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Publié par fxg

Martial Foucault

Martial Foucault

Inauguration d’une chaire d’Outre-mer à Sciences Po Paris

Il y a 14 000 étudiants à l’école de Sciences politiques de Paris dont 55 % d’étrangers : « Dans cinq ans, promet Martial Foucault, directeur du CEVIPOF et premier titulaire de la chaire d’Outre-mer, pas un étudiant ne doit terminer son cursus à Sciences Po sans avoir suivi un cours sur l’Outre-mer. » Jeudi 8 juillet, le grand amphithéâtre de l’école de la rue Saint-Guillaume dans le 7e arrondissement de Paris, accueillait le ban et l’arrière-ban du gratin ultramarin de la capitale pour le lancement de cette tant attendue « chaire d’Outre-mer ». Elle était prévue par la loi égalité réelle Outre-mer adoptée à la fin du quinquennat de François Hollande. A la manœuvre pour « donner chair à la chaire d’Outre-mer », dixit Sébastien Lecornu, la délégation interministérielle de Maël Disa et le Réunionnais Ferdinand Mélin-Soucramanien, professeur de droit constitutionnel à l’université de Bordeaux.

Pour l’heure, elle n’est dotée que de 700 000 euros financés par le seul ministère des Outre-mer, ce qui autorise deux ans et demi de fonctionnement. « Et si cela fonctionne, a précisé le ministre, les moyens seront là ». Selon Martial Foucault, une levée de fonds est en cours auprès des Collectivités territoriales d’outre-mer, de l’Agence française de développement et de fondations privées… Questionnée par France-Antilles, Frédérique Vidal, ministre de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, qui n’a pas encore mis la main au pot, a indiqué : « Ça a tout à fait vocation à être pérennisé, vous confondez la dotation pour la création de la chaire et son fonctionnement. »

Le but poursuivi par le ministère des Outre-mer est de faire de cette chaire la référence pour tous les décideurs politiques en devenir. Les enseignements comptent six volets : « Institutions et faits politiques », « citoyenneté et culture », « systèmes de valeur », « migrations », « géopolitique et intégration régionale » et enfin « comparaison avec les Outre-mer étrangers ».

Deux enquêtes de terrain

Il s’agit d’une chaire d’enseignement mais aussi de recherche. A ce titre, elle va dès la rentrée prochaine lancer deux études. La première est une enquête auprès des maires d’Outre-mer qui seront questionnés sur le concept de citoyenneté en Outre-mer. Ses résultats seront mis à la disposition de l’association des maires de France dans le cadre du prochain congrès des maires. L’objet de la seconde enquête qui s’intitule « Bien être, société et territoire » (BEST) est de répondre à la question « qu’est-ce qu’être ultramarin ? », quel rapport les ultramarins entretiennent avec la politique, bref elle s’intéressera à la subjectivité des citoyens d’Outre-mer.

Cette chaire a été créée pour contrer ce que Sébastien Lecornu a qualifié de « désintérêt, d’inculture grandissante à Paris sur les Outre-mer ». Il s’agit donc de les « remettre sur la carte de France », de rappeler qu’ils revêtent un intérêt géostratégique, représentent 17% du territoire national, comptent près de 3 millions d’habitants et abritent 90% de la biodiversité. Ils sont donc la grandeur de la France. Le terme « spécificité » n’a pas été prononcé lors de cette inauguration, en revanche « colonial » l’a été une fois par Sébastien Lecornu qui a parlé « d’interdépendances qui ne sont pas coloniales ».

FXG

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