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Publié par fxg

Le monument des noms d'Olivier Cesbron

Le monument des noms d'Olivier Cesbron

Un 23 mai de fête et de recueillement à Saint-Denis

"Limyè ba yo", la traditionnelle journée d'hommage aux victimes de l'esclavage  colonial s'est déroulé hier, jeudi 23 mai, sur le parvis de la basilique de Saint-Denis (93).

21 an après la célèbre marche du 23 mai 1998, Emmanuel Gordien, président de l'association CM98 était heureux d'organiser avec le comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage cet événement populaire enfin définitivement reconnu par la République, ainsi qu'Emmanuel Macron l'a rappelé le 10 mai dernier au jardin du Luxembourg. La cérémonie a commencé autour d'un village d'exposition des associations et des acteurs de mémoire (atelier de généalogie/Anchoukaj, mémorial itinérant, artisanat, restauration) devant la mairie qui accueillait aussi une table ronde présidée par par  Raoul Lucas (Université de la Réunion, CNMHE) avec Frédéric Régent (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CNMHE), Emmanuel Gordien (CM98, CNMHE), Bruno Maillard (Université de Créteil et de La Réunion, CNMHE), Bernard Batou (Association Communication Réunion Océan Indien), Eric Saunier (Université du Havre, CNMHE), Patricia Beauchamp Afadé (Anneaux de la mémoire, CNMHE), Bernard Gainot (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNMHE) et Philippe Pichot (Route des abolitions, CNMHE). Ils ont évoqué le rôle et la place des opérateurs de mémoire dans les territoires.

Dans deux ans aux Tuileries

Un office religieux a été célébré dans la basilique des rois de France, puis les officiels ont procédé à un dépôt de gerbe devant le premier monument dédiés aux esclaves. C'est une sculpture d'Olivier Cesbron, inaugurée en 2013, mettant en espace les premiers noms d'esclaves affranchis par la IIe République, noms que le CM98 est allé retrouver depuis bientôt dix ans dans les archives des communes des Antilles françaises.

L'événement a été marqué par la venue d'Annick Girardin, la ministre des Outre-mer qui était absente le 10 mai dernier, au grand dam de l'Elysée. Le président de la Fondation de la mémoire de l'esclavage, Jean-Marc Ayrault, le maire de Saint-Denis et des parlementaires dont deux ultramarins, Max Mathiasin et Koty Jasmin, et encore le délégué Jean-Marc Mormeck entouraient la ministre. Le chanteur Philippe Lavil, l'acteur Greg Germain ou encore le patron des bananiers Eric de Lucy étaient là aussi.

Après une série de discours sur la scène posée devant la basilique, les politiques ont laissé place aux artistes pour le concert "Limyè ba yo" autour du groupe Les Déchenné dirigé par Tony Chasseur avec Angelio, Marie-Josée Alie et ses filles (Elles et elles), Gérald Toto, Misié Sadik, Céline Languedoc et Dédé Saint-Prix.

La prochaine journée du 23 mai devrait encore se passer à Saint-Denis, mais en 2020, la journée d'hommage aux aïeux esclaves devrait logiquement avoir lieu au jardin des Tuileries, devant le futur monument des noms qui y sera alors installé.

FXG, à Saint-Denis

Trois questions à Misié Sadik, chanteur invité de Limyè ba yo

"C'est important pour l'estime de soi"

Quand vous avez repéré le nom d'Angel Maragnès, votre aieul sur le mur des noms. Qu'avez-vous ressenti ?

On ressent une grande émotion, un peu compliquée à expliquer... On se rend compte que s'il n'y avait pas eu cette personne, on ne serait pas là. Et dans le cadre de cette commémoration qui nous parle de quelque chose encore abstrait, on se retrouve complètement dans le concret parce que j'honore la mémoire de quelqu'un dont je porte le nom et dont je découvre le prénom.

Avez-vous prévu de lui dédier un titre lors de votre prestation sur scène ?

Mais c'est toute ma prestation et ma présence entière que je vais lui dédier ! Au-delà de la musique même, je crois qu'on est là pour être ensemble, pour accomplir ce devoir, ce travail de mémoire. Il faut surtout mettre en lumière le travail extraordinaire du CM98 qui ne peut que déboucher sur d'autres choses !

Ca va déboucher notamment en 2020 sur un monument dédié aux esclaves au jardin des Tuileries...

C'est encore mieux de savoir que nos noms de famille seront gravés, que nous pourrons les consulter, les voir à tout jamais ! Il y a une communauté qui est forte en région parisienne et ca lui permettra de se retrouver. C'est important pour la mémoire mais également pour l'estime de soi.

Propos recueillis par FXG

Les lauréats du prix de thèse 2019 du CNMHE

La mention spéciale du jury du prix de thèse du CNMHE a été attribuée à la thèse à Michel Erpelding pour "Le droit international antiesclavagiste des « nations civilisées (1815-1945)", sous la direction du Pr. Emmanuelle Tourme Jouannet.

Le prix de thèse a été attribué à Monsieur Bi Kakou pour "La Côte des Quaqua dans la traite négrière atlantique du XVIII au XIXe siècle", sous la direction des Prs, Guy Saupin et de Aka Kouamé.

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