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Publié par fxg

Mansour Kamardine veut une loi de rattrapage pour Mayotte

Kamardine échoue à faire voter un plan de rattrapage de 1 milliard en dix ans pour Mayotte

La commission des lois de l'Assemblée nationale a examiné mercredi matin la proposition de loi du député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, pour la programmation du rattrapage et le développement durable de Mayotte. Pour justifier se démarche, le député a cité entre autres deux chiffres : 84 % de la population en-dessous du seuil de pauvreté et un panier de la ménagère plus cher de 73 %... Pour aller au bout des buts poursuivis par la loi égalité réelle outre-mer à Mayotte, sa proposition de loi prévoit un effort exceptionnel de rattrapage des infrastructures et des dispositifs d'appui au développement économique et social durable de 99,5 millions par an en moyenne pendant dix ans. Ces sommes seront financées par le budget de l'Etat sur la base de la réintroduction à un taux réduit de la taxe sur les transactions financières infra-journalières adoptée dans la loi de finances 2017.

En clair, le député veut un geste fort de l'Etat pour libérer Mayotte du sous-développement en investissant dans les infrastructures afin de "casser la spirale d'isolement, la misère et le sous-équipement" : la piste de l'aéroport est trop courte, la centrale thermique EDF est obsolète, la centrale de dessalement de l'eau de mer est détruite...

Seulement voilà, la proposition de loi de Mansour Kamardine vient, selon le député Stéphane Mazars (LREM), "télescoper" le plan d'urgence pour Mayotte établi par le gouvernement l'an dernier" pour 1,3 milliard en réponse à la colère sociale et ce, alors même que le contrat de plan est en phase de bouclage avec un montant total de 1,1 milliard... C'est un refus poli. Même réponse au Modem où l'on pense que "des financements supplémentaires ne régleront pas tous les problèmes", sans compter le Fonds exceptionnel d'investissement abondé de 70 millions d'euros supplémentaires cette année. "Mayotte, a déclaré M. Kamardine, ne peut plus se contenter d'attendre des solutions qui consistent à réaliser demain ce qui a été décidé hier." George Pau-Langevin (PS) a rappelé que la loi égalité réelle avait prévu, pour un rattrapage en bonne et due forme, des plans de convergence. Elle indique son attachement à cette méthode... Philippe Desnoyers (UDI) est venu soutenir son collègue mahorais en déclarant : "Il faut aller au-delà des moyens budgétaires..." Enfin, Paul Molac (Liberté et territoire) a noté que cette proposition consistait à multiplier le plan de convergence par deux. Il est le seul à avoir relevé que l'Organisation de l'Unité Africaine demandait toujours la rétrocession de Mayotte à l'Union des Comores.

Tout en remerciant ses collègues députés de la bienveillance de leur écoute, Mansour Kamardine a eu cette saillie en direction de la majorité : "Depuis quarante ans, c'est l'Etat qui dit ce qui est bon pour Mayotte. Cette proposition de loi voulait insuffler un autre esprit."

Le texte sera encore présenté à la délégation des Outre-mer de l'Assemblée nationale jeudi prochain  avant de faire l'objet d'un débat dans l'hémicycle même si l'affaire semble d'ores et déjà pliée.

FXG, à Paris

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