  ne soient pas présentes que sur leur territoire, mais puissent aussi rayonner dans l'ensemble de leur bassin maritime, voire dans le monde ! L'ambition de ce gouvernement avec une revue de toutes les aides

est d'accompagner mieux, plus, les entreprises dans leurs projets et leurs initiatives.

Faire mieux avec autant ?

Il faut se réinterroger à chaque fois sur nos outils. Est-ce qu'ils répondent aux besojns ? Est-ce qu'ils sont adaptés au siècle que nous vivons, à ce monde qui bouge très vite, qui est connecté ? Et sinon, il faut que l'on recherche des outils plus adaptés. Pour ça, j'ai dit "à périmètre constant a minima", parce que c'est l'accord que j'ai du Premier ministre pour le faire et on verra à la sortie des assises où l'on en est de ces besoins.

Quelle sera l'échéance de cette revue des aides ?

Cette réflexion sur l'écosystème qui accompagne les entreprises des territoires d'Outre-mer et les porteurs de projet doit être achevée pour juin prochain, car à partir de juin commence déjà la réflexion du budget 2019. Donc, il est important d'agir dans les mois à venir, en même temps que se mène la réflexion des assises des Outre-mer, qu'on puisse définir ensemble ces nouvaux outils, réformer certains, conforter d'autres.

Pourquoi avez-vous besoin de préciser qu'il n'y avait ni coup fourré ni duplicité ?

La confiance, c'est ma méthode. Je travaille avec des gens en toute confiance et j'ai besoin de ce même retour. Confiance et responsabilité ! Responsabilité du gouvernement, de l'Etat, des politiques et du milieu économique pour faire que dans les territoires d'Outre-mer, il y ait une dynamique économique qui soit encore plus importante et qui fasse encore plus de place aux jeunes issus des territoires d'Outre-mer ou à ceux qui veulent connaître des mobilités.

Comment expliquez-vous la baisse du budget de Ladom ?

J'ai budgétisé pour l'année 2018 la somme exacte qui a été dépensée en 2017. Je veux bien les grandes annonces au moment du budget, mais faut savoir après que dans la pratique et dans la consommation, ce ne sont pas toujours les mêmes résultats. Nous avons donc budgétisé la somme dépensée l'an dernier ! Quand il y aura des besoins et notamment à la sortie des assises, le président de la République l'a dit, les projets seront financés, accompagnés avec des modifications règlementaires, législatives s'il le faut et avec des accompagnements budgétaires s'il le faut ! Nous ferons le point d'ici juin des besoins de Ladom.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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