Le Pen 2022
Le Pen, l’ultra Marine
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, a bien retenu la leçon : elle était en tête dans l’ensemble des territoires d’Outre-mer à l’issue du 1er tour en 2017. Dès lors, elle n’a de cesse, lors de cette campagne de labourer ces territoires de conquête.
La récente visite en Guadeloupe de Marine Le Pen, même mouvementée, montre que l’hostilité des Antillais à son égard n’est plus un obstacle pour elle. D’ailleurs, un des premiers actes de sa campagne, à la mi-décembre, a été de consacrer une conférence de presse à son seul programme pour l’Outre-mer. « Il est temps que nos compatriotes d’outre-mer votent pour quelqu’un qui les aime », déclarait-elle alors ! Dans son programme ultramarin, le chef de l’État présidera un Conseil de l’Outre-mer deux fois par an. La politique menée en sa faveur sera confiée à grand ministère d’État de la France d’Outre-mer et de la politique maritime. Il lui reviendra de réussir le développement de l’Outre-mer. Pour cela une grande loi-programme pour quinze ans lui donnera « une vision et une visibilité à court, moyen et long termes ». Ce ministère aura des missions régaliennes : « La souveraineté de la France sur son espace maritime doit être restaurée » ; « La maîtrise des frontières est un enjeu de premier plan Outre-mer ». Ainsi Marine Le Pen promet « une augmentation substantielle des effectifs de la Police aux frontières pour les adapter aux enjeux de sécurité en Guyane et à Mayotte ; le renforcement des moyens d’intervention sur les cours d’eau guyanais, pour lutter efficacement contre l’immigration illégale et les trafics venant du Brésil et du Surinam ; l’augmentation des effectifs des policiers de l’Office anti-stupéfiant (OFAST) aux Antilles ; une diplomatie plus ferme avec le Brésil, le Surinam et les Comores en matière de lutte contre les trafics et l’immigration clandestine. » A cela s’ajoute une délivrance des visas pour se rendre outre-mer conditionnée à l’acceptation par les pays tiers de la reprise de leurs ressortissants en situation irrégulière.
Pour le développement économique qu’elle dit prioritaire, elle veut créer « les conditions pour attirer des investissements », la nomination d’un haut-commissaire à la coopération économique, la création d’une Agence pour les investissements Outre- mer qui s’appuiera sur les ressources de Business France pour assurer la promotion de l’économie d’Outre-mer.
Compenser la réforme de l’octroi de mer
Comme Emmanuel Macron, elle propose une réforme de l’octroi de mer et la compensation des pertes de recettes pour les collectivités locales par une augmentation de leur dotation globale de fonctionnement. A côté de l’économie bleue qu’elle place en tête de son programme économique, elle veut développer les filières locales, soutenir la montée en gamme du secteur du tourisme, consulter les Guyanais sur le programme d’exploitation aurifère parallèlement au renforcement de la lutte contre l’orpaillage illégal. Elle veut encore préserver les financements européens à destination tels le FEDER et le POSEI. Marine Le Pen a un plan pour l’école qui passer par « la restauration des valeurs de l’Histoire de France et son Outre-mer, de notre patrimoine de savoirs et de culture ; la restauration de l’autorité du maître et de l’institution scolaire… »
En matière de santé, la candidate veut « des conditions de travail dignes et décentes » et accroître les investissements en faveur des hôpitaux publics. Elle veut supprimer les Agences régionales de santé (ARS) et rendre aux préfets le pilotage de la politique sanitaire.
Elle promet de « protéger des écosystèmes exceptionnels », de « mieux faire connaître la culture de l’Outre-mer ». « Le monde attend la France et la France doit se saisir de son destin ultramarin pour parler de nouveau au monde, promet-elle à la fin de son livret Outremer avant de conclure avec ce jeu de mot : La France a eu tant de présidents de la République « terriens » qu’elle pourrait faire demain le choix d’une présidente « Marine ».
FXG