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Publié par fxg

Commission d'enquête sur les impacts du chlordécone - 4e jour

La remédiation partielle et coûteuse implique des limites maximales résiduelles

L'audition mardi de Thierry Woignier du CNRS/IRD au Lamentin et de Hervé Macarie, microbiologiste à l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie Marine et Continentale par la commission d'enquête parlementaire sur les impacts du chlordéone a permis de faire un point complet sur la contamination des sols et les possibilités d'y remédier. Tout d'abord, M. Woignier a expliqué que les sols du nord de la Martinique qui représentent 50 % des sols contaminés, étaient les plus pollués, mais qu'ils étaient moins contaminant pour l'eau et les légumes racines que les sols du sud de l'île. Hervé Macarie a ensuite expliqué ce que chimiquement était le chlordécone : dix molécules de chlore, une de carbone et une fixation en cétone. "C'est une structure en cage avec des angles à 90 ° et dès qu'il y a des traces d'eau, le cétone se transforme en dialcool et c'est cela que l'on retrouve dans les sols." Le délai de dégradation naturel a été établi selon un modèle chimique à moins d'un siècle dans les sols du sud et à six siècles dans les sols du nord. Contrairement aux idées reçues, il est biodégradable avec une forte solubilité et une forte hydrophilité. Les chercheurs ont montré que des bactéries métalogènes étaient capable de dégrader le chlordécone. Une autre étude a montré que des micro-organismes étaient capables de le dégrader en 60 jours, mais dans des conditions anoxiques, c'est-à-dire sans oxygène. C'est donc une remédiation possible sur des sols plats que l'on peut inonder. D'après Thierry Woignier, avec de la limaille de fer, les sols du sud peuvent être décontaminés à  70 % et ceux du nord à 20 %. Reste que l'opération coûte 170 000 euros par hectare. Bien cher pour une décontamination qui ne serait que partielle... Les chercheurs se sont alors demandé s'il ne serait pas possible de séquestrer le chlordécone en le fixant aa sol et en l'empêchant de se diffuser dans l'eau ou dans les plantes. C'est possible avec le seul ajout de matière organique, c'est-à-dire un compost. Les radis, laitues, concombre qu'on a fait pousser présentaient des taux de chlordécone de 2 à 5 fois inférieurs, mais pas égaux à zéro. Et cette remédiation partielle coûte de 3 à 6000 euros par hectare, sachant en plus qu'il faut la renouveler tous les ans... Les chercheurs se sont encore intéressés aux plantes accumulatrices. Avec 1 gramme absorbé pour 3000 grammes laissé dans le sol, ça ne marche pas ! Dès lors, on commence à parler des fameuses limites maximales résiduelles car le zéro chlordécone n'apparaît guère encore possible...

FXG, à Paris

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