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Publié par fxg

Jostte Manin et Olivier Serva (archives)

Jostte Manin et Olivier Serva (archives)

Les députés évaluent la loi qui a créé l'Université des Antilles au bord de l'explosion

Josette Manin (PS) et Danièle Hérin (LREM) ont présenté leur rapport d'évaluation de la loi créant l'université des Antilles devant la commission des affaires culturelles et éducation de l'Assemblée nationale et la délégation Outre-mer. En raison des pressions dont a été soumise leur mission (déplacement en Guadeloupe reporté deux fois), le député guadeloupéen (Modem) a été nommé rapporteur pour avis. Ce sont donc deux rapports qui ont été approuvés hier par les députés. Il a été préalablement décidé que ces députés n'auraient pas à se prononcer sur la répartition des moyens entre les deux pôles de l'UA.

La député Hérin a rappelé que l'UA était née en 2015 d'une loi, et non d'un décret comme les autres universités françaises. Aujourd'hui, elle serait au bord de la scission. Josette Manin a rapporté "un manque de dialogue, de considération", notamment par le pôle martiniquais qui reproche à l'administration basée en Guadeloupe de ne pas lui accorder de moyens pour ses nouvelles formations... Au tableau des personnalités et du jeu de ces acteurs, s'ajoute un contexte fortement marqué par l'affaire du CEREGMIA qui "a empoisonné durablement l'UAG, martèle Josette Manin, l'empoisonne encore et pour longtemps".

Mais c'est la répartition des moyens le vrai problème. En raison des démographies spécifiques de chaque île, en 2018, la dotation du pôle Guadeloupe a été élevé de 60 à 66 %. "Insuffisant !", ont râlé les Guadeloupéens. "Partialité, opacité, données biaisées", ont protesté les Martiniquais. Voilà pourquoi, l'université est au bord de l'explosion. Même le président actuel l'a déclaré : "S'il faut une scission, scission il y aura !" Pourtant, de part et d'autre, personne ne veut de la scission. Il est impératif de maintenir unie cette université dans la Caraïbe. Elle n'affiche déjà que 12 000 étudiants face aux 50 000 de Trinidad ou Barbade. La conclusion des deux rapporteurs est que l'UA est dans une impasse juridique, seule université crée par la loi, seule avec deux pôles... Il existe bien un ordonnance qui autorise aux universités pour expérimenter un nouveau type de gouvernance, mais l'UA en est exclue. Il faudrait tout de même régler ce problème avant les prochaines élections à l'UA.

Avant de présenter son rapport, Max Mathiasin a parlé des "diatribes", de sa collègue Josette Manin lorsqu'elle "accuse le pôle Guadeloupe de tous les maux". Mais il est d'accord avec elle pour pointer les dysfonctionnements, notamment pour les modalités d'élection du président et de sa liste. Quant à la répartition des moyens, il propose que ce soient les recteurs de Guadeloupe et de Martinique qui sont aussi chanceliers de l'université, qui effectuent ce contrôle. "L'Université des Antilles, a-t-il conclu avant la discussion et le vote, pour éviter la scission doit être basée sur l'unité, l'équité et la complémentarité."

FXG, à Paris

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