Zones franches : la Guyane s'y colle
Il a fallu un peu plus de deux heures de réunion au secrétariat d’Etat à l’Outre-mer, hier soir pour permettre à Christian Estrosi, entouré de son cabinet, d’expliquer le dispositif, la méthode et le calendrier des zones franches globales. La délégation conduite par MM. Karam et Désert rassemblait les parlementaires et les représentants des principales organisations socio-professionnelles de Guyane. Le ministre a expliqué le canevas du dispositif tourne autour du principe de l’exonération fiscale (taxe foncière, taxe professionnelle, taxes sur le foncier bati, impôt sur les société et impôt sur le revenu pour les activités bénéficiaires… Le dispositif évoque aussi un aspect douanier afin de faciliter le commerce avec les pays voisins. Mais ce n’est qu’un canevas et le ministre a demandé aux Guyanais de se concerter pour faire des propositions destinées à préciser les contours de la zone franche. Il appartient donc aux professionnels et aux politiques d’entreprendre une concertation. Celle-ci devrait se faire aux environs du 30 septembre, selon Antoine Karam. Le ministre leur a donné comme date butoir pour recevoir leurs propositions le 15 octobre.
Ils ont dit
Jean-Paul Lepelletier, pdt CCI
On attendait de ce dossier là le respect des engagements du président de la République dans son volet d’aide aux entreprises. C’est tenu. La Guyane appartient aux territoires qui ont accès à l’ensemble du dispositif. C’est satisfaisant. Maintenant, M. Estrosi attend nos propositions.
Antoine Karam, président de la Région
On attend de l’Etat un geste fort pour sortir du sous-développement. Tout est prioritaire. Mais le dispositif présenté omet le petit commerce, les TPE. Le ministre a compris nos attentes. Nous voulons être dans le concret, aller très vite. L’impatience est forte, il y a de la rancœur, une révolte est possible. La cocotte minute bout, la mèche est allumée et bientôt, nous ne pourrons plus éteindre tous les incendies. La Guyane ne sera pas une terre de souffrance. Les élus sont venus en force compacte pour présenter notre projet.
Jean-Pierre Désert, président du Département
Les secteurs de la zone franche globale sont encore vagues. Il nous appartiendra de les préciser avec les socio-professionnels. Je crois qu’on ne peut pas encore se dire satisfaits totalement, mais le ministre nous a écouté et il s’est dit ouvert à nos propositions.
Chantal Berthelot, députée
Les zones franches globales ne sont qu’un outil pour le développement mais la situation globale actuelle doit être prise en compte. Il faut penser à nos infrastructures, à l’eau, l’énergie et aux hommes.
Christiane Taubira, députée
Je suis persuadée que les zones franches globales vont régler tous les problèmes et nous obtenir le niveau de vie de Koweit city ! La dernière voix nous reviendra, à nous parlementaires, mais les collectivités ont un rôle à jouer ; elles sont les maîtres d’œuvre des propositions. Mais elles ont le nez dans le guidon, les dossiers et il n’émane d’elles aucune proposition. Elles ont du mal à projeter.