Trois hôpitaux guyanais en campagne de recrutement de médecins et paramédicaux
La Guyane recrute des médecins en urgence
Pour pallier le manque de médecins, l'agence régionale de santé et les trois hôpitaux guyanais ont profité du congrès de la médecine d'urgence à Paris pour lancer une vaste opération de recrutement.
"Après les démissions en masse des urgentistes, la phase d'alerte hémorragique est passée, raconte Carline Cartier (photo ci-contre), directrice des affaires médicales au centre hospitalier de Cayenne, nous sommes en phase de cautérisation et nous essayons de consolider l'équipe et d'avoir un projet partagé entre l'administration et le corps médical." Ne reste donc plus qu'à réussir la transfusion de professionnels... "Il y a des besoins de professionnels de santé dans tous les domaines, explique Isabelle Batany (photo ci-dessous), chargée de mission ARS.
L'ensemble du territoire est déficitaire. On a besoin de médecins, d'infirmiers, de kinés..." C'est donc au congrès de la médecine d'urgence, qui s'est tenu cette semaine à Paris, que l'ensemble de la communauté médicale, toutes corporations confondues, médecins soignants et administratifs des trois hôpitaux et avec l'ARS est venue recruter en offrant une belle image de cohésion.
Marie-Claude Dupuy (photo ci-contre), directrice des ressources humaines au centre hospitalier de Kourou, s'entretient un moment avec une jeune femme. Elle est d'origine brésilienne, a fait ses études en France et serait partant pour venir travailler en Guyane. "Ca peut être bien parce que c'est plus proche pour moi par rapport à Sao Paulo où habitent mes parents, raconte la jeune médecin. Je suis plus intéressée à travailler en Guyane qu'en France hexagonale." La plupart des gens intéressés sont de jeunes médecins, des internes qui n'ont pas encore passé leur thèse. "Ce sont les médecins de demain, raconte Caroline Cartier, à nous de savoir les faire rester en Guyane et monter des projets au bénéfice de la population..."
40 postes de médecine d'urgence sont budgétés et ils ne sont que 25 à 27 urgentistes en poste. "Nous essayons de trouver des médecins pour les hôpitaux de Cayenne et de Saint-Laurent principalement, explique Mme Dupuy. Pour l'heure, Kourou est assez bien loti en termes d'urgentistes, mais on profite de l'opération pour faire connaître les spécialités dans lesquelles nous sommes déficitaires, à savoir l'anesthésie, la radiologie et la gynécologie parce qu'on sait que le recrutement du personnel médical se fait beaucoup via le réseau."
"On a eu de très bons contacts avec les visiteurs de ce salon, témoigne Claude Cheung A Long, responsable des affaires médicales au CHOG. Il y a des jeunes qui finissent leur internat et pour qui ce serait une bonne expérience de venir en tant qu'assistant sur une année. Il y a aussi des médecins qui sont déjà aguerris et qui souhaitent compléter leur formation parce que en Guyane nous avons des pathologies particulières notamment en infectiologie, en dermato et en traumato..."
Un hôpital neuf en septembre
La perspective de l'ouverture du nouvel hôpital de Saint-Laurent est bien sûr un atout qu'il fait valoir : "La nouvelle structure va multiplier par dix la superficie avec des plateaux techniques neufs." Ils sont 16 urgentistes et il en faudrait deux de plus, mais il y a aussi des besoin en néonatalogie et pédiatrie... "On va devoir recruter plus de 200 personnels dont 20 postes médicaux fixes et 120 paramédicaux ; il nous faut des infirmières qui ont une bonne expérience en dialyse et en chimio." Sur les 4000 participants au congrès, ils ont pu échanger avec un peu plus de 300 d'entre eux. "Nous avons personnellement retenu les coordonnées de 60 médecins", témoigne XX du service de communication du CHC. Pour Saint-Laurent, ils sont une trentaine à avoir montré leur intérêt... Beaucoup d'infirmiers aussi sont prêts à venir pour de courtes missions de trois à six mois. "Les hôpitaux prennent des remplacements à partir de trois semaines, explique Claude Cheung A Long, donc ça peut être une manière de découvrir aussi l'exercice en Guyane."
Le vol aller et retour est pris en charge, mais également le logement et un véhicule. "S'ils restent 3 ou 4 mois, poursuit Claude Cheung A Long, on prend aussi en charge le véhicule et le logement. Pour les infirmières, c'est pareil, on prend en charge le billet d'avion, l'acheminement jusqu'à Saint-Laurent et leur logement pour deux mois."
Le comité du tourisme de Guyane est venu donner la main pour mettre en avant la richesse du pays, sa faune, sa flore et ses cultures... "Nous ne sommes pas seuls à faire ça, observe Claude Cheung A Long, la région de Rodez est aussi venue recruter !" Avec le numerus clausus, il y a de moins en moins de médecins et de plus en plus de déserts médicaux aussi bien dans l'Hexagone que dans les DOM. "Il y a dix ans, on ne serait jamais venus sur un salon pour vendre son hôpital, observe le Saint-Laurentais, plus ce salon va exister, plus il va se transformer en véritable bourse à l'emploi." "Nous avons déjà quatre ou cinq engagements concrets pour les remplacements de ces grandes vacances, se réjouit Caroline Cartier. On va les ferrer dès la semaine prochaine ! Sur le très court terme ça va donner un souffle d'air !
FXG, à Paris
Les candidats peuvent s'adresser auprès des ressources humaines des trois hôpitaux de Guyane (carline.cartuer@ch-cayenne.fr, c.cheung-a-long@ch-ouestguyane.fr, dupuymc@ch-kourou.fr) ou à l'ARS de Guyane (isabelle.batany@ars.sante.fr)