Soupçons de trafic d'organes sur une Antillaise de Paris
Nouvelle autopsie pour Eliane Kabile
Pour la quatrième fois, le corps d’une Antillaise de Sarcelles, a été exhumé et autopsié. Depuis sa mort à l’hôpital de Gonesse en 2001, sa famille croit à un trafic d’organe organisé en milieu hospitalier.
Mercredi matin, le cimetière de Sarcelles (Val d’Oise) était exceptionnellement fermé au public. Un écriteau justifiait ceci en raison de « l’exhumation de la dépouille d’Eliane Kabile et la recherche du cercueil de son fils, Philippe Kabile ». Depuis qu’elle est morte, en février 2001 à l’hôpital de Gonesse où elle avait été admise pour un tracas bénin, la famille de cette Antillaise est persuadée qu’on a tué leur mère pour lui prendre un organe. Leur plainte avait donc conduit à procéder à une première autopsie réalisée le 20 février 2001. « Le corps autopsiée n’était pas celui de ma sœur, sa couleur de peau, les cicatrices, la taille, le poids… Rien ne correspondait », témoigne Marie-Christiane Dogimond, sœur d’Eliane. Le juge d’instruction ordonne alors une autre exhumation et une nouvelle autopsie. Elles ont lieu deux ans et demi après le décès. La famille ne reconnaît pas le cercueil d’Eliane et découvre, stupéfaite, que le cercueil de leur frère Philippe a disparu aussi du caveau familial ! Nouvelle plainte pour recel de cadavre. Un nouveau juge d’instruction est nommé, Emilie Burguière. C’est sous sa responsabilité que se sont déroulées les opérations d’exhumation, mercredi.
« On a volé le cœur de maman »
En milieu de matinée, Arlette, l’une des filles d’Eliane, rejoint les grilles du cimetière où le reste de la famille s’est rassemblé. Elle est en larme : « Ce sont des enc… Il y a une bâche et un oreiller pneumatique dans le cercueil qu’il n’y avait pas lors de la fermeture du cercueil devant la famille ! le commandant de police et le procureur sont morts de rire et nous traitent de paranos ! Ce n’est pas notre cercueil et ils ont changé ce qu’il y avait dedans ! Quant au cercueil de mon frère, il est réapparu mais il est vingt centimètres plus bas ! » En juin 2006, voyant que la tombe avait été profanée, les Kabile ont enfoui des briquets dans la terre. On ne les a pas retrouvés mercredi… Le juge a constaté la présence d’un terreau frais. Laurent, un autre fils, est à fleur de peau : « Je sais de sources sûres qu’on a volé le cœur de maman et ça s’est passé à l’hôpital de Gonesse. Des infirmiers en larmes nous ont dit à l’époque de ne pas lâcher le morceau… C’est un meurtre pour voler un cœur ! Ils nous ont pris pour des Musulmans. Ma mère s’appelle Kabile et elle est née au Maroc. Un agent du cimetière a témoigné qu’il voyait souvent arriver de Gonesse des corps de Musulmans auxquels il manquait un organe. »
Le médecin légiste d’Argenteuil, arrivé vers 13 heures, n’a fini son autopsie que vers 17 heures et les résultats annoncés n’ont toujours pas convaincu la famille. « Mon frère s’est suicidé d’une balle dans la tête et on nous a montré un crâne en bon état ! Il avait les dents du bonheur et la dentition présentée ne correspondait pas… » La juge n’a pas fait de déclaration à la fin de l’autopsie. Elle s’est contentée de lire les remarques de la famille d’Eliane Kabile. Les prélèvements d’ADN ont été envoyés dans un laboratoire de Nantes. « On nous a montré des choses incohérentes, témoigne Thierry Kabile et on n’a même pas vu la même chose que la dernière fois. »
Doutes et absence de médiation
Les inquiétudes de la famille Kabile, voire ce que la police et le parquet ont appelé « paranoïa » se justifient dans la mesure où aucun psychologue ou médiateur, lors des exhumations et autopsies passées, n’a été mandaté pour expliquer toutes les étapes de ces opérations pour le moins choquantes. Ouvrir un cercueil, désosser un corps pour analyse, tout cela conduit à abîmer la dépouille et son cercueil. Ceci explique sans doute les changements de cercueil et le fatras sans nom retrouvé à l’intérieur. En revanche, ça n’explique pas la disparition et la réapparition du cercueil du frère… Ca n’explique pas les différences morphologiques constatées entre les corps trouvés et les mensurations de feue Mme Kabile. Ainsi, leurs soupçons sont renforcés et la thèse défendue par la famille et son conseil, Me Bes Deberg (du cabinet Collard) sur un éventuel trafic d’organe en milieu hospitalier leur reste chevillée au corps tout comme la certitude qu’il y a eu substitution de corps. Et au vu de cette incroyable et morbide histoire, la tentation de les croire est grande. Pour l’heure, seule la nouvelle juge d’instruction est en possession de tous les éléments et elle ne s’exprime pas. Officiellement, on attend les résultats des analyses des prélèvements d’ADN. Ca aussi, ce sera long. Et on a refusé à la famille qu’elle fasse procéder à des analyses indépendantes.
Pour la quatrième fois, le corps d’une Antillaise de Sarcelles, a été exhumé et autopsié. Depuis sa mort à l’hôpital de Gonesse en 2001, sa famille croit à un trafic d’organe organisé en milieu hospitalier.

« On a volé le cœur de maman »
En milieu de matinée, Arlette, l’une des filles d’Eliane, rejoint les grilles du cimetière où le reste de la famille s’est rassemblé. Elle est en larme : « Ce sont des enc… Il y a une bâche et un oreiller pneumatique dans le cercueil qu’il n’y avait pas lors de la fermeture du cercueil devant la famille ! le commandant de police et le procureur sont morts de rire et nous traitent de paranos ! Ce n’est pas notre cercueil et ils ont changé ce qu’il y avait dedans ! Quant au cercueil de mon frère, il est réapparu mais il est vingt centimètres plus bas ! » En juin 2006, voyant que la tombe avait été profanée, les Kabile ont enfoui des briquets dans la terre. On ne les a pas retrouvés mercredi… Le juge a constaté la présence d’un terreau frais. Laurent, un autre fils, est à fleur de peau : « Je sais de sources sûres qu’on a volé le cœur de maman et ça s’est passé à l’hôpital de Gonesse. Des infirmiers en larmes nous ont dit à l’époque de ne pas lâcher le morceau… C’est un meurtre pour voler un cœur ! Ils nous ont pris pour des Musulmans. Ma mère s’appelle Kabile et elle est née au Maroc. Un agent du cimetière a témoigné qu’il voyait souvent arriver de Gonesse des corps de Musulmans auxquels il manquait un organe. »
Doutes et absence de médiation
Les inquiétudes de la famille Kabile, voire ce que la police et le parquet ont appelé « paranoïa » se justifient dans la mesure où aucun psychologue ou médiateur, lors des exhumations et autopsies passées, n’a été mandaté pour expliquer toutes les étapes de ces opérations pour le moins choquantes. Ouvrir un cercueil, désosser un corps pour analyse, tout cela conduit à abîmer la dépouille et son cercueil. Ceci explique sans doute les changements de cercueil et le fatras sans nom retrouvé à l’intérieur. En revanche, ça n’explique pas la disparition et la réapparition du cercueil du frère… Ca n’explique pas les différences morphologiques constatées entre les corps trouvés et les mensurations de feue Mme Kabile. Ainsi, leurs soupçons sont renforcés et la thèse défendue par la famille et son conseil, Me Bes Deberg (du cabinet Collard) sur un éventuel trafic d’organe en milieu hospitalier leur reste chevillée au corps tout comme la certitude qu’il y a eu substitution de corps. Et au vu de cette incroyable et morbide histoire, la tentation de les croire est grande. Pour l’heure, seule la nouvelle juge d’instruction est en possession de tous les éléments et elle ne s’exprime pas. Officiellement, on attend les résultats des analyses des prélèvements d’ADN. Ca aussi, ce sera long. Et on a refusé à la famille qu’elle fasse procéder à des analyses indépendantes.
