MAM et l'Outre-mer
MAM garde la main sur l’Outre-mer
Coincée entre l’omniprésident Sarkozy et le globe-trotteur Estrosi, Michele-Alliot-Marie marque son terrain au ministère de l’Outre-mer.
A son retour de la Réunion, le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des collectivités territoriales, Michele Alliot-Marie avoue avoir du pain sur la planche. Dérangée au moins trois nuits par semaine, elle se souvient d’un séjour plus calme à la Défense ! Aux Antilles, c’est le cyclone, dans le pacifique, c’est la situation politique en Polynésie avec l’annonce d’élections anticipées et de réforme du scrutin. Le ministre dit manquer de visibilité sur ces élections, elle se dit même sceptique et semble redouter une crise de plus, « un phénomène à répétition… On ne peut pas jouer en ne regardant que le lendemain », soupire-t-elle. Elle a un discours volontariste sur les potentialités, les atouts et la méthode pour un développement économique de chaque territoire d’outre-mer. On reconnaît les grandes lignes du discours présidentiel du 13 juillet dernier au secrétariat d’Etat à l’Outre-mer. Le ministre n’est pas peu fier de sa négociation à Bercy. « Le budget sera à peu près du même volume que l’an passé. C’est la répartition entre les missions qui va changer. » MAM indique un coup de barre vers l’éducation et le logement social et s’en prend au niveau scolaire : « Ce n’est pas pour rien que le SMA existe toujours. » En octobre, elle lancera le débat sur les zones franches globales à l’Assemblée et, en décembre, ce sera la loi de programme qui complètera, corrigera celle de Brigitte Girardin.
MAM à Noël ?
Pour les prix des billets d’avions, MAM a demandé à Estrosi de voir quels efforts pourraient faire les compagnies aériennes. Côté gouvernement, on s’engage à renégocier avec Bruxelles… « On va dans le sens du libéralisme économique ! » Les problèmes de l’immigration ne sont plus de son ressort depuis que Brice Hortefeux est ministre de l’Immigration, de l’identité nationale et du co-développement. Ils partagent ensemble l’autorité sur la police aux frontières. Des nouvelles du centre de rétention administrative du Raizet dont l’ex-ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy promettait, en 2006, qu’il serait agrandi et mis aux normes en janvier 2008 ? « C’est toujours d’actualité, je ne suis pas sûre qu’on y arrive. Il y a un an, on avait parlé de ça et on n’était déjà pas très avancé…» Le ministre glisse à son conseiller pour l’outre-mer, Marc-Etienne Pinauldt, de mettre son secrétaire d’Etat, Christian Estrosi, sur le coup. Elle sait que le Premier ministre doit revenir aux Antilles annoncer lui-même les développements du dossier d’indemnisation pour Dean, mais elle y viendra aussi, « avant la fin de l’année ». Si Sarkozy lui en laisse le temps.