Rhums
La guerre des quotas bat son plein entre rhumiers antillais
Un Conseil d'administration du Conseil Interprofessionnel du Rhum Traditionnel des Départements d'Outre-Mer (Cirt Dom) s'est tenu le 21 Novembre rue des Archives à Paris sous la présidence de Jean-Claude Cantorné. Ernest Prévot représentait la Guyane, Jérôme Isautier et Alain Chatel, la Réunion, Jean-Claude Benoît, José Hayot et Nathalie Guillier-Tual, la Martinique, et François Montroux, Hervé Damoiseau et Michel Claverie, la Guadeloupe. Au menu de ce conseil, la répartition du contingent supplémentaire de 24 000 hectolitres d'alcool pur (HAP) à la fiscalité avantageuse accordé par Bruxelles. Pour la Guyane, les choses sont claires, son contingent passe de 500 à 1000 HAP. Même chose avec la Réunion dont le contingent de 22 905 HAP doit croître de 20 %.
Pour tenter de débloquer la situation tendue entre Guadeloupéens et Martiniquais, le président du CIRT-DOM a proposé, lors du groupe de travail qui s’était tenu le 19 septembre, que la Guadeloupe récupère 20 % de l'augmentation à laquelle prétend l'usine du Galion, soit 2200 HAP. Les représentants guadeloupéens ont accepté, mais pas les Martiniquais qui ont rejeté en bloc cette proposition et s'en sont justifiés, expliquant qu'ils n’avaient pas de mandat pour accepter une répartition autre que 20% à chaque département, hormis la Guyane.
En attendant Travert
Le président Cantorné a alors proposé mardi que la hausse de 20% du quota du Galion soit repartie à 50/50 entre Guadeloupe et Martinique, soit 1100 HAP par département. Cette fois, ce sont les Guadeloupéens qui ont fait savoir qu’ils demandaient toute la part de contingent que produit la Galion par la mélasse importée ou le travail à façon réalisé en Guadeloupe. "La Guadeloupe n’est pas le sous-traitant de la Martinique", ont fait savoir les Guadeloupéens furieux de voir que les Martiniquais leur proposent des miettes dont eux-mêmes ne veulent pas ! Les parties se sont séparées sans avoir trouvé d'accord, tandis que le président Cantorné cherche encore à trouver une proposition unanime à donner aux administrations. La venue du ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert ce jeudi en Guadeloupe et samedi en Martinique pemettra peut-être de donner davantage de transparence et d'équité sur ce dossier essentiel pour les deux îles soeur.
FXG, à Paris