Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Deuxième commémoration nationale de l’esclavage et des abolitionsarrivee-1.JPG

Chirac et Sarkozy ont présidé la cérémonie

Les ultra-marins se sont plaints d’avoir été placés à l’arrière.

Chirac et Sarko commémorent l’abolition de l’esclavage

sarko-chirac-larcher-1.JPGLe président Sarkozy, le président Poncelet, le président Ollier, le président Chirac, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et Serge Larcher, sénateur de Martinique, au premier rang de cette commémoration de l'esclavage et de l'abolition.

Deux présidents pour la deuxième ! Chirac et Sarkozy sont arrivés ensemble, à 11 h 30, au jardin du Luxembourg. Le président en exercice, en tête, et le président élu ont dirigé les cérémonies de commémoration de l’esclavage et des abolitions. Elles ont consisté cette année à l’inauguration d’un monument, Le cri, l’écrit, œuvre d’un sculpteur contemporain, Fabrice Hyber. Annoncés par des salves d’applaudissements, ils ont été accueillis par un parterre de personnalités. Ils ont écouté Serge Hureau, accompagné d’un musicien, chanter « la liberté des nègres », la proclamation de Delgrès, lue par une collégienne, du Gontran-Damas encore, par une élève des Ullis. Peu de parlementaires des DFA. Serge Larcher était juste derrière Chirac, Christiane Taubira s’est cachée à côté de Maryse Condé, assise sur une chaise et enfouie derrière une rangée d’officiels dont Léon Bertrand… Patrick Karam et ses amis du Collectifdom sont parvenus à se placer à deux ou trois rangs de Jacques Chirac, tandis que Lilian Thuram était derrière Sarkozy… Les intermèdes musicaux finis, le président du Parc et de la Grande halle de la Villette, Jacques Martial, portant sa boutonnière rouge, vient à la tribune.
taubira-statue-hyber.JPG

Les dates essentielles

Martial ne dira pas du Césaire comme l’an passé, mais une « introduction », selon le programme dehyber-martial-foule-.JPG l’Elysée : « Le cri, l’écrit rappelle les dates essentielles de ce combat… La mémoire partagée est la clé de notre cohésion nationale. » Il énumère les dates du 4 février 1794 au 20 décembre 1848… « Et puis, oubli, oubli, oubli… Le 10 mai 2001, le Sénat adopte la loi dite Taubira portant l’esclavage et la traite négrière transatlantique au rang de crime contre l’humanité. » Il est interrompu par des applaudissements. « Le 10 mai 2006, Jacques Chirac célèbre la première commémoration. Le 10 mai 2007, Fabrice Hyber offre à notre mémoire Le cri, l’écrit. C’est la métaphore de l’asservissement aboli par les textes, le noir et le blanc, le rouge du sang, le vert de la sève. »

adams-taubira-conde.JPGDans la foule, on repère quelques Antillais et Guyanais… Maryse Condé s’est mise debout, à côté de Mariton. Mais pas de Serge Romana (il milite pour le 23 mai), ni de Dieudonné (il était venu l’an passé !). Jacques Toubon est là aussi, il fait son retour comme président du musée de l’immigration ! Youssou n’Dour vient à son tour, il évoque « l’espace du continent et du monde noir » et proclame : « Malgré les difficultés de l’esclavage, nous restons debout. » Il chante : « Vous êtes noirs, la couleur tombe, l’homme reste. » Jacques Chirac, seul, vient dévoiler la plaque. Mais déjà, la cérémonie prend fin. Basile Boli claque la bise à Sarko. Lilian Thuram salue le nouveau président et se fait embarquer par Jacques Chirac dans son traditionnel bain de foule.
(Photos : Régis Durand de Girard)

Ils ont dit

Eric de Lucy, patron des groupements bananiers : « L’abolition et cette cérémonie représentent unde-lucy.JPG élément essentiel dans la vie de mon pays. Cette période de notre histoire a été douloureuse et elle est difficile à tourner cette page qui a profondément marqué. Ma personne témoigne de ma considération pour l’action du président Chirac pour la réabilitation de la mémoire des esclaves. Tous les Martiniquais se doivent d’y participer avec loyauté et émotion. »

Maryse Condé, présidente du comité mémoire : « C’est la deuxième fois que nous commémorons. maryse-conde.JPGC’est d’autant plus important que c’est aussi un départ. Jacques Chirac a toujours été tellement attentif à tout ce que nous avons demandé. C’est une cérémonie belle et triste, elle est un adieu. Alors on a un peu de peine… Mais c’est populaire. On a l’impression que la foule parisienne partage. L’an dernier, c’était trié sur le volet. »

Maryse Condé : « On a pris le 10 mai pour éviter les tensions. On a cru que le 10 mai était une date collective parce qu’elle renvoie à la loi Taubira. J’aimerai que ce jour s’inscrive dans les mémoires. On a un peuple avec une richesse culturelle très grande qu’il faut conforter.

Maryse Condé : « Nicolas Sarkozy a dit de nombreuses bêtises. Sa présence signifie peut-être qu’il a changé. On peut penser qu’il se repent de ce qu’il a dit. »

beaujour.JPGJean-Claude Beaujour, candidat UMP aux législatives à Paris :

« Le président a fait exactement ce qu’il fallait faire en permettant au pays de s’arrêter sur l’histoire de la France. C’est l’histoire de la République, la réconciliation entre descendants d’esclaves et les autres. »

Christiane Taubira, candidate aux législatives à Cayenne : « Je veux me battre pour faire du mois taubira-poing-en-l-air.JPGde mai un véritable mois des cultures, mais il ne faut pas toucher au 10 mai. Le 10 mai doit être dans le cœur des gens. Ca va s’installer et finir par être accepter. »

Christiane Taubira : « La présence de Nicolas Sarkozy peut être interprétée comme un geste qui semble contraire à nombre de ses déclarations. Tant mieux si ça peut contribuer à faire tomber un certain nombre de déclarations. »

pentoscrope.JPGJosé Pentoscrope, délégué national au PS :

« C’st scandaleux que pour une manifestation de cette importance, et qui marque la fin du mandat de Jacques Chirac, que l’on sépare ainsi le peuple de France. On a encore eu l’impression que la diversité était de l’autre côté ! »

Brigitte Girardin, ministre de la Coopération : girardin.JPG

 

« Je me suis beaucoup battue, quand j’étais ministre de l’Outre-mer, pour installer le comité pour la mémoire et j’ai beaucoup plaidé pour cet événement décisif. Maintenant les choses sont bien ancrées, la voie est tracée. »

claudy-siar.JPGClaudy Siar, animateur : « L’important c’est qu’il y ait une date. J’ai organisé une marche rassemblant 10 000 personnes entre République et Nation, le 23 avril 1997, c’est pas pour autant que je suis légitimé à revendiquer cette date ! La date du 10 mai a été adoptée. Il nous faut la célébrer parce que nous sommes des citoyens. Rien ne nous empêche d’honorer d’autres dates, selon d’où l’on vient… Nicolas Sarkozy est venu. C’est rassurant. A sa place, j’aurais été très gênés de venir après avoir parlé comme il l’a fait de la repentance.

Manu Dibango, musicien : manu-dibango.JPG

« C’est un grand jour ! Tout ça c’est très loin, mais c’est un grand symbole et désormais tout le monde est au courant. Maintenant, on peut passer à autre chose. Les symboles, c’est ce qui distingue les êtres humains des animaux. On a mis une borne, on est tous des êtres humains. »

 

rafarin-dominique-serre.jpgMiss Dominique :

« Je suis arrivée en retard, mais je suis venue car c’est une journée très importante. Je fais mon devoir de citoyenne. Je ne veux pas dire que c’est une démarche permanente, car je ne vis pas l’esclavage au quotidien. Je me bats. Je suis battante. Ni l’esclavage, ni le racisme ne m’empêcheront de faire ! »

dalin.JPGDaniel Dalin, secrétaire général du Collectifdom : « C’était un peu frustrant car il a fallu jouer des coudes pour accéder à une place d’où l’on pouvait voir quelque chose. Les têtes blondes et blanches étaient devant alors que c’est censé être une célébration qui nous concerne. Et au lieu d’être au premier rang, nous sommes laissés dans l’arrière-ban.

IMAGE

Débat politique avec Miss Dominiquefierte-noire-et-Dominique.JPG

Zobali, un jeune d’origine congolaise, Julien, le Guadeloupéen et deux autre copains ont interpellé la chanteuse de la nouvelle star. Sur leur tee shirt : Noir et fier : « Nous les Noirs, nous devons être solidaires », lancent-ils à Dominique. Celle-ci rétorque : « Je suis pour la solidarité avec tout le monde. A force de se dire noir, on reste entre noirs et on s’isole. » « Le problème des Noirs est une réalité », relance Julien. « Arrêtez de me brancher sur la couleur tout le temps ! » Ils lui reprochent d’être proche de Sarko. Ils se disent engagés politiquement, mais dans aucun parti. « On reconnaît que sans Taubira, on ne serait pas là. »

ECHOS

Othilly, le Marron

Georges Othily, absent des cérémonies avec Chirac et Sarkozy, mais il n’était pas loin, au Sénat. Il avoue : « Je n’y étais pas. Je suis un Neg marron, je n’ai pas connu la condition d’esclave. »

thuram-chirac-sarko.JPGLilian Thuram, Patrick Karam…

Patrick karam (ex-porte parole des comités de soutien ultra-marin à Sarkozy) et Lilian Thuram se sont parlés entre quatre yeux. Patrick Karam rappelant au footballeur d’Anse-Bertrand que « les Guadeloupéens – qui ont voté Sarko- ne sont pas ces gens-là ». Rama Yade, la secrétaire nationale UMP à la francophonie a glissé à Lilian Thuram que l’UMP s’occuperait de Karam… Ca menace sec après la victoire.

Desnel, éditeur : « C’est la reconnaissance par la République de ses propres erreurs. »

IMAGE

Man Joseph dans les bras des présidentsmarie-therese-joseph.JPG

« J’ai toujours profité ! Même en Martinique, j’y étais quand de Gaulle est venu. L’an dernier, le président Chirac m’a embrassé, et Dominique de Villepin aussi… Là, j’essaie de trouver des places pour le 14 juillet. » Marie-Thérèse Joseph, en connaît plus sur le président que sur son histoire : « L’arrière grand-père de ma mère était esclave. Il s’appelait Panzo. On ne sait de quelle région d’Afrique, ils sont arrivés. On me disait qu’ils portait des bonnets rouges… Elle habitait à Patit-Bourg, Rivière salée et dans sa famille on ne parlait pas. Un jour, lors d’un pèlerinage, elle a rencontré un Panzo, une prêtre africain. « Je voulais lui parler mais la foule nous a séparé… »

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Bravo pour votre blog. Je serais candidat aux prochaines légilatives sur la 8e circonscription du val d'oise (VLB, Sarcelles, Garges, Bonneuil et arnouville).Le vote aura lieu le dimanche 10 juin 2007je milite pour les valeurs d'égalitarisme.vous pouvez consulter mon blog :http://www.saidani8.orgbien à vous farid Saidani
Répondre