Budget de l'Outre-mer 2008
Budget de l’Outre-mer : -11,3 % selon l’AFP ; + 2 % selon Estrosi
1,760 milliard d’euros dépendent directement du ministère de l’Outre-mer et 15,3 milliards représente l’ensemble de l’effort de l’Etat consacré à ses outre-mers dans le nouveau projet de loi de finances.
Le projet de budget pour 2008 a été adopté hier matin en conseil des ministres. L’an passé, le budget de l’Outre-mer était de 2 milliards Il manque 300 millions. « 158 millions d’euros ont été confiés au ministère de l’Emploi et 94 millions au ministère de l’Intérieur dans le cadre de la mutualisation des moyens entre les administrations centrale et territoriale… » Petite explication de texte enthousiaste du ministre qui assure que les crédits de paiement sont en hausse de 2 %, supérieurs de 30 millions d’euros aux autorisations d’engagement.
Les 1,7 milliards d’euros alloués à son ministère se partagent en deux programmes au lieu de trois l’an passé. L’objectif est le soutien au développement économique et à l’emploi et le soutien au développement local en partenariat avec les collectivités territoriales.
« Un cercle vertueux »
L’abaissement du coût du travail par l’exonération des charges sociales voit son enveloppe passer de 819 à 867 millions d’euros. Les dotations aux collectivités territoriales atteignent 314 millions en crédit de paiement et les engagements contractuels de l’Etat progressent de 13 % à 134 millions d’euros (dont 28 pour la Polynésie pour son contrat de projet). « L’effort de l’Etat qui viendra des zones franches globales n’est pas visible dans budget car la loi de programme n’est pas encore votée, mais il faudra veiller à ce que la loi rectificative de finances rajoute les crédits nécessaires. » En matière de logement social, le ministre annonce une hausse de 14 % : « L’an passée, il y a eu une forte hausse pour éponger une partie de la dette, cette année, l’enveloppe n’est pas en diminution, au contraire. » Et la dette, justement ? Elle en est où ? C’est un conseiller qui répond : « La dette a été résorbée par la mesure exceptionnelle du budget rectificatif 2007. On fera le point en décembre pour évaluer le reliquat de la dette. » Et pour anticiper les critiques, les crédits de paiement pour le logement social sont en hausse de 14 % et les crédits d’engagement ne le sont que de 12 %. « C’est un cercle vertueux », conclut le conseiller.

Si le gouvernement argue de redéploiement, notamment le transfert de la gestion de certains dispositifs en faveur de l’emploi et de la formation au ministère des Finances (158 millions d’euros), les socialistes jugent ces sommes menacées : « Une fois que Bercy aura la main dessus, on pourra dire adieu, observe un proche de Lurel. Quant aux crédits inscrits pour le logement social suffiront à peine à payer les dettes passées de l’Etat envers les opérateurs sociaux, alors même que certains d’entre eux aux Antilles viennent d’annoncer hier matin-même qu’ils étaient contraints d’arrêter toute nouvelle opération faute de paiement par l’Etat de ses arriérés. Les crédits en hausse sont de 200 millions d’euros, la dette demeure forte à 150 000 euros….
Les socialistes craignent que la prochaine loi de programme ne vienne confirmer cette tendance que l’opposition traduit par « l’abandon de toute volonté de rattrapage des retards structurels des outre-mers ».