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Publié par fxg

Discours de politique générale

Bayrou fait des promesses

Le discours du Premier ministre, mardi, riche en allusions à la catastrophe qui a frappé Mayotte, n'a pas fait mention de la crise que traverse en ce moment la Martinique. Les députés martiniquais et guadeloupéens sont très circonspects mais globalement moins déterminés à voter une nouvelle censure du gouvernement.

Il aura été question de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de l'Outre-mer en général, mais dans sa « déclaration de politique générale », François Bayrou n'a pas fait mention des Antilles, ni de la crise de la vie chère que traversent en ce moment les départements ultramarins. « Je pense à tous les Outre-mer, a tout de même précisé le Premier ministre, en rappelant qu'il s'agit là d'une priorité pour son équipe puisque le numéro 3 du gouvernement est le ministre des Outre-mer,promu dans ce cabinet au rang de ministre d'État en la personne de l'ancien Premier ministre Manuel Valls. Chacun de ces territoires a sa situation, ses chances et ses difficultés : nous définirons pour chacun un plan de développement et de financement lors du prochain Comité interministériel Outre-mer (CIOM). »

François Bayrou — nommé après la chute de Michel Barnier, censuré par les députés de gauche et le Rassemblement national (RN) — a fait d'une « nouvelle promesse française » de « réconciliation et de démocratie », l'argument principal de la politique de son gouvernement. Il entend explicitement y inclure l'Outre-mer, « cette fenêtre ouverte sur le monde, ces territoires qui nous enrichissent par leur identité propre. »

Peu convaincus par la « promesse française » de l'admirateur d'Henri IV, les élus des Antilles ne se disent toutefois pas prêts à faire chuter le gouvernement, dans l'immédiat au moins. « Je ne suis ni ému, ni convaincu, résume Jiovanny William, député (apparenté PS) de Martinique. J'attends les actes ! Je m'interroge sur le vote d'une motion de censure : après un tel discours nous ne pouvons pas être rassurés. Le Premier ministre n'a pas parlé de la vie chère et les promesses, même françaises, n'engagent que ceux qui en parlent. »

Motion LFI, GDR, Ecolo

Alors que ses collègues de la France Insoumise (LFI) — dont le Martiniquais Jean-Philippe Nilor — ont déjà déposé avec les groupes GDR et écologistes une motion de censure qui sera débattue jeudi, la position de Jiovanny William mais aussi celle de Béatrice Bellay, l'autre députée socialiste de Martinique, sera scrutée par tous les observateurs politiques. Le PS a obtenu que le sujet de la réforme des retraites soit discuté à nouveau par les partenaires sociaux, mais sans garantie. Permettra-t-il au gouvernement de François Bayrou de se maintenir  ? Elie Califer, député PS de Guadeloupe, parle d'un "rendez-vous manqué".

Le groupe Liberté Indépendant Outre-mer et territoires (LIOT) n'a pas voulu voir de roublardise dans la proposition du Premier ministre d'un conclave dédié aux retraites. Olivier Serva, député LIOT de Guadeloupe a indiqué : « Nous ne voterons pas la censure parce qu'il y a eu des annonces sur la réforme des retraites. Nous n'avons pas encore de budget mais nous voyons le verre à moitié plein. Le CIOM c'est la bonne solution, même si visiblement il est reporté au deuxième trimestre de cette année... Nous serons vigilants ! »

Combien de temps ce gouvernement sans majorité à l'Assemblée pourra-t-il tenir sans être censuré ? Pour l'instant, les équilibres sont les mêmes que lors de la chute du gouvernement de Michel Barnier. En ce qui concerne les élus ultramarins, leur détermination à attirer l'attention de l'exécutif sur des situations de crise dans tous les bassins océaniques est intacte. Lors du débat qui suivait la déclaration de politique générale, la députée (GDR) de La Réunion interpellait directement François Bayrou. « Mais à la fin, Monsieur le Premier ministre, pour vous, de quoi l'Outre-mer est-il le nom ? »

FA Paris

Les crédits de la « mission Outre-mer » au Sénat

Le marathon budgétaire a repris ce mercredi au Sénat, exactement là où la censure du gouvernement l'avait laissé : l'examen des crédits, pas celui des recettes... Les crédits de la rue Oudinot sont en forte baisse notamment (40%) dans le programme « Conditions de vie Outre-mer » qui avaient suscité la colère et l'inquiétude des élus des Antilles et de la Guyane, entraînant leur vote massif pour la censure du gouvernement de Michel Barnier. Au Palais du Luxembourg, les rapporteurs pour les crédits de la mission Outre-mer de la loi de finances pour 2025 sont le Guyanais Georges Patient et le Réunionnais Stéphane Fouassin.

 
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