L'outre-mer à l'Elysée
Réunion de crise au Château
« La question de l’évolution institutionnelle n’est pas un tabou », a déclaré le président Sarkozy.
De tous les représentants de l’outre-mer invités hier à l’Elysée, seuls Eric Jalton (PS Guadeloupe) et Paul Vergès (PC Réunion) manquaient. Alfred Marie-Jeanne (MIM Martinique) a tout juste lâché en arrivant : « Sachez que j’ai failli ne pas venir... » Autour du président, François Fillon, Michèle Alliot-Marie, Yves Jégo et Patrick Karam. Près de 3 heures de huis-clos au cours desquelles Nicolas Sarkozy a présenté son plan. Il a d’abord évoqué le contexte de la crise, « crise identitaire et donc politique ». Pour répondre à l’urgence, il a annoncé que « l’Etat est prêt à exonérer de toute cotisation sociale l’augmentation qu’accorderaient les entreprises des DOM à leurs employés sous forme d’une prime… » Le président estime que « nous sommes arrivés à la fin d’un cycle historique en outre-mer… » Dès ce vendredi, le Premier ministre réunit à 14 h 15 une réunion interministérielle dédiée à l’outre-mer et, « dès le calme revenu », d’organiser dans chaque collectivité des etats généraux. « J’ouvrirai moi-même ce cycle de consultations locales en me rendant à la Guadeloupe… » Au mois de mai, une première synthèse sera examinée par le conseil interministériel de l’Outre-mer pour arrêter « un vaste plan de modernisation de l’outre-mer et de sa relation avec la métropole ».
Bien sûr, Nicoals Sarkozy a abordé la LODEOM et ses améliorations, le pouvoir d’achat et la gouvernance de l’outre-mer. La liste des secteurs prioritaires des zones franches sera complétée, le dispositif d’exonération des charges sociales sera aménagé pour favoriser l’emploi des jeunes et l’encadrement intermédiaire. Le Gouvernement s’engage à apporter un supplément de 150 millions d’euros. Sur les prix, , il a déclaré : « L’Etat jouera son rôle pour renforcer et développer la concurrence » (carburant et grande distribution sont ciblés). Au total, il a souligné un effort de l’Etat de 580 millions d’euros pour les 4 DOM dont 280 au titre du RSA. Mais c’est sans nul doute sur la question de la gouvernance que Nicolas Sarkozy a surpris : « La question de l’évolution institutionnelle n’est pas un tabou. »
Ils ont dit
Victorin Lurel : « Dès lors que la crise salariale sera dénouée, nous sommes d’accord pour réunir le Congrès que certains demandent et même la consultation référendaire. Le président y a accédé par avance puisqu’il a parlé en premier. Sur l’aspect économique, il a fait une proposition : toute augmentation que les patrons feront seront exonérées de charges ; la révision du calcul du RSA et de la prime pour l’emploi. Lorsqu’on cumule les deux, on se rapproche des 200 euros demandés. Cela, jusqu’à 1,3 SMIC. A 1,4 SMIC, ce sera 3 % d’augmentation à discuter dans les entreprises. Ca me paraît une piste intéressante pour parvenir à un accord interprofessionnel salarial. Mais si le mouvement doit se poursuivre, je voudrais que l’on retrouve le style du début : la non-violence, les foules imposantes, dignes, qui défilent sans entraves, sans couper nos arbres, ni brûler nos maisons… En tout cas, s’il faut aller au-delà de la départementalisation, c’est nous qui le déciderons. Si le peuple guadeloupéen a l’impresion qu’on lui a balancé ça pour le larguer, je peux vous dire qu’il réfléchira à deux fois. »
Jacques Gillot : « Il y a des avancées. On a de quoi permettre maintenant aux deux parties de se mettre autour de la table et trouver un accord. On est à peu près autour de l’accord que Jégo nous avait présenté. Il y a un accord quasi unanime sur la nécessité d’une évolution institutionnelle. Entre Lurel et moi, nous n’avons eu qu’un problème de calendrier… L’ouverture que fait aujourd’hui le président de la République, c’est dire que la balle est dans nos mains. Car c’est vrai autour de ce conflit social, il y a un conflit identitaire et politique qui demandent des réponses et l’évolution statutaire et institutionnelle est une réponse politique. Nos institutions ne répondent plus à la demande. »
Christiane Taubira (porte-parole pour les élus de Guyane) : « Ce qui est satisfaisant, c’est, incontestablement, le temps que le président de la République a pris pour traiter de ces problèmes puisque nous avons pu nous exprimer le temps que nous l’avons souhaité. Nous, élus Guyanais, travaillons ensemble sur ces questions depuis plusieurs mois et nous allons nous inscrire dans ces états généraux où nous allons rappeler toutes les revendications que nous avons posées, à la fois sur les questions matérielles immédiates de cadre de vie, mais aussi sur le statut de nos territoires, leur architecture institutionnelle, la nécessité de mieux partager les responsabilités entre le pouvoir d’Etat et le local, sur la nécessité de nous réancrer de manière plus efficace, aussi bien sur le plan économique que culturel, dans nos bassins régionaux. C’est-à-dire d’avoir avec les pays voisins, non pas des réactions défensives, mais bien des relations de coopération et de codéveloppement. Tout cela a été posé. Nous verrons avec ces états généraux, s’il y a une réelle intention du gouvernement d’avancer sur ces terrains important spour l’avenir et, sur lesquels, si on se met à bricoler, ça se verra très très vite ! Ce qui va calmer les tensions, c’est que les gendarmes ne chargent pas les gens ! Je rappelle que ça fait un mois que le LKP a organisé une grève générale et qu’il n’y avait pas d’incidents en Guadeloupe. Les incidents n’ont commencé que lundi… Ce qui va ramener le calme c’est que le rapport avec l’Etat ne soit pas un rapport de répression comme il l’a été dans toute l’histoire de la Guadeloupe. Il faut que l’offre faite aujourd’hui par le président de la République soit une base de négociation qui permette de voir quel est le positionnement de LKP. »
Alfred Marie-Jeanne : « Le président de la République a défini les contours de la situation telle que nous la vivons actuellement. Il a reconnu qu’il y avait crise mais on lui a répondu que même s’il n’y avait pas de crise mondiale, et c’est l’expression que j’ai employée, la situation en Martinique aurait pété. C’est une accumulation, une résultante des insuffisances passées, du mépris avec lequel on nous a traités par moment. Et puis le fait que nous ayons des gens formés et qui ne trouvent pas d’emploi, tout ça fait un mélange détonnant. Sa proposition de faire des états généraux dans nos différents pays doit donc nous permettre de débattre de tous ces problèmes, y compris des problèmes de l’évolution institutionnelle. Nous attendons ces états généraux, non pas pour nous exprimer. On l’a déjà fait ! Mais je ne pense pas que ça soit en mesure d’arrêter maintenant la grève car il y a une demande de résultats immédiats et concrets or, il n’y aura pas de résultats tangibles immédiatement. »
Gabrielle Louis-Carabin : « Nous avons vraiment pu poser la question de la crise qui sévit actuellement en Guadeloupe depuis plusieurs semaines et, effectivement, il y a eu des approches sur les suppressions de charges sociales et qu’il reste à mettre tout ça en forme. Nous savons que le Premier ministre a pris l’engagement d’écrire à tous les syndicats du LKP pour leur faire part de ces propositions. Le président de la République nous a parlé aussi de l’équité sociale, de la crise identitaire et nous a proposé dans les trois mois qui viennent de faire des états généraux. Le président viendra, accompagné du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, de manière, puisque la question institutionnelle se pose, à nous préparer à interroger nos populations. »
Jeanny Marc : « Nous avons procédé à un large balayage des différents problèmes posés et sur la question nodale du salaire, il y aura encore quelques discussions à avoir, ; mais c’est en bonne voie. Ce qui est le plus important, ce sont les états généraux qui seront organisés pour prendre en compte les problèmes d’emploi, de production locale… »
Serge Létchimy : « Une implication à ce niveau-là était fondamentale. Les Guadeloupéens et les Martiniquais ont montré qu’ils étaient capables de se mobiliser pour poser de vrais problèmes et chercher par eux-mêmes des solutions. Et dans la configuration actuelle constitutionnelle, je regrette que cette réunion se fasse à Paris pour chercher des solutions. Il y a des propositions qui sont faites notamment sur l’aide aux petits salaires, mais il faut encore vérifier que le système proposé fonctionne correctement et que le système de combinaison des exonérations de charge avec la modification du RSA permette d’assurer une pérennité. La deuxième chose, ce sont les états généraux dans chaque département. Je considère que le niveau d’humiliation, de mal-développement, et surtout, les systèmes des modèles constitués sur les stigmates de la colonisation sont suffisamment puissants pour que ces états généraux ne soient qu’une étape pour encore modifier les choses. Mais il faut encore aller beaucoup plus loin pour changer ce système là et faire en sorte que la France apprenne à modifier ses relations et permette l’expression d’un droit à la différence, respectant l’être humain, notemment le Martiniquais, le Guyanais, le Guadeloupéen et le Réunionnais. »
Didier Robert : « Le président de la République a pris l’exacte mesure de la situation en prenant déjà l’initiative de réunir l’ensemble des parlementaires et des élus des collectivités locales d’outre-mer. Pour la première fois, on s’attaque à la fois aux questions liées au développement économique et en même temps en évoquant un volet social. Le volet institutionnel a été évoqué, mais je pense que c’est surtout un débat qui aura lieu dans chaque territoire. J’espère que tout cela va permettre la fin de cette crise, en tout cas, un retour au calme et à la raison pour que l’on puisse se mettre au travail. Le président s’est engagé à rencontrer les populations d’outre-mer dans leurs différentes régions dans un calendrier très serré. »
Anne-Marie Payet : « Ca s’est très bien passé. Moi, je suis arrivée avec beaucoup de questions et j’ai eu toutes les réponses que je souhaitais. Il y a des choses qui vont être appliquées immédiatement, en urgence, et d’autres qui seront appliquées à moyen terme. »
ECHOS
Jégo déçu
« J’ai appris à connaître Fillon », a lâché Yves Jégo hier matin à Matignon qui est convenu qu’il a failli sauter quand Laurence Parisot a appelé Fillon. Il a été déçu…
Desforges se marre
Appelé par l’Elysée, le préfet de Guadeloupe a parlé de situation « apocalyptique ». Interrogé sur un engrenage éventuel, il a répondu qu’il ne le souhaitait pas, ni à titre professionnel, ni à titre personnel, avant de se marrer. Lui, il aimerait bien être rappelé !
Souvenir d’Estro
A l’Elysée encore, on se dit que la suppression du cabinet militaire et des bureaux d’études n’était pas une bonne idée et que leur travail aurait pu les aider dans cette crise. Quand on pense qu’Estrosi les avait fait fermer car il craignait que les barbouzes se renseignent sur ses histoires de fesses…
Karam démonétisé
Patrick Karam ne semble pas dans le cœur d’Yves Jégo qui a parlé du délégué, hier matin, comme d’une valeur « démonétisée ». Aujourd’hui, on se demande lequel a le plus de valeur aux yeux de Sarko… qui a fait des yeux de biches à Karam pendant la réunion de l'Elysée !

« La question de l’évolution institutionnelle n’est pas un tabou », a déclaré le président Sarkozy.
De tous les représentants de l’outre-mer invités hier à l’Elysée, seuls Eric Jalton (PS Guadeloupe) et Paul Vergès (PC Réunion) manquaient. Alfred Marie-Jeanne (MIM Martinique) a tout juste lâché en arrivant : « Sachez que j’ai failli ne pas venir... » Autour du président, François Fillon, Michèle Alliot-Marie, Yves Jégo et Patrick Karam. Près de 3 heures de huis-clos au cours desquelles Nicolas Sarkozy a présenté son plan. Il a d’abord évoqué le contexte de la crise, « crise identitaire et donc politique ». Pour répondre à l’urgence, il a annoncé que « l’Etat est prêt à exonérer de toute cotisation sociale l’augmentation qu’accorderaient les entreprises des DOM à leurs employés sous forme d’une prime… » Le président estime que « nous sommes arrivés à la fin d’un cycle historique en outre-mer… » Dès ce vendredi, le Premier ministre réunit à 14 h 15 une réunion interministérielle dédiée à l’outre-mer et, « dès le calme revenu », d’organiser dans chaque collectivité des etats généraux. « J’ouvrirai moi-même ce cycle de consultations locales en me rendant à la Guadeloupe… » Au mois de mai, une première synthèse sera examinée par le conseil interministériel de l’Outre-mer pour arrêter « un vaste plan de modernisation de l’outre-mer et de sa relation avec la métropole ».
Bien sûr, Nicoals Sarkozy a abordé la LODEOM et ses améliorations, le pouvoir d’achat et la gouvernance de l’outre-mer. La liste des secteurs prioritaires des zones franches sera complétée, le dispositif d’exonération des charges sociales sera aménagé pour favoriser l’emploi des jeunes et l’encadrement intermédiaire. Le Gouvernement s’engage à apporter un supplément de 150 millions d’euros. Sur les prix, , il a déclaré : « L’Etat jouera son rôle pour renforcer et développer la concurrence » (carburant et grande distribution sont ciblés). Au total, il a souligné un effort de l’Etat de 580 millions d’euros pour les 4 DOM dont 280 au titre du RSA. Mais c’est sans nul doute sur la question de la gouvernance que Nicolas Sarkozy a surpris : « La question de l’évolution institutionnelle n’est pas un tabou. »
Ils ont dit
Victorin Lurel : « Dès lors que la crise salariale sera dénouée, nous sommes d’accord pour réunir le Congrès que certains demandent et même la consultation référendaire. Le président y a accédé par avance puisqu’il a parlé en premier. Sur l’aspect économique, il a fait une proposition : toute augmentation que les patrons feront seront exonérées de charges ; la révision du calcul du RSA et de la prime pour l’emploi. Lorsqu’on cumule les deux, on se rapproche des 200 euros demandés. Cela, jusqu’à 1,3 SMIC. A 1,4 SMIC, ce sera 3 % d’augmentation à discuter dans les entreprises. Ca me paraît une piste intéressante pour parvenir à un accord interprofessionnel salarial. Mais si le mouvement doit se poursuivre, je voudrais que l’on retrouve le style du début : la non-violence, les foules imposantes, dignes, qui défilent sans entraves, sans couper nos arbres, ni brûler nos maisons… En tout cas, s’il faut aller au-delà de la départementalisation, c’est nous qui le déciderons. Si le peuple guadeloupéen a l’impresion qu’on lui a balancé ça pour le larguer, je peux vous dire qu’il réfléchira à deux fois. »
Jacques Gillot : « Il y a des avancées. On a de quoi permettre maintenant aux deux parties de se mettre autour de la table et trouver un accord. On est à peu près autour de l’accord que Jégo nous avait présenté. Il y a un accord quasi unanime sur la nécessité d’une évolution institutionnelle. Entre Lurel et moi, nous n’avons eu qu’un problème de calendrier… L’ouverture que fait aujourd’hui le président de la République, c’est dire que la balle est dans nos mains. Car c’est vrai autour de ce conflit social, il y a un conflit identitaire et politique qui demandent des réponses et l’évolution statutaire et institutionnelle est une réponse politique. Nos institutions ne répondent plus à la demande. »
Christiane Taubira (porte-parole pour les élus de Guyane) : « Ce qui est satisfaisant, c’est, incontestablement, le temps que le président de la République a pris pour traiter de ces problèmes puisque nous avons pu nous exprimer le temps que nous l’avons souhaité. Nous, élus Guyanais, travaillons ensemble sur ces questions depuis plusieurs mois et nous allons nous inscrire dans ces états généraux où nous allons rappeler toutes les revendications que nous avons posées, à la fois sur les questions matérielles immédiates de cadre de vie, mais aussi sur le statut de nos territoires, leur architecture institutionnelle, la nécessité de mieux partager les responsabilités entre le pouvoir d’Etat et le local, sur la nécessité de nous réancrer de manière plus efficace, aussi bien sur le plan économique que culturel, dans nos bassins régionaux. C’est-à-dire d’avoir avec les pays voisins, non pas des réactions défensives, mais bien des relations de coopération et de codéveloppement. Tout cela a été posé. Nous verrons avec ces états généraux, s’il y a une réelle intention du gouvernement d’avancer sur ces terrains important spour l’avenir et, sur lesquels, si on se met à bricoler, ça se verra très très vite ! Ce qui va calmer les tensions, c’est que les gendarmes ne chargent pas les gens ! Je rappelle que ça fait un mois que le LKP a organisé une grève générale et qu’il n’y avait pas d’incidents en Guadeloupe. Les incidents n’ont commencé que lundi… Ce qui va ramener le calme c’est que le rapport avec l’Etat ne soit pas un rapport de répression comme il l’a été dans toute l’histoire de la Guadeloupe. Il faut que l’offre faite aujourd’hui par le président de la République soit une base de négociation qui permette de voir quel est le positionnement de LKP. »
Alfred Marie-Jeanne : « Le président de la République a défini les contours de la situation telle que nous la vivons actuellement. Il a reconnu qu’il y avait crise mais on lui a répondu que même s’il n’y avait pas de crise mondiale, et c’est l’expression que j’ai employée, la situation en Martinique aurait pété. C’est une accumulation, une résultante des insuffisances passées, du mépris avec lequel on nous a traités par moment. Et puis le fait que nous ayons des gens formés et qui ne trouvent pas d’emploi, tout ça fait un mélange détonnant. Sa proposition de faire des états généraux dans nos différents pays doit donc nous permettre de débattre de tous ces problèmes, y compris des problèmes de l’évolution institutionnelle. Nous attendons ces états généraux, non pas pour nous exprimer. On l’a déjà fait ! Mais je ne pense pas que ça soit en mesure d’arrêter maintenant la grève car il y a une demande de résultats immédiats et concrets or, il n’y aura pas de résultats tangibles immédiatement. »
Gabrielle Louis-Carabin : « Nous avons vraiment pu poser la question de la crise qui sévit actuellement en Guadeloupe depuis plusieurs semaines et, effectivement, il y a eu des approches sur les suppressions de charges sociales et qu’il reste à mettre tout ça en forme. Nous savons que le Premier ministre a pris l’engagement d’écrire à tous les syndicats du LKP pour leur faire part de ces propositions. Le président de la République nous a parlé aussi de l’équité sociale, de la crise identitaire et nous a proposé dans les trois mois qui viennent de faire des états généraux. Le président viendra, accompagné du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur, de manière, puisque la question institutionnelle se pose, à nous préparer à interroger nos populations. »
Jeanny Marc : « Nous avons procédé à un large balayage des différents problèmes posés et sur la question nodale du salaire, il y aura encore quelques discussions à avoir, ; mais c’est en bonne voie. Ce qui est le plus important, ce sont les états généraux qui seront organisés pour prendre en compte les problèmes d’emploi, de production locale… »
Serge Létchimy : « Une implication à ce niveau-là était fondamentale. Les Guadeloupéens et les Martiniquais ont montré qu’ils étaient capables de se mobiliser pour poser de vrais problèmes et chercher par eux-mêmes des solutions. Et dans la configuration actuelle constitutionnelle, je regrette que cette réunion se fasse à Paris pour chercher des solutions. Il y a des propositions qui sont faites notamment sur l’aide aux petits salaires, mais il faut encore vérifier que le système proposé fonctionne correctement et que le système de combinaison des exonérations de charge avec la modification du RSA permette d’assurer une pérennité. La deuxième chose, ce sont les états généraux dans chaque département. Je considère que le niveau d’humiliation, de mal-développement, et surtout, les systèmes des modèles constitués sur les stigmates de la colonisation sont suffisamment puissants pour que ces états généraux ne soient qu’une étape pour encore modifier les choses. Mais il faut encore aller beaucoup plus loin pour changer ce système là et faire en sorte que la France apprenne à modifier ses relations et permette l’expression d’un droit à la différence, respectant l’être humain, notemment le Martiniquais, le Guyanais, le Guadeloupéen et le Réunionnais. »
Didier Robert : « Le président de la République a pris l’exacte mesure de la situation en prenant déjà l’initiative de réunir l’ensemble des parlementaires et des élus des collectivités locales d’outre-mer. Pour la première fois, on s’attaque à la fois aux questions liées au développement économique et en même temps en évoquant un volet social. Le volet institutionnel a été évoqué, mais je pense que c’est surtout un débat qui aura lieu dans chaque territoire. J’espère que tout cela va permettre la fin de cette crise, en tout cas, un retour au calme et à la raison pour que l’on puisse se mettre au travail. Le président s’est engagé à rencontrer les populations d’outre-mer dans leurs différentes régions dans un calendrier très serré. »
Anne-Marie Payet : « Ca s’est très bien passé. Moi, je suis arrivée avec beaucoup de questions et j’ai eu toutes les réponses que je souhaitais. Il y a des choses qui vont être appliquées immédiatement, en urgence, et d’autres qui seront appliquées à moyen terme. »
ECHOS
Jégo déçu
« J’ai appris à connaître Fillon », a lâché Yves Jégo hier matin à Matignon qui est convenu qu’il a failli sauter quand Laurence Parisot a appelé Fillon. Il a été déçu…
Desforges se marre
Appelé par l’Elysée, le préfet de Guadeloupe a parlé de situation « apocalyptique ». Interrogé sur un engrenage éventuel, il a répondu qu’il ne le souhaitait pas, ni à titre professionnel, ni à titre personnel, avant de se marrer. Lui, il aimerait bien être rappelé !
Souvenir d’Estro
A l’Elysée encore, on se dit que la suppression du cabinet militaire et des bureaux d’études n’était pas une bonne idée et que leur travail aurait pu les aider dans cette crise. Quand on pense qu’Estrosi les avait fait fermer car il craignait que les barbouzes se renseignent sur ses histoires de fesses…
Karam démonétisé
Patrick Karam ne semble pas dans le cœur d’Yves Jégo qui a parlé du délégué, hier matin, comme d’une valeur « démonétisée ». Aujourd’hui, on se demande lequel a le plus de valeur aux yeux de Sarko… qui a fait des yeux de biches à Karam pendant la réunion de l'Elysée !