Clarissa Jean-Philippe, l'hommage de Malakoff
Malakoff commémore Clarissa Jean-Philippe
Après l'hommage de la République à Montrouge et celui de sa commune de Carrières-sous-Poissy (78) lundi, c'était au tour de la ville de Malakoff de rendre, hier, un hommage à Clarissa Jean-Philippe.
La cérémonie, plus intime que celle de la veille à Montrouge en présence des ministres, a été organisée par la commune de Malakoff, mitoyenne de Montrouge, en association étroite avec la famille de Clarissa. Sa mère, Louisa, son frère, Wilfried, sa tante, Sonia Justine et deux de ses cousines ont assisté au dévoilement de la plaque destinée à être apposée sur ce qui fait office de mémorial, face à l'endroit où Clarissa a été assassinée il y a trois ans. Serge Eliette, un riverain, d'origine martiniquaise et proche de la famille Jean-Philippe est, comme la veille, encore présent avec son panneau "Je suis Clarissa". Devant les élus des deux communes limitrophes, la sous-préfète et les citoyens ordinaires, Mme le maire de Malakoff a dévoilé une plaque commémorative en marbre. "Ils m'ont demandé de choisir les mots", explique Louisa. Elle lit : "Sans toi, ton sourire et ta joie, la vie ne sera plus jamais la même." "Nous avons répondu, explique Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff, à la demande de la famille de Clarissa Jean-Philippe qui souhaitait un lieu de recueillement à l'endroit même où Clarissa a été assassinée le 8 janvier 2015." Car c'est sur le trottoir de l'avenue Pierre-Brossolette côté Malakoff, en face de Montrouge, ville dont elle était policière municipale, que Clarissa est tombée. Voilà pourquoi, hier, la famille et les élus de Malakoff posaient ensemble cette plaque commémorative. "C'est la volonté de notre famille, explique Wilfried, le frère, mais aussi celle de la communauté... Notre maman est venue exprès pour ça, car même si elle a les larmes aux yeux, ça lui fait plaisir. Avec cette plaque, Clarissa est là et ça montre qu'elle n'a pas été oubliée."
Un seul destin
Lundi, lors de la cérémonie nationale, Louisa n'était pas à Montrouge. Impossible pour elle de ne pas se rendre ce 8 janvier à l'endroit où repose sa fille, à Sainte-Marie en Martinique. Alors, ils ont attendu qu'elle prenne l'avion ce 9 janvier pour ce nouvel hommage. Reste que si ces hommages qui se suivent depuis trois ans maintenant lui apportent du réconfort, Louisa reste encore bien chagrine. "Je ne dors toujours pas, raconte-t-elle... S'il n'y avait pas mon fils avec moi, je crois que je serai déjà avec elle... Elle me manque beaucoup ! J'avais demandé à Dieu deux enfants ; il m'a donné les deux mais on m'a enlevé ma fille..."
Désormais, de part et d'autre de la départementale 906, deux plaques se font face, mais derrière celles-ci, il n'y a qu'une seule famille, celle de Clarissa, et un seul destin auquel un terroriste a mis fin, uniquement parce qu'elle portait un uniforme...
FXG, à Malakoff