Yves Jégo s'annonce aux Antilles du 22 au 24 mai
INTERVIEW. Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer
Yves Jégo s'est envolé le 14 mai pour les Comorres et Mayotte. il rencontretra le 19 à Paris, Gaston Tong Sang, président de la Polynésie, sera à Cannes le 20, au conseil des ministres le 21 et s'envolera pour les Antilles où il séjournera du 21 mai au soir au 24 mai au soir. Interview avant départ.
« Un plus de 100 millions d’euros sera bien tenu »
Trois semaines après les funérailles nationales d’Aimé Césaire, vous revoilà aux Antilles. Quelle est votre ambition pour les départements français d’Amérique ?
Le programme présidentiel pour l'Outre-mer est porteur d'une grande ambition pour les Antilles. A l'heure de la mondialisation et du grand défi environnemental nous devons aider nos départements français d'Amérique à saisir ces opportunités. Cela veut dire cibler les efforts de l'Etat sur les secteurs les plus porteurs pour l'emploi et la croissance. En dopant ainsi les "locomotives" de l'économie nous avons la volonté de changer la donne pour les Antilles. C'est pourquoi je viendrai aussi souvent que cela sera nécessaire afin de rendre cette ambition opérationnelle.
Vous vous êtes rendu déjà par deux fois à la Réunion, cette fois, vous voilà aux Antilles. Quel vont être vos centres d’intérêt ? Qui allez-vous rencontrer ?
Pour moi, le ministre de l’Outre-mer doit être en permanence au contact des réalités de terrain. J’ai l’intention de sortir le plus souvent possible de mon bureau parisien pour rencontrer, écouter et découvrir. Je viens aux Antilles dans cet esprit afin de dialoguer avec les élus, les acteurs du monde socio-économique, mais aussi tout simplement avec les habitants.
Lors de votre intervention au CES, vous n’avez jamais prononcé l’expression « loi de programme », mais « loi d’étape ». Quelle est votre vision des choses ?
Cette loi qui devrait être votée avant la fin de l’année sera un texte important qui marque une nouvelle étape dans l’action de l’Etat au profit des ultra-marins. Ce texte est révolutionnaire, il est basé sur une idée simple : sortir du saupoudrage pour réorienter les crédits de l’Etat en faveur de deux objectifs majeurs: l’emploi et le logement social. C’est un nouvel outil de développement qui va être mis à la disposition de tous les acteurs locaux. Mais cette loi ne résume pas à elle seule l'action de l'Etat. Je pense ici à ce que nous allons faire en faveur du commerce, de l'artisanat ou de l'agriculture.
L’administration du SEOM va être réformée. Quelles seront les retombées de cette restructuration sur votre action politique ?
Nous allons en effet réorganiser l’administration centrale du ministère pour l’adapter à un monde qui a changé. L’organisation actuelle date d’il y a 30 ans ! Cette réforme, qui sera bouclée cet été, vise tout simplement à rendre l’action du gouvernement en Outre-mer plus efficace. J'ai besoin d'un outil central le plus performant possible pour mettre en œuvre le projet présidentiel et mieux répondre aux attentes de chaque territoire.
Les socialistes, avec Victorin Lurel, se sont moqués du bilan de l’action du gouvernement vers l’outre-mer, un an après l’élection de Nicolas Sarkozy. « Déception » et « budget en chute de 6,8 % », lâche-t-il, que lui rétorquez-vous ?
Je n'ai ni l'intention ni l'envie de polémiquer avec tel ou tel. Je suis déçu pour ma part de constater depuis mon arrivée au gouvernement la méthode du parti socialiste qui consiste à colporter les plus grandes inexactitudes à propos de l'Outre-mer. Deux exemples : le PS a annoncé la suppression du ministère : faux évidemment, il suffit de venir rue Oudinot pour le constater ! Le PS parle de baisse des crédits : faux ils sont en hausse cette année de 3% au total avec un effort de plus 10% pour le seul logement social ! Pour ma part je considère que les problèmes des Antillais méritent mieux que cette critique aussi systématique qu'infondée. Par nature je suis homme de dialogue et d'ouverture mais je ne laisserai pas caricaturer ainsi l'action du gouvernement sans réagir !
Après la bronca des socioprofessionnels et la polémique sur le chiffrage financier de la LOPOM, vous avez indiqué que rien n’était figé. D’ores et déjà, sur quels points avez-vous évolué ?
En prenant mes fonctions j’ai constaté beaucoup d’incompréhension et une dose de caricature concernant cette future loi. Tout cela a pu générer une réelle angoisse dans les milieux socioprofessionnels. C’est pourquoi j’ai entamé un marathon de concertation sans précédent afin d’expliquer la réalité du projet et surtout de recueillir les suggestions des uns et des autres pour l’améliorer. Avec Michèle Alliot-Marie nous souhaitons jouer la transparence totale sur les chiffres et garantir que l’engagement du Premier Ministre visant à apporter aux crédits existant un plus de 100 millions d’euros sera bien tenu. Ce texte est donc en cours d’amélioration et il le sera encore jusqu’à son adoption par le conseil des ministres. Ma porte est donc grande ouverte à tous ceux qui souhaitent sérieusement et en toute bonne foi travailler pour faire de cette future loi un outil efficace au service de l’emploi et du logement social dans nos territoires.
La LOPOM aura-t-elle un effet sur le prix des billets d’avion ?
Il y a en effet dans la future loi un volet sur cette question cruciale de la continuité territoriale. A la demande expresse du président de la République, je souhaite tout mettre en œuvre pour donner plus de lisibilité et plus d’efficacité à cette politique. Nous devons favoriser la concurrence entre compagnies aériennes et gérer dans une plus grande transparence l’attribution des crédits de l’Etat destinés à favoriser la continuité territoriale. Cette question est pour moi une priorité.
La continuité territoriale, ce sont aussi les NTIC. Haut débit, télévision numérique… Que prévoyez-vous ? Quand les retards de développement seront-ils comblés ?
Les nouvelles technologies sont une chance formidable car elles constituent un atout essentiel pour le développement et l’attractivité des Antilles. Si des infrastructures haut débit sont disponibles, il est aussi important de les valoriser en soutenant le développement des usages, porteurs d’activités et d’emplois. J’aurais l’occasion de programmer prochainement un déplacement spécifique sur ce thème. Concernant le lancement de la télévision numérique terrestre, je souhaite que des décisions puissent être prises le plus rapidement possible après la parution du rapport du CSA. Soyez là encore convaincus de ma forte implication sur ce chantier prioritaire.
Yves Jégo s'est envolé le 14 mai pour les Comorres et Mayotte. il rencontretra le 19 à Paris, Gaston Tong Sang, président de la Polynésie, sera à Cannes le 20, au conseil des ministres le 21 et s'envolera pour les Antilles où il séjournera du 21 mai au soir au 24 mai au soir. Interview avant départ.
« Un plus de 100 millions d’euros sera bien tenu »
Trois semaines après les funérailles nationales d’Aimé Césaire, vous revoilà aux Antilles. Quelle est votre ambition pour les départements français d’Amérique ?
Le programme présidentiel pour l'Outre-mer est porteur d'une grande ambition pour les Antilles. A l'heure de la mondialisation et du grand défi environnemental nous devons aider nos départements français d'Amérique à saisir ces opportunités. Cela veut dire cibler les efforts de l'Etat sur les secteurs les plus porteurs pour l'emploi et la croissance. En dopant ainsi les "locomotives" de l'économie nous avons la volonté de changer la donne pour les Antilles. C'est pourquoi je viendrai aussi souvent que cela sera nécessaire afin de rendre cette ambition opérationnelle.
Vous vous êtes rendu déjà par deux fois à la Réunion, cette fois, vous voilà aux Antilles. Quel vont être vos centres d’intérêt ? Qui allez-vous rencontrer ?
Pour moi, le ministre de l’Outre-mer doit être en permanence au contact des réalités de terrain. J’ai l’intention de sortir le plus souvent possible de mon bureau parisien pour rencontrer, écouter et découvrir. Je viens aux Antilles dans cet esprit afin de dialoguer avec les élus, les acteurs du monde socio-économique, mais aussi tout simplement avec les habitants.
Lors de votre intervention au CES, vous n’avez jamais prononcé l’expression « loi de programme », mais « loi d’étape ». Quelle est votre vision des choses ?
Cette loi qui devrait être votée avant la fin de l’année sera un texte important qui marque une nouvelle étape dans l’action de l’Etat au profit des ultra-marins. Ce texte est révolutionnaire, il est basé sur une idée simple : sortir du saupoudrage pour réorienter les crédits de l’Etat en faveur de deux objectifs majeurs: l’emploi et le logement social. C’est un nouvel outil de développement qui va être mis à la disposition de tous les acteurs locaux. Mais cette loi ne résume pas à elle seule l'action de l'Etat. Je pense ici à ce que nous allons faire en faveur du commerce, de l'artisanat ou de l'agriculture.
L’administration du SEOM va être réformée. Quelles seront les retombées de cette restructuration sur votre action politique ?
Nous allons en effet réorganiser l’administration centrale du ministère pour l’adapter à un monde qui a changé. L’organisation actuelle date d’il y a 30 ans ! Cette réforme, qui sera bouclée cet été, vise tout simplement à rendre l’action du gouvernement en Outre-mer plus efficace. J'ai besoin d'un outil central le plus performant possible pour mettre en œuvre le projet présidentiel et mieux répondre aux attentes de chaque territoire.
Les socialistes, avec Victorin Lurel, se sont moqués du bilan de l’action du gouvernement vers l’outre-mer, un an après l’élection de Nicolas Sarkozy. « Déception » et « budget en chute de 6,8 % », lâche-t-il, que lui rétorquez-vous ?
Je n'ai ni l'intention ni l'envie de polémiquer avec tel ou tel. Je suis déçu pour ma part de constater depuis mon arrivée au gouvernement la méthode du parti socialiste qui consiste à colporter les plus grandes inexactitudes à propos de l'Outre-mer. Deux exemples : le PS a annoncé la suppression du ministère : faux évidemment, il suffit de venir rue Oudinot pour le constater ! Le PS parle de baisse des crédits : faux ils sont en hausse cette année de 3% au total avec un effort de plus 10% pour le seul logement social ! Pour ma part je considère que les problèmes des Antillais méritent mieux que cette critique aussi systématique qu'infondée. Par nature je suis homme de dialogue et d'ouverture mais je ne laisserai pas caricaturer ainsi l'action du gouvernement sans réagir !
Après la bronca des socioprofessionnels et la polémique sur le chiffrage financier de la LOPOM, vous avez indiqué que rien n’était figé. D’ores et déjà, sur quels points avez-vous évolué ?
En prenant mes fonctions j’ai constaté beaucoup d’incompréhension et une dose de caricature concernant cette future loi. Tout cela a pu générer une réelle angoisse dans les milieux socioprofessionnels. C’est pourquoi j’ai entamé un marathon de concertation sans précédent afin d’expliquer la réalité du projet et surtout de recueillir les suggestions des uns et des autres pour l’améliorer. Avec Michèle Alliot-Marie nous souhaitons jouer la transparence totale sur les chiffres et garantir que l’engagement du Premier Ministre visant à apporter aux crédits existant un plus de 100 millions d’euros sera bien tenu. Ce texte est donc en cours d’amélioration et il le sera encore jusqu’à son adoption par le conseil des ministres. Ma porte est donc grande ouverte à tous ceux qui souhaitent sérieusement et en toute bonne foi travailler pour faire de cette future loi un outil efficace au service de l’emploi et du logement social dans nos territoires.
La LOPOM aura-t-elle un effet sur le prix des billets d’avion ?
Il y a en effet dans la future loi un volet sur cette question cruciale de la continuité territoriale. A la demande expresse du président de la République, je souhaite tout mettre en œuvre pour donner plus de lisibilité et plus d’efficacité à cette politique. Nous devons favoriser la concurrence entre compagnies aériennes et gérer dans une plus grande transparence l’attribution des crédits de l’Etat destinés à favoriser la continuité territoriale. Cette question est pour moi une priorité.
La continuité territoriale, ce sont aussi les NTIC. Haut débit, télévision numérique… Que prévoyez-vous ? Quand les retards de développement seront-ils comblés ?
Les nouvelles technologies sont une chance formidable car elles constituent un atout essentiel pour le développement et l’attractivité des Antilles. Si des infrastructures haut débit sont disponibles, il est aussi important de les valoriser en soutenant le développement des usages, porteurs d’activités et d’emplois. J’aurais l’occasion de programmer prochainement un déplacement spécifique sur ce thème. Concernant le lancement de la télévision numérique terrestre, je souhaite que des décisions puissent être prises le plus rapidement possible après la parution du rapport du CSA. Soyez là encore convaincus de ma forte implication sur ce chantier prioritaire.