10 mai à Clichy
Clichy-la-Garenne honore les filles et fils d’esclaves
Le 10 mai, la ville de Clichy a commémoré la journée de la traite négrière, de l’esclavage et de ses abolitions en élevant une stèle dans le parc Mozart, sur l’esplanade Louis-Delgrès, en mémoire des millions d’enfants, de femmes et d’hommes arrachés à la terre d’Afrique. Pour cet hommage, les descendants d’esclaves étaient rassemblés en présence du préfet des Hauts-de-Seine, Pierre-André Peyvel, de la commissaire de Police, Catherine Jourdan, du maire de la ville, Gilles Catoire, son conseil municipal, et de nombreux présidents d’association antillaise, tels Serge Romana, Jacques Ambrosio, Daniel Dalin, Jean-Pierre Passe-Coutrin et les habitants de cette cité multiculturelle.
« 164 ans après l’abolition de l’esclavage dans les colonies, cette journée de commémoration doit être comprise comme un aboutissement contre l’oubli et le silence », énonce le préfet Pierre-André Peyvel. Après avoir coupé le ruban d’inauguration de la stèle en mémoire aux victimes de la traite négrière et de l’esclavage, à l’ombre des sapins, le comédien Luc Saint-Eloy a lu la lettre de Louis Delgrès, « le dernier cri de l’innocence et du désespoir », écrite il y a 210 ans et placardée dans les rues de Basse-Terre en Guadeloupe avant de se donner la mort avec ses hommes à Matouba, le 10 mai 1802. Une lettre que le représentant de l’Etat, Pierre-André Peyvel, et le maire de Clichy aimeraient voir étudiée dans les écoles de la République. Louis Delgrès ainsi que la mulâtresse Solitude restent des figures emblématiques de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe selon la volonté de Napoléon Bonaparte. Puis Manuel Allamellou, l’adjoint au maire chargé du devoir de mémoire et des anciens combattants est venu à la tribune : « Voir cette stèle et l’esplanade qui porte le nom de Louis Delgrès, c’est pour moi, un jour important… » L’esclavage reste de nos jours le crime contre l’humanité le plus long de notre histoire. « Les esclaves ont brisés leurs chaines, reprend Gilles Catoire, mais il n’y a pas que les chaines physiques, les chaines mentales sont à briser dans les esprits. » Sa ville a noué un partenariat avec la ville de Sainte-Luce en Martinique et de Pointe-Noire en Guadeloupe. Il attend la livraison de la statue de Louis Delgrès, offerte par la région Guadeloupe.
Par cette journée de commémoration la parole de fin est laissée au représentant de la république. Et c’est le préfet des Hauts de Seine, Pierre André Pyevel qui termine la cérémonie avant qu’entonne la marseillaise. Il explique « Dans cette période nous devons le reconnaitre et assumer notre passé et d’engager une réflexion sur les conditions de ce passé difficile ». L’esclavage à marquer les hommes et les esprits.
L’esclavage a duré de façon active durant plus de trois siècles. Son abolition est devenue définitive par le décret du 27 avril 1848.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)