Budget Outre-mer voté au Sénat
Le budget de la mission Outre-mer adopté au Sénat
Le budget de la mission Outre-mer a été adopté jeudi 5 décembre après-midi au Sénat après une grosse demi-journée de débats. Avec 2,61 milliards d'euros d'engagement et 2,5 milliards d'euros en crédits de paiement, les sénateurs des groupes CRCE, PS et LR ont regretté une baisse (3,96 % et 6,45 %) tout en admettant que cette réduction était due en partie à des modifications de périmètre.
Le sénateur Lagourgue (Les Indépendants, Réunion) a estimé la baisse réelle de 1,3 % pour les autorisations d'engagement et 3,88 % pour les crédits de paiement. Ce dernier, malgré ses réserves, a indiqué que son groupe voterait le budget. Pas le même son de cloche avec l'ancien ministre PS des Outre-mer, Victorin Lurel qui s'est livré à un inventaire à la Prévert pour dénoncer la suppression lors des précédents budgets la suppression de la TVA NPR, la baisse de la réfaction de l'impôt sur le revenu Outre-mer, la fin des contrats aidés, la surtaxation du rhum, la fermeture de France Ô, de la circonscription européenne des Outre-mer, de la cité des Outre-mer et encore les menaces sur les congés bonifiés et la majoration de vie chère... Il a voté contre. Guillaume Arnell (RDSE, Saint-Martin) a lui aussi livré ses critiques, mais concluant en disant qu'il préférait "voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide", il a indiqué voter les crédits de la mission.
Le sénateur Antoine Karam (LREM, Guyane) a fait une allusion à la loi égalité réelle outre-mer qui a "suscité autant d'espoir qu'elle n'a généré de déception" avant de dire qu'il soutiendrait ce budget. Même chose chez les centristes par la voix du sénateur de Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja. Le président de la délégation sénatoriale Outre-mer, Michel Magras (LR, Saint-Barth) a relevé la formule fétiche de la ministre Annick Girardin, "le réflexe outre-mer", pour dire qu'elle était "un aveu d'absence de culture outre-mer".
Quant à la sénatrice PS martiniquaise, Catherine Conconne, elle a indiqué qu'elle s'abstiendrait, comme "on refuse un héritage". La discussion des amendements, dans cette assemblée où le le groupe LREM est minoritaire, a tourné à l'avantage des sénateurs d'opposition malgré les avis quasi toujours défavorables des commissions. A la fin du mois, quand le texte reviendra en débat à l'Assemblée nationale, tous ces amendements tomberont.
FXG, à Paris