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Publié par fxg

Santé en Guyane

Le débat au Sénat

C'était une demande pressante du sénateur Antoine Karam (LREM) ce débat sur la santé en Guyane, jeudi après-midi au Sénat. Certes, Agnès Buzyn avait délégué son secrétaire d'Etat, Adrien Taquet, mais les quelques 18 questions des sénateurs , réponses comprises, n'ont pas excédé une heure trente. Pourtant, deux ans après le mouvement social qui avait mis la santé au coeur de la revendication populaire, on parle toujours de vétusté des équipements, de précarité, de 20 à 30 % seulement de couverture sociale, d'un manque de professionnels et d'un important turn over... En gros, l'offre de soin reste déficitaire avec moins de 600 médecins dont 59 % sont généralistes. Alors quand la question du CHU de la Guyane est posée par le sénateur Karam (c'était dans les accords de Guyane), le secrétaire d'Etat se contente de répondre : "Désigner un établissement de santé CHU est une prérogative de l'université et le département de médecine est encore inexistant..." Il préfère dire que le modèle d'avenir est la consolidation du centre hospitalier comme établissement de référence. "Le ministère soutiendra cette démarche." Il ajoute par ailleurs : "La création d'un CHU n'améliorerait en rien la qualité des soins hospitaliers." Adrien Taquet a plutôt insisté sur l'aide fournie par l'Etat aux hôpitaux guyanais : 25 millions pour le CHOG en 2017, le passage sous statut public du centre hospitalier de Kourou et le 20 millions (plus 40 en investissement) pour le centre hospitalier de Cayenne. Quand au coefficient régional dont une mission parlementaire vient de plaider pour son relèvement outre-mer, il a déclaré : "le coefficient régional a été réévalué en 2017, il n'est pas question à ce stade de le réévaluer, comme pour les autres territoires d'Outre-mer."

les finances hospitalières sont plombées par les 4000 évacuations sanitaires annuelles. Elles coûtent ' à 5 millions d'euros. Adrien Taquet rétorque qu'une "plateforme territoriale d'appui est en préparation pour alléger la charge de travail des professionnels. Il soutient la coopération avec les Antilles pour développer l'offre de soins sur place : une équipe martiniquaise de cardiologie vient une fois par mois à Cayenne. De même, s'il reconnaît l'utilité d'avoir ouvert aux médecins non diplômés de l'Union européenne (à savoir les Cubains) l'exercice de leur métier en Guyane, il prône la formation de plus de sages-femmes et d'infirmières. C'est le plan priorité prévention avec l'ouverture de 100 postes d'assistants spécialistes à temps partager (dont 50 dés novembre 2018). Il salue encore la convention passée entre la Guyane et l'assistance publique des hôpitaux de Paris. La sénatrice (CRCE) Laurence Cohen  a trouvé que "les moyens financiers manquaient dans les réponses" du ministre. Quant à Alain Milo, président de la commission des lois, il a terminé avec ces propos qui peuvent étrangement résonner : "L'offre médicale n'est pas si mauvaise au Suriname."

FXG, à Paris

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