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Publié par fxg

Tricia Evy en tournée aux Antilles

Guadeloupéenne par son père et martiniquaise par sa mère, la chanteuse Tricia Evy sera en tournée en Guadeloupe et Martinique du 25 janvier au 7 février. Rencontre avec une voix amoureuse du jazz et de la biguine.

"Notre musique a un pouvoir, c'est un trésor !"

Dans quel contexte s'inscrit cette tournée ?

J'ai récemment sorti un album qui s'intitule "Usawa", je l'ai présenté dans une grande salle à Paris au mois de décembre et je viens le présenter en Guadeloupe et en Martinique.

Quelle est l'inspiration de cet album ?

"Usawa" veut dire équilibre en swahili et, dans cet album, j'avais envie de mettre en avant les deux musiques qui m'inspirent le plus, qui me parlent le plus, d'est-à-dire le jazz et la biguine. Pour moi elles ont la même valeur, la même force, le même pouvoir... C'est pourquoi je parle d'équilibre. Ces deux musiques occupent une très grosse place dans la vie...

Pourquoi avoir choisi de donner le titre en swahili ?

Le mot "équilibre" ne me parlait pas... J'avais envie d'une autre langue et j'ai pensé au swahili. J'ai cherché sur google traduction... Je crois en la loi de l'attraction et je me suis dit qu'en utilisant un mot africain, j'aurai peut-être des chances d'appeler l'Afrique et d'aller y jouer un jour, d'aller découvrir ce continent... C'est un petit signal que j'envoie dans l'univers !

Jazz et biguine sont donc comme vos deux jambes ?

Oui ! C'est ce que je fais. J'ai découverts ces musiques à peu près au même moment et je suis tombée amoureuse des deux ! Je suis née à Bondy (93, ndlr), mais j'ai grandi en Guadeloupe, donc je connaissais la biguine, les grands standards, mais j'ai vraiment découvert ce qu'était la biguine quand je suis arrivée à Paris... Mon tout premier concert que j'ai vu à Paris, c'était le groupe de David Fackeure, Jazz on biguine....

La biguine n'est-elle pas le jazz ?

Mais oui ! C'est intrinsèquement lié ! Ce sont deux musiques qui ont une histoire commune, sauf qu'il y en a une qui est reconnue partout dans le monde et une autre qui l'est moins. En fait elle est connue, mais surtout dans sa partie instrumentale parce qu'on a Mario Canonge et Alain Jean-Marie qui ont fait le travail ! Mais la partie chantée est moins valorisée de nos jours. Si on veut chercher des chanteuses de biguine, c'est tout de suite un peu folklorique alors qu'elle a aussi ce côté précieux... Ce n'est pas que de la danse même si je ne remet pas du tout en cause cet aspect, mais c'est important que les gens sachent que notre musique a un pouvoir, que c'est un trésor !

Votre premier concert, c'était quand ?

J'ai chanté la première fois sur une scène parisienne en mai 2007. J'ai été invitée à chanter par le groupe de David Fackeure, justement, à l'occasion de la sortie de leur album et mon premier concert de jazz a eu lieu le 21 juin 2007 pour la fête de la musique, j'ai chanté trois morceaux ! Mais mon premier concert payé et déclaré, c'était le 23 juin. A partir de là, c'est parti. J'ai fait des tournées, j'ai joué dans des restaurants, dans des bars... J'ai fait mes classes sur scène, j'ai appris la musique sur scène !

Et pourtant, vous n'avez pas l'air d'avoir souffert...

Le truc, c'est que je suis arrivée par la grande porte ! J'ai rencontré les bonnes personnes dès le début et j'ai joué au Baiser salé avec Thierry Fanfant, invitée par Mario Canonge... J'ai chanté avec Tony Chasseur... Ca a été très vite et très fort tout de suite donc je n'ai pas eu à galérer. Je faisais mes études en même temps pendant les deux premières années et un moment donné, il a fallu que je choisisse...

Qu'étudiez-vous alors ?

J'ai commencé par la biologie, donc j'ai eu une licence de biologie en 2007, puis j'ai changé pour des études juridiques appliquées à l'immobilier...

Ca, c'était pour gagner votre vie...

Voilà ! Pour avoir un bagage... Et il a vite fallu que je choisisse parce que j'avais pas mal de concerts et les cours d'immobilier, c'était le soir comme les concerts....

Qu'éprouvez-vous à l'idée de revenir chanter aux Antilles ?

J'y étais en novembre pour l'arrivée de la Route du rhum... J'y étais en juin... Je viens assez régulièrement mais là, c'est la première fois que je fais une tournée aussi grande, avec autant de dates en une courte période...

Depuis que vous chantez, David Fackeure ne vous lâche pas, pourquoi ?

C'est moi qui ne le lâche pas ! Ce garçon est une perle. C'est un des meilleurs pianistes que je connaisse. Il est d'une générosité et d'un talent fou et d'un grand professionnalisme ! C'est le meilleur pour moi, c'est pour ça que je ne lâche pas.

Et Thierry Fanfant ?

Thierry n'est pas sur cet album ; il était sur le précédent. J'ai pris un contrebassiste de jazz qui s'appelle Pierre Boussaguet et il intervient sur quatre morceaux. Sur la tournée, je serai accompagnée aussi par Daniel Varillon pour la première semaine et Fabrice Fanfant, le cousin, la deuxième semaine...

Quel répertoire allez-vous offrir à votre public ?

 Je vais chanter des standards du jazz et de la biguine. Je dis des standards de la biguine parce que j'ai envie de donner des lettres de noblesse à cette musique. Ce sont toutes des reprises... Il y a des morceaux d'Al Lirvat, des morceaux du répertoire martiniquais, des standards que j'ai découverts lors de tournées... Ce sont des coups de coeur, souvent des morceaux qui ne sont pas très connus mais qui me touchent énormément et que j'ai envie de lettre en avant comme "The Thrill Is Gone". C'est une version que peu de gens connaissent puisqu'on connaît la version de BB King. Il y a "Misry And The Blues" que j'ai découvert lors d'une tournée en Australie, "Blue Prelude" que j'ai découvert en Espagne... Il y a aussi un standard de la bossa nova, "Falando De Amor". Ca swingue ! La particularité de cet album est que les morceaux de biguine sont sans basse et sans batterie et les morceaux de jazz sont sans batterie. J'ai épuré au possible. C'est vraiment un album et un concert très intimiste qui met en avant les mélodies et les harmonies.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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