Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Arnaud Dolmen, batteur

Arnaud Dolmen aime le jazz et Paris

Le Guadeloupéen, sacré parmi les cinq meilleurs batteurs de l’année 2021, Arnaud Dolmen a sorti le 28 janvier dernier « Adjusting », son deuxième album personnel après « Tonbé lévé » en 2017.

Comment est né cet album ?

Après une longue période d'observation et d'introspection, je reviens avec ce nouvel album, Adjusting, et je questionne notre interconnexion et notre expérience humaine dans ce monde un peu complexe, qui plus est en ce moment incertain avec la crise COVID et la crise sociale… Ce répertoire est né à 70 % lors d'une résidence musicale dans un club de jazz à Fontenay-sous-Bois (93) qui s'appelle Le Comptoir, et le reste pendant le confinement, puisque la résidence s'était déroulée la première semaine de mars 2020. J'ai peaufiné les arrangements, j'ai composé d'autres morceaux et c'est comme ça que Adjusting est né.

Quand on est batteur comment fait-on pour composer autre chose que de la percussion ?

Déjà tout m'inspire ! j'essaye d'être alerte sur mes émotions personnelles. Je suis batteur mais je joue aussi du piano et je connais un peu l'harmonie. Les mélodies me viennent en général en chantant ou tout simplement en étant n'importe quand et n'importe où ! Après j'arrange tout ça et ça donne des compositions.

Vous êtes un gars de Poirier/Gissac à Sainte-Anne en Guadeloupe, passé par l’école Marcel Lollia et vous avez été reconnu en 2021 comme l’un des cinq meilleurs batteurs de France ! quel est votre secret ?

Le secret, ça commence par croire en ses convictions, écouter vraiment sa passion. Ensuite c'est du travail, de la passion et ma sincérité avec moi-même… C’est ça ma recette ! Dans les écoles on apprend comment être musicien, mais là où j'ai le plus appris, c'est sur le terrain, avec les autres musiciens. En parlant avec différentes personnes, en écoutant beaucoup les plus grands, mais également les plus jeunes… C'est en étant alerte à chaque détail ! Le reste, c'est suivre son chemin et être en phase avec soi ! J’ai toujours aimé le jazz, parce que c’est une musique assez exigeante qui repousse les limites, parce que c’est la musique d'improvisation par excellence, celle qui permet de s'exprimer. Comme le gwoka et la musique traditionnelle.

Y’a-t-il eu une ou plusieurs rencontres déterminantes ?

J'ai envie de dire que toutes les rencontres ont été enrichissantes. Par exemple le groupe Soft a été une vraie rencontre, le fait d'être à l'école Marcel Lollia m'a fait faire des rencontres incroyables, même chose pour l'école Dante Agostini à Toulouse… Je citerai encore Jonathan Jurion… Mais la plus belle rencontre de ma vie, ce sont mes parents et mon grand frère Nicolas ! ils sont une inspiration de vie pour moi !

Vous êtes fils d'un militaire de carrière et d'une mère administrative et le frère d'un autoentrepreneur spécialisé dans les accessoires pour chiens à Jarry….

Même si mes parents ou mon frère ne sont pas musiciens, ils ont été source d'inspiration par rapport à leur vie, à leur parcours et l'éducation qu'ils m'ont donnée a été primordiale. Maintenant je construis ma propre famille…

Comment avez-vous rencontré les musiciens qui vous accompagnent ?

Je les ai tous rencontrés à Paris soit dans des jam’ sessions, soit dans des groupes : Leonardo Montana (piano) dans celui la formation de Charlotte Wassy ; Samuel F'hima (contrebasse) au festival Jazz à Marciac, Francesco Geminiani (saxo) est une connaissance de Léonardo Montana… Ce que j'aime fondamentalement à Paris, c'est toutes ces communautés. Il y a un brassage de musiciens qui viennent de partout… À Paris il y a un gros niveau musical, et quand on est curieux et qu'on veut faire une carrière, autre qu'une carrière typiquement caribéenne, Paris est le lieu idéal !

Pourquoi le jazz plus que le zouk ou le reggae ?

Je ne dirais pas que le jazz m'a plus attiré que la musique caribéenne parce que j'ai commencé avec le zouk et le gwoka, mais je me suis toujours dit qu'en vivant à Paris, j'allais rencontrer d'autres cultures, d'autres musiciens et comme la musique qui se rapproche le plus de ce que j'aime, c'est la musique d'expression, c’est le jazz et Paris est une capitale pour le jazz !

Vous avez invité trois artistes sur votre album, pour quoi ceux-là ?

Naïssam Jalal est une flûtiste franco-syrienne avec qui je travaille depuis sept ou huit ans. Elle défend la cause de la Syrie et elle est un exemple pour moi ! Vincent Peirani est accordéoniste, peut-être le plus grand, en ce moment, en Europe ! Avec lui je fais le lien entre l'accordéon et la musique traditionnelle. Depuis que je suis tout petit, j'entends cet instrument mais je ne le connais pas plus que ça donc j’ai trouvé intéressant de l'inviter sur un morceau d'influence caribéenne. Enfin il y a Moonlight Benjamin que j'ai rencontrée dans le groupe de Jacques Schwarz-Bart. Pour moi le jazz est avant tout une musique spirituelle. Étant donné que Moonlight Benjamin est une grande prêtresse vaudou, il est important pour moi qu'elle soit dans cet album parce que je suis très attaché à l'histoire de Haïti. Elle chante à sa manière, mais sur un morceau assez jazz. Le jazz, ça m'a toujours plu !

Propos recueillis par FXG, à Paris

Arnaud Dolmen sera le 20 avril sur scène au New Morning, à Paris. Auparavant il aura été le 9 avril l’hôte l’Artchipel à Basse-Terre. Des dicussions sont en cours avec la Martinique pour une scène d’ici le mois d’août.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article