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Publié par fxg

Où siègent les députés d'Outre-mer

La rentrée des députés de la 16e législature

La rentrée parlementaire des nouveaux députés élus les 12 et 19 juin derniers s’est véritablement opérée mardi après-midi avec leur première convocation dans l’hémicycle pour procéder à l’élection de leur présidente, en l’occurrence l’éphémère ministre des Outre-mer LREM Yaël Braun-Pivet.

Les députés d’Outre-mer les plus nombreux sont réunis au sein du groupe Gauche démocratique et Républicaine (dix), puis au sein du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (cinq), La France Insoumise et le groupe socialiste (quatre chacun), « Renaissance » (trois) et enfin « Les Républicains » (un).

Aux côtés des deux députés de la Nouvelle-Calédonie, un seul élu de la zone Antilles-Guyane devrait siéger parmi les troupes macronistes dans l’hémicycle du palais Bourbon, c’est Frantz Gumbs, élu de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Un seul, Mansour Kamardine (Mayotte) devrait siéger avec Les Républiquains.

Deux autres députés, dissidents de la majorité présidentielle, les Guadeloupéens Olivier Serva et Max Mathiasin, ont décidé de créer un groupe autonome « d’opposition constructive » avec la Mahoraise Estelle Youssoupha, la Réunionnaise Nathalie Bassire (ex-LR), les députés centristes de Saint-Pierre-et-Miquelon, et de Wallis et Futuna, les élus corses indépendantistes et quelques autres dits indépendants. Leur groupe s’intitule « Liberté, indépendants, outre-mer et territoires », héritier du groupe « Liberté et territoire » présidé par le Breton Paul Molac lors de la dernière législature. Le positionnement de ce groupe politique, ni à gauche ni à droite, en fait un groupe hybride. Réaffirmant qu’il était « un homme de gauche, élu divers gauche », le Guadeloupéen Olivier Serva assume ce groupe « transpartisan » : « Sachez, a-t-il déclaré, que les ultramarins ne souffrent pas de clivage inutile, suranné et dépassé. »

Les objectifs des Guyanais : foncier et statut

Un avis peu partagé par les autres parlementaires qui ont choisi de siéger dans des groupes de la coalition NUPES. Ainsi les deux élus guyanais Davy Rimane et Jean-Victor Castor ont décidé de grossir les rangs du groupe de la Gauche démocratique et républicaine (GDR). Outre les douze élus communistes, GDR rassemble trois des sept élus réunionnais, les trois indépendantistes de la Polynésie française et deux députés martiniquais. Pourquoi MM. Castor et Rimane n’ont-ils pas choisi de siéger dans le groupe LFI ? Pour déterminer leur choix, ils avaient bien sûr le précédent de Gabriel Serville, le député guyanais sortant qui, pendant les deux dernières mandatures, a siégé avec les communistes, profitant au sein de ce groupe d’une capacité de parole et d’une liberté de vote certaines.

Mais aussi, les propos que Jean-Luc Mélenchon, lors de la campagne présidentielle, a tenu lors d’un meeting à la Réunion (« La France est une nation de l’océan Indien, la France est une nation des Caraïbes ») ont pu être ressentis comme exclusif de toute velléité indépendantiste. « Une faute politique », ont d’ailleurs jugé les deux élus de la Guyane. MM. Castor et Rimane ont mis dans leurs priorités de leur action au palais Bourbon la rétrocession du foncier par l’Etat et l’évolution statutaire et institutionnelle. A ce titre et, même si le choix des commissions n’était pas encore à l’ordre du jour de cette première journée de la session parlementaire, Jean-Victor Castor souhaite siéger au sein de la commission du développement durable, et Davy Rimane à la commission des lois.

Trois groupes pour les quatre Martiniquais

Les élus de la Martinique siègeront dans trois groupes différents. Ainsi Johnny Hajjar, le seul élu du PPM, siègera comme son prédécesseur Serge Létchimy au sein du groupe socialiste en compagnie de ses deux collègues de la Guadeloupe, Elie Califer et Christian Baptiste. Jean-Philippe Nilor, de son côté, quitte le groupe GDR au sein duquel il siégeait auparavant, pour rejoindre, à l’instar de trois de ses collègues réunionnais dont Jean-Hugues Ratenon, les rangs de La France insoumise. Le co-président de Péyi-A a toutefois invité son alter ego Marcelin Nadeau et le benjamin Jiovanni William à siéger avec les communistes à GDR. Marcelin Nadeau, pour sa part, explique que pour les trois députés dont les deux de Peyi-A « l’important était de siéger dans un des groupes de la NUPES ». A partir de là, chacun avait plusieurs possibilités et ils se sont répartis dans les différents groupes sachant qu’au départ, M. Nadeau souhaitait siéger avec les écologistes. Cependant, après les avoir entrepris et interrogés, Marcelin Nadeau estime que le groupe écologiste ne lui a pas « donné assez de garanties »… « Comme la liberté de vote, a-t-il déclaré, est totale à GDR », il a choisi de les rejoindre. Le groupe communiste se retrouve ainsi avec le plus gros bataillon de députés ultramarins avec dix parlementaires contre quatre à LFI. Ce n’est pas le groupe « Liberté, indépendants, outre-mer et territoires » qui lui fera concurrence puisqu’il ne compte qu’une poignée d’ultramarins. Il a d’ailleurs été largement moqué par les autres députés d’Outre-mer, à l’instar de Jean-Philippe Nilor. En écho à Olivier Serva qui claironnait la semaine dernière vouloir monter un groupe qu’il envisageait d’appeler « UTILES » (Ultramarins, territoires, insularités, liberté, égalité et solidarités) comme « une force vive de proposition », le député de la quatrième circonscription de la Martinique a balayé l’idée d’un revers de main et d’un mot : « futile » !

FXG

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