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Publié par fxg

Claude Ribbe lance une collection ultramarine chez Alphée Jean-Paul Bertrand
Ethiopica est la nouvelle collection littéraire lancée aux éditions Alphée Jean-Paul Bertrand par Claude Ribbe. Premier ouvrage publié, Noirs néons du Martiniquais Jean-Marc Rosier.
« Une collection ouverte aux ultramarins, aux afro-caribéens et à tous ceux qui s’y intéressent à travers leurs fictions mais il ne s’agit pas de littérature noire, mais d’une littérature qui concerne la Caraïbe, l’outre-mer et les anciennes colonies francophones », prévient Claude Ribbe, nouveau directeur de collection chez l'ancien patron des éditions du Rocher. Pour lancer Ethiopica, un nom qui évoque les Ethiopiques de Rimbaud et qui se veut hommage à Aimé Césaire, le Martiniquais Jean-Marc Rosier publie Noirs néons, une fiction ténébreuse dans un Foyal d’anticipation. La série continue avec la sortie nationale, le 9 octobre prochain, du dernier Raphaël Confiant, Black is black. « Confiant se lâche, se fait plaisir avec un San Antonio tropical », selon Claude Ribbe qui s’est laissé séduire par l’histoire d’une secte, sur un morne en Martinique, qui veut régénérer la race noire… Troisième titre dont la sortie est prévue pour le 10 novembre, Le diable noir, par Claude Ribbe. « Ca sortira chez Alphée, pas forcément dans Ethiopica », proteste humblement l’auteur et directeur de collection.
Maryse Condé, Alfred Alexandre…
Le diable noir, c’est Alexandre Dumas père, le général natif de Saint-Domingue. « Pour prolonger mon premier livre sur Dumas, Le dragon de la reine, j’ai axé cette biographie sur la relation qu’il a eue avec trois amis, trois militaires qui finiront généraux comme lui et qui préfigurent les trois mousquetaires qui rendront célèbres son fils… En annexe est publié le Journal de captivité du général Dumas, qui préfigure lui le Comte de Montecristo. A venir encore, un ouvrage d’un autre jeune Martiniquais, Alfred Alexandre, et des discussions en cours ou à venir avec Maryse Condé ou Serge Bilé… « C’est une collection qui accueille des auteurs de prestige et aussi une nouvelle génération d’auteurs qui ont une autre vision de l’outre-mer et des îles. Ils sortent de l’univers de la plantation, c’est une littérature post-plantation… », soutient Claude Ribbe. Notons que sur les 674 romans sortis en septembre en France, l’AFP a mentionné l’ouvrage de Jean-Marc Rosier !
Noirs Néons, Coll Ethiopica, Alphée Jean-Paul Bertrand par Jean-Pierre Rosier, éditeur, photographe, enseignant

ITW Jean-Marc Rosier
« Je ne suis pas né dans l’habitation »
Pourquoi réfutez-vous être en rupture avec le mouvement de la créolité ?
C’est générationnel ! Il ne s’agit pas de s’inscrire en rupture avec le mouvement de la créolité, mais je ne m’y attache pas. Je ne suis pas né dans l’habitation, mais avec la télévision d’où mon écriture qui s’éloigne du mouvement de la créolité. Sans être glissantien, je suis tout-monde.
Votre roman se situe à Fort-de-France…
Ce n’est pas Fort-de-France, c’est Foyal et Foyal est une entité urbaine, hallucinante et galopante. C’est réaliste, lmais c’est aussi projeté. Il y a de l’anticipation comme le tram. J’utilise la démesure, j’amplifie l’état de la ville.
C’est un livre social ? Symbolique ? Métaphysique ?
Tout cela… J’ai voulu explorer les bas-fonds, les profondeurs, la ville par glissements. Jonas, le personnage principal est en introspection, en errance physique et psychologique.
Comment vous est venue cette idée de parler des dealers ?
J’étais sur les hauteurs de la ville, au rond-point du Vietnam héroïque… J’ai vu les lumières des bas quartiers où je me promène parfois, Trenelle, Terre Sainville. J’ai été marqué par la violence qui y règne. Une violence latente… Et jusqu’à présent personne n’a écrit sur ça. Le seul qui l’a fait est Alfred Alexandre dans Bord de Canal.
Pour autant, ce n’est pas un polar ?
Au-delà de la marge, du stress, de la folie, la violence, je raconte l’histoire de Jonas qui nous balade dans son monde intérieur. Ce n’est pas un polar, mais une aventure, une errance, une drive. On descend dans les profondeurs de l’âme du personnage.


Un auteur célinien
Jean-Pierre Rosier est un Foyalais déjà connu pour être un des traducteur en créole d’Asterix et de At The Bay de Catherine Mensfield. Il a écrit Lélékou en créole. Jean-Pierre Rosier est fondateur de la revue Mélanges Caraïbes. Sa langue, syncopée et proche de l’oral n’est pas sans rappeler parfois la verve célinienne. « Claude Ribbe m’a demandé d’enlever les points de suspension ca il trouvait que le ryrhme était déjà présent dans la phrase. »

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