Pour Aimé Césaire
Le nègre vous emmerde, pour Aimé Césaire
Claude Ribbe, Editions Buchet-Chastel
Sortie nationale le 5 juin 2008.
La critique du blogger
Césaire est mort le 17 avril et après le vol des rapaces, le 5 juin, en sortant son livre chez Buchet-Chastel (éditeur de Houelbecq, Claude Ribbe met sa deuxième couche pour dénoncer ces mêmes rapaces. Erudit, Claude Ribbe l’est. Mais comment faire avec Césaire quand ce qu’on maîtrise le mieux, c’est le pamphlet ? Eh bien, des révélations tonitruantes comme le boycot que lui ont fait De Gaulle, Pompidou et Giscard ( !), ou bien rappeler qu’il a commis un poème, une ode à Staline, comme Eluard… Les voyages d’adoubement ? Sarkozy, Royal, Fabius, Bayrou, Villepin… Il ne dit rien de la visite de Besancenot, ni de la sienne dont il affiche pourtant fièrement la photo sur son blog (comme tout le monde ! quoi). Mais là encore où l’on voudrait l’attendre, Ribbe n’est même pas iconoclaste. Le pourrait-il, lui qui, le premier, a hurlé : « Césaire au Panthéon ! ». Alors il s’en justifie pour lancer une pétition : « Césaire en Martinique, son esprit au Panthéon ». Selon le normalien de la rue des Saints-Pères, Victor Hugo mort n’appartenait plus aux siens mais déjà à la Nation. Pourquoi en serait-il autrement pour Césaire ? Au final (mais l’exercice n’est pas long), le livre relève davantage de la gazette politico-mondaine que de celle littéraire.
La critique de Noémie Fritz
A l’heure où la disparition de Aimé Césaire endeuille la France et soulève la question d’un avenir à construire sans lui, Claude Ribbe signe avec brio une œuvre militante emprunte de justesse et d’humanisme. Sans détours ni détournements, Claude Ribbe rend hommage au grand homme que fût Aimé Césaire et qu’il restera dans les mémoires.
A travers une description documentée de la carrière politique et littéraire du grand homme, l’auteur également historien, amène le lecteur à se saisir de l’universalité de la pensée césairienne.
Sans complaisance il explique comment la subversivité de Césaire, l’auteur, le rend dangereux pour une classe politique française dont les sous-bassements sont contrits de racisme. Et comment ces mêmes « dignitaires de la pensée unique » souhaiteraient enterrer son œuvre en même temps qu’ils enterreraient la dépouille de Césaire pour ne garder en mémoire que l’homme politique qu’il fût. C’est sans compter sur le fait que « le Nègre les emmerde » et avec lui tous ceux qui ont saisi et saisiront la portée de son œuvre. L’œuvre de Césaire ne fût pas enseignée à l’école, mais sa pensée résistera à l’oppression si insidieuse et discrète soit elle.
Cet ouvrage apporte des clés de compréhension à la fois sur l’œuvre littéraire de Césaire, sur son combat politique pour la reconnaissance et l’autonomie de la Martinique et sur la réalité d’une France dominée par l’oubli d’une partie de son Histoire.
Loin de glisser dans les avatars du communautarisme ou de l’ethnicité qui aboutissent elles aussi au racisme, Claude Ribbe porte l’idée d’un « commun dénominateur » pour « échapper […] à cette barbarie qui va se camoufler jusque dans l’ombre des bons sentiments ».
Il va même jusqu’à offrir en partage la négritude, tout comme l’a fait son « chantre » en 2006 , car pour se sentir emprunt de négritude, c’est l’intelligence du cœur qui est concernée. Pas besoin d’ « être ou ne pas être… » noir, au grand dam des racistes et fascistes de tous bords qui n’existent que dans la rupture et la mortification. Les héritiers d’Aimé Césaire briseront les chaînes du passé qui empêchent tout un peuple de s’unir. Cette libération passe par la relecture et la réhabilitation d’une mémoire commune bafouée que les français doivent (enfin !) partager pour répondre des principes fondateurs de leur République, l’Egalité, la Fraternité, la Liberté.
Claude Ribbe, en lettres de noblesse, se bat pour l’entrée de son œuvre au Panthéon, avec ou sans sa dépouille ; pour qu’un hommage à sa hauteur soit rendu à Aimé Césaire .
L’heure est grave, de l’honneur que la France rendra à Aimé Césaire dépendra l’honneur qu’un pays rendra à son peuple.
En mai 2008, 160 ans après la seconde abolition française de l’esclavage, la lutte continue, « Non au mépris, Non au meurtre de ce qu’il y a de plus humain dans l’humain : la liberté. » disait Frantz Fanon.
Le Nègre Vous Emmerde, pour Aimé Césaire est une invitation à sortir des pulsions mortifères qui régentent les politiques et volontés de réappropriation de l’œuvre de Césaire pour embrasser les pulsions de vie et « enfin emmerder les racistes pour de bon » !
CV vite fait
Claude Ribbe est ancien élève de l’école normale supérieure. Il a publié plusieurs ouvrages (Alexandre Dumas, le dragon de la reine au Rocher, Le chevalier Saint-George chez Perrin ou encore le Crime de Napoléon, chez Privé). Il a aussi été assistant littéraire du général Aussaresse pour la rédaction de ses mémoires. En 2003, il a rempli une mission historiographique pour le gouvernement d’Yvon Neptune et du président Aristide à l’occasion du bicentenaire d’Haïti, en 2003 et 2004. Par la suite, il a été président du Collectifdom. Il est membre de la commission consultative des droits de l’homme.
Claude Ribbe, Editions Buchet-Chastel
Sortie nationale le 5 juin 2008.
La critique du blogger
Césaire est mort le 17 avril et après le vol des rapaces, le 5 juin, en sortant son livre chez Buchet-Chastel (éditeur de Houelbecq, Claude Ribbe met sa deuxième couche pour dénoncer ces mêmes rapaces. Erudit, Claude Ribbe l’est. Mais comment faire avec Césaire quand ce qu’on maîtrise le mieux, c’est le pamphlet ? Eh bien, des révélations tonitruantes comme le boycot que lui ont fait De Gaulle, Pompidou et Giscard ( !), ou bien rappeler qu’il a commis un poème, une ode à Staline, comme Eluard… Les voyages d’adoubement ? Sarkozy, Royal, Fabius, Bayrou, Villepin… Il ne dit rien de la visite de Besancenot, ni de la sienne dont il affiche pourtant fièrement la photo sur son blog (comme tout le monde ! quoi). Mais là encore où l’on voudrait l’attendre, Ribbe n’est même pas iconoclaste. Le pourrait-il, lui qui, le premier, a hurlé : « Césaire au Panthéon ! ». Alors il s’en justifie pour lancer une pétition : « Césaire en Martinique, son esprit au Panthéon ». Selon le normalien de la rue des Saints-Pères, Victor Hugo mort n’appartenait plus aux siens mais déjà à la Nation. Pourquoi en serait-il autrement pour Césaire ? Au final (mais l’exercice n’est pas long), le livre relève davantage de la gazette politico-mondaine que de celle littéraire.
La critique de Noémie Fritz
A l’heure où la disparition de Aimé Césaire endeuille la France et soulève la question d’un avenir à construire sans lui, Claude Ribbe signe avec brio une œuvre militante emprunte de justesse et d’humanisme. Sans détours ni détournements, Claude Ribbe rend hommage au grand homme que fût Aimé Césaire et qu’il restera dans les mémoires.
A travers une description documentée de la carrière politique et littéraire du grand homme, l’auteur également historien, amène le lecteur à se saisir de l’universalité de la pensée césairienne.
Sans complaisance il explique comment la subversivité de Césaire, l’auteur, le rend dangereux pour une classe politique française dont les sous-bassements sont contrits de racisme. Et comment ces mêmes « dignitaires de la pensée unique » souhaiteraient enterrer son œuvre en même temps qu’ils enterreraient la dépouille de Césaire pour ne garder en mémoire que l’homme politique qu’il fût. C’est sans compter sur le fait que « le Nègre les emmerde » et avec lui tous ceux qui ont saisi et saisiront la portée de son œuvre. L’œuvre de Césaire ne fût pas enseignée à l’école, mais sa pensée résistera à l’oppression si insidieuse et discrète soit elle.
Cet ouvrage apporte des clés de compréhension à la fois sur l’œuvre littéraire de Césaire, sur son combat politique pour la reconnaissance et l’autonomie de la Martinique et sur la réalité d’une France dominée par l’oubli d’une partie de son Histoire.
Loin de glisser dans les avatars du communautarisme ou de l’ethnicité qui aboutissent elles aussi au racisme, Claude Ribbe porte l’idée d’un « commun dénominateur » pour « échapper […] à cette barbarie qui va se camoufler jusque dans l’ombre des bons sentiments ».
Il va même jusqu’à offrir en partage la négritude, tout comme l’a fait son « chantre » en 2006 , car pour se sentir emprunt de négritude, c’est l’intelligence du cœur qui est concernée. Pas besoin d’ « être ou ne pas être… » noir, au grand dam des racistes et fascistes de tous bords qui n’existent que dans la rupture et la mortification. Les héritiers d’Aimé Césaire briseront les chaînes du passé qui empêchent tout un peuple de s’unir. Cette libération passe par la relecture et la réhabilitation d’une mémoire commune bafouée que les français doivent (enfin !) partager pour répondre des principes fondateurs de leur République, l’Egalité, la Fraternité, la Liberté.
Claude Ribbe, en lettres de noblesse, se bat pour l’entrée de son œuvre au Panthéon, avec ou sans sa dépouille ; pour qu’un hommage à sa hauteur soit rendu à Aimé Césaire .
L’heure est grave, de l’honneur que la France rendra à Aimé Césaire dépendra l’honneur qu’un pays rendra à son peuple.
En mai 2008, 160 ans après la seconde abolition française de l’esclavage, la lutte continue, « Non au mépris, Non au meurtre de ce qu’il y a de plus humain dans l’humain : la liberté. » disait Frantz Fanon.
Le Nègre Vous Emmerde, pour Aimé Césaire est une invitation à sortir des pulsions mortifères qui régentent les politiques et volontés de réappropriation de l’œuvre de Césaire pour embrasser les pulsions de vie et « enfin emmerder les racistes pour de bon » !
CV vite fait
Claude Ribbe est ancien élève de l’école normale supérieure. Il a publié plusieurs ouvrages (Alexandre Dumas, le dragon de la reine au Rocher, Le chevalier Saint-George chez Perrin ou encore le Crime de Napoléon, chez Privé). Il a aussi été assistant littéraire du général Aussaresse pour la rédaction de ses mémoires. En 2003, il a rempli une mission historiographique pour le gouvernement d’Yvon Neptune et du président Aristide à l’occasion du bicentenaire d’Haïti, en 2003 et 2004. Par la suite, il a été président du Collectifdom. Il est membre de la commission consultative des droits de l’homme.