Un CHU pour la Guyane
Un CHU en 2024 ?
Pour résoudre la question de l’offre de soin en Guyane, nos élus ont obtenu la création d’une mission d’inspection qui doit aboutir à la création d’un CHU d’ici 2024.
« On a posé les bases d’un CHU en Guyane », a déclaré le professeur Olivier Hermine, hématologue à l’hôpital Necker à Paris et conseiller de la CTG. Il faisait partie de la délégation d’élus reçue jeudi à Paris au ministère des Outre-mer. En juillet dernier, ils avaient déjà obtenu la création d’une mission pluridisciplinaire composée des inspections générales des affaires sociales, de l’administration et de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cette fois, ils sont venus établir son cahier des charges et son calendrier. Dès la semaine prochaine, les premières auditions à distance vont démarrer en Guyane, mais également dans l’Hexagone avec les CHU et universités liées par convention à l’université de la Guyane. Fin septembre, début octobre au plus tard, la mission sera sur place et son rapport devra être livré à la mi-décembre. A travers la création relativement rapide du CHU, l’enjeu est d’améliorer l’offre de soin en faisant évoluer la qualité de l’enseignement et de la recherche pour rendre la Guyane attractive pour que des médecins viennent y former les étudiants. Le professeur Hermine estime que quelques axes forts de recherche comme la diabétologie, la drépanocytose ou les maladies tropicales infectieuses, devraient permettre de démarrer assez vite le CHU. Car il ne s’agit pas de calquer son modèle sur l’existant, mais de tenir compte des spécificités du pays, même si toutes spécialités ne sont pas encore réunies. Si la semaine dernière au campus de Troubiran, un bâtiment de recherche a été inauguré, un autre dédié à la recherche clinique devrait être achevé dans l’enceinte du CHAR fin 2021. La présence du CHU sur l'ensemble du territoire a également été abordée. Des postes de médecins du CHU pourraient ainsi être répartis dans les différents centres de soin. Pour autant, il ne serait pas question d'intégrer l'hôpital de l'Ouest guyanais dans la future structure.
A partir de là, Rodolphe Alexandre évoque un délai de trois ans. « C’est brique par brique que nous allons créer ce CHU », a-t-il déclaré à la sortie du ministère. Quant au ministre des Outre-mer, il a confirmé que la mission pluridisciplinaire était une mission « opérationnelle » même si « ce « projet est redoutablement complexe ». Rodolphe Alexandre, les sénateurs Patient et Karam et le député Lénaïck Adam (Gabriel Serville et David Riché se sont fait excuser) veulent en tout cas y croire : « La parole a été donnée, a résumé le président Alexandre, la confiance a été rétablie. Maintenant, il faut laisser un peu de temps à la mission. »
FXG