Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Taubira en campagne

« Les outre-mer ont un rôle à jouer »

Christiane Taubira, candidate à l’élection présidentielle, tenait mardi à Paris sa première conférence de presse depuis son investiture à la primaire populaire.

La candidate guyanaise, entourée de personnalités comme l’ancien secrétaire d’Etat à l’Outre-mer de Lionel Jospin, Christian Paul, ou encore du Guadeloupéen Axel Urgin, a présenté « les dispositifs prévus dans son projet pour la transition écologique et solidaire ». C’était aussi l’occasion de pouvoir lui demander comment les Outre-mer s’intégraient dans son programme présidentiel : « Les outre-mer, a-t-elle déclaré, ont un rôle à jouer dans cette campagne, notamment sur la thématique de la transition écologique et solidaire ». Mme Taubira a rappelé que les outre-mer sont les espaces où se trouvent 80% de la biodiversité de la France, qu’ils rassemblent cinq hot spots sur huit ou encore que « c'est par les outre-mer notamment par l'Amazonie que la France a une part dans le poumon du monde et que la France peut participer à des politiques sur la question de la captation du carbone par les forêts notamment, d'où la nécessité d'empêcher les déforestations ». Mais il ne saurait être question que la biodiversité, puisqu’elle a cité la culture et la diplomatie compte tenu de leur situation géographique et de la réalité géopolitique des bassins dans lesquels se trouvent les outre-mer. « Les discussions sur le Mercosur par exemple ne peuvent se concevoir en oubliant que la Guyane se trouve en Amérique du Sud, de même pour toutes les questions qui concernent les Caraïbes. On oublie souvent les outre-mer, mais ils sont essentiels dans toutes les grandes politiques publiques de la France. » En matière de politiques économiques et sociales, Christiane Taubira estime que les outre-mer sont « souvent traités de façon un peu particulière, pour utiliser un euphémisme, et c'est cela qu'il faut regarder de près ». Fustigeant les trop nombreuses exceptions dont ont fait l’objet nos territoires, par exemple en matière d'hygiène alimentaire avec le taux de sucre dans les sodas et yaourt, elle en est venue au sous équipement en matière d'équipements publics, aussi bien au niveau des écoles qu’au niveau des capacités d'accueil en matière de santé publique, c'est à dire les hôpitaux. En matière d’infrastructures, elle a évoqué des « territoires ou les embouteillages sont très réputés et contribuent à l'émission de gaz à effet de serre… « Il y a toute une série d'exceptions qui ne sont pas vertueuses du tout et qu'il faudra absolument inverser. »

« Les peuples seuls font leur bonheur »

L’ancienne garde des Sceaux de François Hollande est revenue sur la question du statut et de l’autonomie que le ministre des Outre-mer a remis sur la table lors de son dernier voyage en Guadeloupe. « Il y a toujours eu des revendications statutaires, a admis Mme Taubira, des périodes où c'était des revendications strictement politiques, d’autres où ces revendications étaient politiques mais très fortement nourries par un sentiment d'inégalité, de traitement discriminatoire, de négligences systématiques, etc…Moi j'ai une position de principe. J'ai eu des engagements militants que j'assume parfaitement. Ces engagements sont fondés sur un principe que j'ai aujourd'hui encore : on ne fait pas le bonheur des peuples malgré eux. Les peuples seuls font leur bonheur. Seuls des choix collectifs permettent de décider. « Ce que j'en pense, c'est intéressant du point de vue intellectuel, conceptuel et même philosophique, mais en termes de destin collectif, ce qui est important c'est que les citoyennes et les citoyens puissent décider collectivement. » Elle a ironisé sur le moment où le ministre de l'outre-mer dit en Guadeloupe que l'Etat et le gouvernement sont prêts à envisager l'autonomie (« qui n'était d'ailleurs pas une revendication formulée à ce moment-là ») alors qu’il refuse d’accorder à la moitié de la population de Nouvelle-Calédonie, le report du référendum pour des raisons sanitaires. « Le gouvernement a décidé que son avis à lui était plus important que cette demande qui semblait collective de report du référendum. Ce n'était même pas le choix immédiat de l'autonomie, c'était un référendum pour dire la relation à venir de la Nouvelle-Calédonie et de l'Etat. » Elle a conclu ses déclarations sur l’outre-mer en dénonçant les positions « à géométrie variable » du gouvernement, qui « compliquent la visibilité de sa politique ! Donc si le gouvernement veut interroger la volonté d'autonomie, qu’il l'interroge par voie d'élections, ce n'est pas une discussion de salon ! »

Christiane Taubira indiqué être toujours ouverte à des discussions avec les autres candidats de la gauche. Elle a aussi annoncé l’intensification de sa campagne avec une réunion publique par semaine en février, puis deux à partir du mois de mars et une vingtaine de déplacements thématiques. Elle n’a à ce sujet pas évoqué les Outre-mer.

FXG

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article