les Amérindiens de Guyane menacés par la fièvre de l'or et l'incurie de l'Etat
Orpaillage et populations amérindiennes : le cri d’alarme des guyanais à Paris
Marie-Christine Blandin, sénatrice Vert du Nord, qui co-présidait l’atelier n°2 du Grenelle de l’environnement, a accueilli au Sénat une délégation guyanaise, hier matin. Cette délégation devait ensuite rencontrer hier soir, Nathalie Kosciuzko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’Ecologie. La délégation, composée de Philippe Ménard des Verts Guyane et collectif Non à Iamgold, Brigitte Wingaarde, de l’association des villages de Guyane, Akaïwapwin Apina, de l’association Kupun Komhe Heitei, Jean-Pierre Harvard, de l’association Solidarité Guyane, Jérôme Deravin, de l’association Cœur de forêt, et William Bourdon, de l’association Sherpa, est venue plaider la cause des Amérindiens et la fin de l’orpaillage. Pour marquer les esprits et, surtout, informer une presse métropolitaine encore très lointaine de ces préoccupations, la représentante le chef coutumier des Indiens Wayanas, Akaïwapwin Apina a témoigné, douloureusement, de la situation de sa Nation : « C’est catastrophique… Tous les mois, l’un des nôtres se suicide, certains enfants naissent avec des malformations et les orpailleurs clandestins emmènent avec eux la drogue, la prostitution et la violence… » Elle raconte les femmes et les enfants cachés et les hommes restés pour affronter les orpailleurs. Elle pleure…
"90 % des investisssements défiscalisés dégradent l'environnement"
« La France n’existe pas sur le territoire des Wayanas. On laisse les Amérindiens dans leur détresse et la France n’a jamais reconnu notre façon de vivre », complète Brigitte Wingaarde. William Bourdon, juriste, considère que l’administration en Guyane ne remplit pas sa mission : « La Guyane est emblématique de la distorsion entre le discours et la pratique sur l’environnement local. Il n’y a pas de gouvernance publique digne de ce nom en Guyane. » Et, à titre d’exemple, il explique comment son association a dû saisir la commission d’accès aux documents administratifs pour pouvoir consulter les titres miniers pourtant non confidentiels… Pour Marie-Christine Blandin, les freins à l’interdiction future viennent de l’Etat. Elle rappelle que 90 % des investissements défiscalisés dégradent l’environnement et que dans le cas d’Iamgold, ce montant représente 28 millions d’euros. « Le ministère de l’Outre-mer tenait à ce projet, mais le ministère de l’Ecologie, de l’Aménagement et du Développement durables ne veut rien décider qui ne soit grenellement compatible. C’est maintenant qu’il faut se faire entendre. » Le Monde et Libération étaient là… TF1 aussi, pour une fois.
Les doléances
-Reconnaissance des peuples autochtones de Guyane pour qu’ils puissent agir sur leur cadre de vie.
-Création d’une commune pour les amérindiens du haut Maroni, dans le pays indien.
-Arrêt définitif du projet Cambior/Iamgold.
-Lutter contre l’orpaillage illégal, refaire de la Guyane un pays de droit.
-Créer un groupe d’experts avec des Amérindiens pour soutenir leurs revendications.
Est-ce une utopie ? Réponse de Marie-Christine Blandin : « C’est du droit légitime. »

"90 % des investisssements défiscalisés dégradent l'environnement"
« La France n’existe pas sur le territoire des Wayanas. On laisse les Amérindiens dans leur détresse et la France n’a jamais reconnu notre façon de vivre », complète Brigitte Wingaarde. William Bourdon, juriste, considère que l’administration en Guyane ne remplit pas sa mission : « La Guyane est emblématique de la distorsion entre le discours et la pratique sur l’environnement local. Il n’y a pas de gouvernance publique digne de ce nom en Guyane. » Et, à titre d’exemple, il explique comment son association a dû saisir la commission d’accès aux documents administratifs pour pouvoir consulter les titres miniers pourtant non confidentiels… Pour Marie-Christine Blandin, les freins à l’interdiction future viennent de l’Etat. Elle rappelle que 90 % des investissements défiscalisés dégradent l’environnement et que dans le cas d’Iamgold, ce montant représente 28 millions d’euros. « Le ministère de l’Outre-mer tenait à ce projet, mais le ministère de l’Ecologie, de l’Aménagement et du Développement durables ne veut rien décider qui ne soit grenellement compatible. C’est maintenant qu’il faut se faire entendre. » Le Monde et Libération étaient là… TF1 aussi, pour une fois.
Les doléances
-Reconnaissance des peuples autochtones de Guyane pour qu’ils puissent agir sur leur cadre de vie.
-Création d’une commune pour les amérindiens du haut Maroni, dans le pays indien.
-Arrêt définitif du projet Cambior/Iamgold.
-Lutter contre l’orpaillage illégal, refaire de la Guyane un pays de droit.
-Créer un groupe d’experts avec des Amérindiens pour soutenir leurs revendications.
Est-ce une utopie ? Réponse de Marie-Christine Blandin : « C’est du droit légitime. »