Nouma Treulue, de Lifou à Montpellier (et retour post mortem)
Mort d'un frère Kanak
Nouma Jeannot Treulue, dit Nouma, fils d'un pasteur de Lifou (Nouvelle-Calédonie), Drile Treulue (prononcer Tioloué en kanak), né le 5 mars 1960 aux Nouvelles Hébrides (aujourd'hui le Vanuatu), est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à Montpellier (Hérault), rue de la Poésie. Une adresse qui convenait bien à ce doux rêveur qui va manquer à Montpellier. Nouma était venu en France au début des années 1980 grâce à l'armée qui lui avait payé son billet d'avion pour faire son service militaire Le billet retour était valable cinq ans. Nouma n'est jamais rentré au pays. Devenu plus montpelliérain que la plupart de ceux qui se prétendent encore baron de Caravete, il avait été musicien au sein des Coyottes (qu'on avait vu en première partie de Kassav en 1984). Mais Nouma était d'abord un artisan qui vivait de ses coups de main (pour lequels tout le monde était partant pourvu qu'on le payât au black...). Longtemps, il a été l'un des piliers de l'association l'Acte chanson avec son ami Jacques Pailhès. Roady, factotum, il faisait tout et assurait l'ambiance avec sa bonne humeur, son amour de la poésie, des gens et des enfants... Il avait ensuite monté l'orchestre des Pacifok. Tout son humour était dans ce genre de transgression. Les musiciens de M. Georges (Phil Gatius), de Reg'lyss (Roland Ramade), Michèle Beauclair, Paco, Robert Dray, Elisabeth Pfister, Zawé, Didier Valéry et Papi, ses amis, en savaient quelque chose...
Mais il était d'abord un poto mitan de la communauté kanak de Montpellier. Repère pour les jeunes fraîchement débarqués en Languedoc, malgré son défaut principal (la boisson, un problème plus culturel plus que personnel...), il était un guide, un modèle pour tous ses compatriotes désireux de s'intégrer dans la communauté des Français de France à Montpellier. Tellement qu'il est devenu sans doute le plus montpelliérain des kanaks et son accent su sud, acquis et non surjoué, n'avait même plus rien à envier à tous les occitanistes convaincus (tous ces connards qui le prenaient aussi pour une burne à cause de sa kanakité). La carte des vins de la région Languedoc n'avait aucun secret pour lui, puisqu'il avait su se faire adopter par nombre de viticulteurs à qui il savait toujours apporter sa bonne volonté. Nouma est mort chez ma soeur. Ils n'étaient plus ensemble depuis pas mal de temps, mais il était resté mon beau frère, dans mon coeur. Son corps sera rappatrié à Lifou. Un retour qu'il n'avait pas imaginé, même s'il en rêvait de son vivant. Salut Nouma.
Nouma Jeannot Treulue, dit Nouma, fils d'un pasteur de Lifou (Nouvelle-Calédonie), Drile Treulue (prononcer Tioloué en kanak), né le 5 mars 1960 aux Nouvelles Hébrides (aujourd'hui le Vanuatu), est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à Montpellier (Hérault), rue de la Poésie. Une adresse qui convenait bien à ce doux rêveur qui va manquer à Montpellier. Nouma était venu en France au début des années 1980 grâce à l'armée qui lui avait payé son billet d'avion pour faire son service militaire Le billet retour était valable cinq ans. Nouma n'est jamais rentré au pays. Devenu plus montpelliérain que la plupart de ceux qui se prétendent encore baron de Caravete, il avait été musicien au sein des Coyottes (qu'on avait vu en première partie de Kassav en 1984). Mais Nouma était d'abord un artisan qui vivait de ses coups de main (pour lequels tout le monde était partant pourvu qu'on le payât au black...). Longtemps, il a été l'un des piliers de l'association l'Acte chanson avec son ami Jacques Pailhès. Roady, factotum, il faisait tout et assurait l'ambiance avec sa bonne humeur, son amour de la poésie, des gens et des enfants... Il avait ensuite monté l'orchestre des Pacifok. Tout son humour était dans ce genre de transgression. Les musiciens de M. Georges (Phil Gatius), de Reg'lyss (Roland Ramade), Michèle Beauclair, Paco, Robert Dray, Elisabeth Pfister, Zawé, Didier Valéry et Papi, ses amis, en savaient quelque chose...
Mais il était d'abord un poto mitan de la communauté kanak de Montpellier. Repère pour les jeunes fraîchement débarqués en Languedoc, malgré son défaut principal (la boisson, un problème plus culturel plus que personnel...), il était un guide, un modèle pour tous ses compatriotes désireux de s'intégrer dans la communauté des Français de France à Montpellier. Tellement qu'il est devenu sans doute le plus montpelliérain des kanaks et son accent su sud, acquis et non surjoué, n'avait même plus rien à envier à tous les occitanistes convaincus (tous ces connards qui le prenaient aussi pour une burne à cause de sa kanakité). La carte des vins de la région Languedoc n'avait aucun secret pour lui, puisqu'il avait su se faire adopter par nombre de viticulteurs à qui il savait toujours apporter sa bonne volonté. Nouma est mort chez ma soeur. Ils n'étaient plus ensemble depuis pas mal de temps, mais il était resté mon beau frère, dans mon coeur. Son corps sera rappatrié à Lifou. Un retour qu'il n'avait pas imaginé, même s'il en rêvait de son vivant. Salut Nouma.