Le président par interim du RN en Martinique
Jordan Bardella, président du Rassemblement national par intérim, est arrivé en Martinique le mercredi 1er décembre où il devait rester jusqu’à samedi. Il est accompagné de Nicolas Bay et Catherine Griset, eurodéputés du RN pour rencontrer les référents locaux du RN et aborder les tensions sociales qui animent l’île.
En attendant le mois de janvier où il se rendra en Guadeloupe.
« On a méprisé la question du chlordécone, de la vie chère et des sargasses »
Vous avez suivi la façon dont les négociations ont démarré avec le gouvernement, qu'est-ce que vous en pensez ?
Je pense que le gouvernement n'avait déjà pas compris la colère qui avait animé la métropole avec les gilets jaunes donc je ne vois pas comment est-ce qu'il peut comprendre une colère qui se déroule à plusieurs milliers de kilomètres de la métropole. Je pense que monsieur Lecornu est un marquis totalement déconnecté de la réalité et des préoccupations de nos compatriotes antillais. Ce qui est en train de se passer dépasse très largement le cadre sanitaire. En vérité les antillais ont le sentiment d'être les oubliés de la République, d'être oublié par les gouvernements successifs et on paye aujourd'hui la perte de confiance légitime des Antillais à l'égard du pouvoir central.
D’où vient cette perte de confiance ?
On a méprisé la question du chlordécone, de la vie chère et des sargasses. Moi je condamne évidemment toutes les formes de violence mais je comprends la colère.
Vous avez critiqué son offre de débat sur l'autonomie…
Je pense que ce n'est absolument pas le sujet et ça démontre que le gouvernement ne comprend strictement rien aux territoires d'outre-mer. Ils nous ont placés, je vous rappelle, en tête lors du premier tour de la présidentielle et en tête aux élections européenne. Nos compatriotes antillais ne veulent pas être des Français complètement à part, mais des Français à part entière. Comme le gouvernement est complètement dépassé par la situation, eh bien il propose l'autonomie de ces territoires, sauf que ce n'est absolument pas le sujet. de la même manière, nous avons en métropole des territoires perdus par la République, il y a des territoires oubliés qui sont nos territoires d'outre-mer. pense que le pouvoir politique doit aujourd'hui laisser sa place, évidemment lors de la prochaine élection présidentielle, à des dirigeants politiques qui se soucient de la question des Outre-mer. C’est vrai que depuis Jacques Chirac, c'est sans doute l'un des points d'accord que nous ayons eu avec lui, aucun dirigeant politique ne s'est préoccupé de la question outre-mer. C'est pourquoi je suis là comme je suis déjà venu par le passé pour évoquer l'ensemble de ces sujets avec nos concitoyens. Nous avons des visites d'entreprises et d'activités économiques qui sont prévus et nous essaierons de rencontrer vendredi matin des forces de l'ordre dans un commissariat.
Pensez-vous pouvoir vous balader partout vous voulez avec les barrages qui sont encore en place ?
On verra ! je pense que ces barrages sont la conséquence du mépris qui est exprimé depuis maintenant plusieurs décennies par les gouvernements successifs à l'égard de nos compatriotes ultramarins. On impose aujourd'hui une obligation vaccinale à des populations alors même que cette population a dans 90% des cas du chlordécone dans le sang, alors même que 1/3 de la population antillaise n'a pas accès à l'eau courante, et que les coupures se multiplient… cette situation est évidemment scandaleuse il est la conséquence du mépris des gouvernements à l'égard de nos territoires d’outre-mer.
Propos recueillis par FXG